Tout le monde connait l'affaire: au CHU de Reims une infirmière tuée à coup de couteau par un "handicapé psychique". Libération
En réalité ce fait divers était tout sauf imprévisible. Le malade mental était bien connu, d'ailleurs il était en liberté mais sous curatelle.
En 2017 il avait déjà agressé des soignants et il était passé en justice pour cela: le juge avait conclu par une présomption "d'irresponsabilité pénale". Et reporté le jugement à 2023 !
"L’homme avait en fait déjà poignardé quatre membres du personnel médical d’un établissement ou service d’aide par le travail (Esat) le 20 juin 2017, sans raison apparente, révèle mardi le Parisien. Le journal L’Union précise que les blessures n’étaient pas d’une grande gravité. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Châlons-en-Champagne devait d’ailleurs se réunir ce vendredi 26 mai afin de statuer sur une éventuelle irresponsabilité pénale. En attendant, le suspect n’était visé par aucune mesure de restriction de liberté."
A la réflexion ce drame a été causé par l'addition des défaillances de deux services publics:
- la justice
- les hôpitaux
En effet après un quadruple plantage gratuit, la justice - dans sa grande sagesse ? - n'a pas jugé utile d'imposer des soins, au besoin en ordonnant un internement d'office. Une agression au couteau et pas de mesure de sécurité au prétexte d'une probable "irresponsabilité pénale" c'est tout simplement inadmissible.
En fait s'agissant d'un malade mental il aurait du bénéficier de soins ou bien d'un examen attentif pour évaluer sa dangerosité. Or c'est seulement cinq ans après les faits que la justice s'est bougée.
En réalité il faut savoir que les services psychiatriques en France sont dans la misère la plus noire. Depuis les "réformes" de l'hôpital on n'a même plus les moyens de traiter tous les malades.
Ce qui fait que notre pays comporte plein de malade mentaux en libertés. C'est peu connu mais un grand nombre de soit disant "terroristes" de ces dernières années souffraient de graves troubles psychiatriques. Habilement exploités par les "services" de l'EI ... ou d'autres.
Bref la conjonction d'une justice dégradée, qui fait de la France la honte de l'Europe, et de services psychiatriques en déshérence a produit ce drame et sans doute bien d'autres non médiatisés.
Alors quand on entend parler de la "faute à l'exacerbation des violences", ce serait comique si cet enfumage ne se terminait pas en drame.
Finalement la justice va se rabattre sur la bonne vieille solution de facilité: un problème ? on emprisonne !!
Démarche assez courante puisque les prisons françaises accueillent un bon nombre de malades psychiatriques, que l'hôpital ne peut plus et ne veut plus traiter !
Je vous laisse imaginer quand ils sortent, bien "améliorés" par un séjour en taule et laissés sans soins pendant des mois ou années !
A ceux celles qui les croiseront: bonne chance !
PS
Et tout ca au nom du "moins d'Etat" cher aux libéraux. Les bourgeois sont vraiment cons parce qu'au fond il n'y a pas de raisons qu'un jour ou l'autre ils ne finissent par rencontrer une victime de leur politique ... et se fasse égorger ! Et sans aucune raison apparente en plus :)