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Billet de blog 27 octobre 2022

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Retraites: La dernière arnaque de Macron.

Quand Macron rime avec roublard maquignon.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans sa dernière déclaration à la TV Macron a confirmé son intention de porter la retraite à 65 ans et il a précisé le calendrier: des "négociations" jusqu'à la fin de l'année, puis un projet de loi début 2023 voté avec LR, ses nouveaux amis, au pire avec le 49.3

Depuis longtemps, gouvernement et syndicats nous enfument avec l'âge de départ porté à 65 ans. Les syndicats jaunes comme la CFDT et FO se montrent intraitables: refus total des 65 ans. Une telle fermeté, de la part d'organismes qui signent à peu près tout, cela aurait du nous mettre la puce à l'oreille !

Car la magouille est cousue de fil blanc. Puisque 65 ans vous gêne, alors on peut négocier sur 64 ans, mais en contrepartie il faudra allonger la durée de cotisation, dixit Macron, grand seigneur !

En réalité l'objectif c'est soit de réduire le nombre de retraité, soit de diminuer le montant des retraites versées. Ou encore mieux les deux à la fois. Mais l'âge de la retraite n'est qu'un paramètre mineur, le paramètre principal c'est la durée de cotisation exigée.

En effet, supposons que la retraite soit possible à 60 ans. Actuellement la durée de cotisation est proche de 42 ans (puis 43 ans). Donc si vous commencez à travailler à 20 ans, ce qui est une moyenne, vous ne pouvez pas partir avant 62 ans pour avoir une retraite complète.

Donc si demain la durée de cotisation passe à 45 ans, alors la retraite sera portée de fait à 65 ans, même si l'âge de départ est à 62 ans !

Parenthèse. C'est cette  grosse astuce qui permet au RN de se la jouer "social" en demandant la retraite à 60 ans. Puisque à l'exception des plus aisés, les salarié(e)s qui n'ont pas de fortune personnelle seront obligés de travailler jusqu'à 65 ans ou plus selon la durée de cotisation.

Ou bien partir en retraite avec le montant minimum, qui est actuellement proche de 900 euros, et que Macron nous offre royalement de porter à 1000 euros. Sachant que l'inflation ramènera vite ce montant au niveau d'un RSA ...

C'est la durée de cotisation qui fixe le montant de la retraite. La majorité des salarié(e)s devront donc choisir entre travailler longtemps ou bien devenir un retraité pauvre. La plupart choisiront de partir tard, pour vivre décemment leurs dernières années.

Il faut ajouter un fait peu connu mais important, les périodes de chômage comptent très peu pour la retraite. Prise en compte du chômage.

Donc le calcul moyen, très théorique, basé sur 20 ans + 42 ans suppose une carrière linéaire complète, ce qui devient de plus en plus rare. Mêmes les fonctionnaires peuvent être licenciés ou remerciés assez facilement de nos jours. Sans parler de la multiplication des contrats courts et des micro entrepreneurs.

Dans l'avenir les personnes qui auront les 43 ans de cotisations seront rares. Par conséquent la "réforme" des retraites qui porte l'âge de départ à 64 ans et l'augmentation de la durée de cotisations aura des conséquences dramatiques.

Néanmoins Macron aura obtenu l'appui des syndicats "jaunes", enfin ceux qui sont les amis du MEDEF, pour imposer sa "réforme". Celle que les capitalistes imposent partout dans le monde.

Après des tonnes de manifestation "symboliques" orchestrés par les syndicats, la "réforme" sera adoptée et se traduira par une liquidation progressive de la retraite par répartition héritée de 1945. (1945, quand les ouvriers étaient armés !)

Accessoirement les salarié(e)s qui le peuvent achèteront des produits financiers, type PER et autres fonds de pension, en espérant que la Bourse leur sera favorable. Ce qui équivaut à jouer sa retraite sur les marchés financiers. Personnes cardiaques s'abstenir !

Contre ce nouveau coup porté contre ce qui reste de notre système social il ne faut plus hésiter. Toutes les formes de contestation, susceptibles d'être raisonnablement efficaces, doivent être activées. Par tous les canaux, associatifs, syndicaux, politiques, sans aucune exclusive.

L'idéal serait la constitution partout de comités locaux pour la défense de la retraite, "CDR" cela sonne bien :)

Mais dans la pratique ce n'est pas simple, entre les arrières pensées des uns, les magouilles des autres, la répression et le déluge de calomnies des médias. 

M'enfin d'un autre coté, rester les bras croisés et voir partir le droit à une retraite décente ... ca fait réfléchir aussi.

Le 10 novembre pourrait être un début, à condition d'aller plus loin que la grève presse bouton !

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