Les trêves auxquelles nous assistons sont des trêves brèves et contraintes. Le gouvernement israélien a été contraint par son opinion publique et en partie par ses sponsors.
En effet dès le début du conflit l'armée israélienne avait tiré une croix sur le sort des "otages" prisonniers à Gaza.
La société israélienne a fortement réagi quand elle a compris qu'elle risquait de plus revoir les prisonniers de Gaza. Jusqu'à organiser des manifestations permanentes de protestation contre le gouvernement.
D'un autre coté les sponsors de l'état, je devrais de la base militaire, d'Israël tentent autant qu'ils le peuvent de minimiser le conflit qui heurte leurs objectifs politiques dans la région. Notamment les accords d'Abraham de 2020 Arabie Saoudite, Maroc, Soudan. Et aussi éviter une extension du conflit.
Sous cette double pression, intérieure et extérieure, le gouvernement israélien (contre son aile fasciste) a conclu la trêve actuelle.
Trêve conclu sous le signe de la mauvaise foi: pour dix prisonniers libérés par le gouvernement israélien, la police israélienne "ramasse" - illégalement - dix fois plus de palestiniens en Cisjordanie pour en faire de nouveaux otages.
Tandis que l'armée israélienne et les colons continuent leurs exactions en Cisjordanie et même dans Gaza. Les meurtres de palestiniens commis en toute impunité n'ont jamais cessé.
Ce genre de "trêve" va se poursuivre tant que les israéliens auront des "otages" à récupérer pour satisfaire leur opinion publique. Et tant que les palestiniens accepteront de se faire berner en échange d'un temps de pause et de la reconnaissance de facto de leur rôle politique.
Mais il est bien évident que l'objectif du gouvernement israélien n'est pas de faire la paix ni même d'envisager une solution politique.
La solution dite à "deux Etats" doit bien les faire rire. Toutes les terres de Palestine, y compris celles actuellement occupées par des palestiniens ont vocation à devenir purement israélienne. Et le gouvernement y travaille dur, notamment en Cisjordanie, accordant des privilèges fiscaux aux colons qui délogent (ou exécutent) les occupants palestiniens, sous la protection de l'armée.
Depuis le 7 octobre l'objectif du gouvernement israélien c'est purement et simplement la liquidation des palestiniens de Gaza, si possible en les obligeant à partir sous peine de mort: la valise ou le cercueil. Et la même solution "finale" est prévue pour la Cisjordanie.
Dans ces conditions on voit mal comment le génocide en cours à Gaza pourrait s'interrompre.
Surtout que les pays environnants, y compris l'Iran, n'ont aucun moyen de pression efficace sur Israël. Il suffit de voir l'attitude du Hezbollah qui pratique le "minimum syndical", et qui d'ailleurs ne peut guère faire mieux. La seule pression vient de la rue, mais son résultat est aléatoire.
Quand à faire "disparaitre" le Hamas ce n'est guère qu'une phrase propagandiste. Les combattants palestiniens agissent pour garder leur territoire et leur indépendance. Il est possible de tuer la plupart des soldats du Hamas, mais chaque massacre de civils par les israéliens crée dix fois plus de nouveaux combattants.
Pour faire disparaitre les indépendantistes il faut faire disparaitre les palestiniens, c'est la ligne politique de l'extrême droite israélienne. Et elle est au gouvernement, même si son avenir est précaire.
Or on voit que les bombardements sur Gaza n'ont pas un objectif purement militaire. Plus de 20000 tonnes de bombes contre des combattants enterrés cela n'a guère de sens. L'exemple du Vietnam l'a montré.
Le véritable objectif des bombardements c'est de terroriser la population palestinienne pour l'obliger à quitter la zone, d'abord vers le sud de Gaza puis ensuite vers le Sinaï, malgré l'opposition de l'Egypte.
Et c'est pour cela que la reprise des bombardements me semble inéluctable. Cela dit ce serait bien que je me trompe mais les faits ne sont pas vraiment en faveur de la solution pacifique.
Au mieux on s'oriente vers un "Etat" à Gaza qui serait à peu près aussi libre que l'est l'OLP en Cisjordanie. Avec des dirigeants corrompus qui se comportent en serviteurs zélés des dirigeants israéliens. Ce qui reviendrait à rétablir Gaza en prison, en l'occurrence en camp d'extermination, sous la surveillance de "kapos" crapuleux.
Et pendant ce temps en France, gouvernement et médias nous préparent psychologiquement à cette "solution". De temps à autre revient la théorie du nombre des morts excessifs à Gaza: "15000 morts, c'est très exagéré, pure propagande terroriste" !
Avec constance le gouvernement de Macron s'acharne contre tous les soutiens aux palestiniens, qualifiés d'antisémites et d'apologistes du terrorisme. Partisan de la paix = crypto terroriste!
Et les médias déroulent les discours des "experts" qui nous prouvent longuement la "méchanceté", le cynisme, le terrorisme, etc. du Hamas, opposé à la bienveillance et au supplice qui frappe le peuple israélien.
Derrière la propagande bientôt des dizaines de milliers de tonnes de bombes sur la population civile de Gaza.
PS
Franchement "no future" c'est maintenant, je trouve.