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Billet de blog 11 février 2011

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La place de l'auto dans la ville

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je lisais récemment un article concernant un chien écrasé ou plus précisément sa queue, ce qui a engendré une rixe entre un SDF très réactionnaire et un automobiliste maladroit :

http://www.estrepublicain.fr/fr/fil-info/info/4599857-Passe-a-tabac-pour-avoir-roule-sur-la-queue-d-un-chien

Des torts partagés

Autant la réaction du SDF semblait un peu exagérée mais compréhensible, leur animal étant tout pour eux : Protection, chaleur animale, compagnie... Autant la conduite du conducteur était reprochable car frôler voire "pousser" en douceur gens ou animaux, même à vitesse réduite, cela ne se fait pas. La voiture automobile n'est pas une prolongation de votre bras ou de votre corps... C'est un engin d'une tonne, particulièrement mal adapté au déplacements en hypercentre, qui peut blesser ou tuer même en manœuvrant à 1 Km/h.

La voiture et la ville

C'est une longue histoire faite de compromis : Au début du 20ème, l'automobile pétaradante et à la trajectoire encore incertaine devait laisser le passage aux convois équidés "ordinaires", ces derniers étant le plus souvent apeurés par ces engins auxquels ils s'habituèrent par la suite. La vitesse était limitée un peu partout à 20 Km/h, certaines villes imposaient même l'ouverture du convoi par un piéton agitant une cloche afin de prévenir qu'un grave danger motorisé à roulettes se présentait.

Les années toutautomatix ou les autoroutes en ville

Dans les années 70, le vent d'autonomie et de liberté amenait les autos, la loi du plus fort oblige, à s'imposer à des endroits qui, franchement, n'étaient pas faites pour elles. Les célèbres "embouteillages" faisaient leur apparition mais ne décourageaient personne, les rares piétons apeurés couraient follement, pourchassés par des monstres avaleurs de bitume jamais rassasiés. A. Pierce aimait à dire que "Le piéton n'est qu'un espace de circulation audible pour l'auto".

On redevient raisonnable et raisonné

Strasbourg expérimente le 30 Km/h partout, Londres impose le parking péri urbain ou la taxe, la France renforce le statut protecteur du plus faible face au plus fort, autos, vélos, rollers et piétons tentent désormais de se partager intelligemment l'espace urbain. Et de plus en plus, ajouterais-je !

La minute écolo

A y bien réfléchir, qu'est-ce qu'un véhicule automobile ? C'est, disons-le clairement un gâchis incroyable sur le plan du rendement : Pour déplacer le plus souvent en tout égoïsme un individu unique d'une soixantaine de kilos tout mouillé, on mobilise un monstre de plus d'une tonne. Seule l'habitude et une certaine griserie de liberté peuvent nous faire avaler cette couleuvre métallisée. Sans revenir sur les bouchons, dont P. Bouvard disait avec raison que s'aviser de les rallonger pour les supprimer pouvait sembler un peu paradoxal et voué à l'échec, force est de constater que la plupart d'entre nous considèrent hautement leur "chère auto" tout en déconsidérant profondément celles des autres.

Revenons à notre quadrupède

Le papier de l'ER ne nous apprend pas ce qu'il est advenu du chien, le maitre irascible ayant été placé en garde à vue. Le chien est tout pour l'homme mais l'homme est tout pour le chien ! J'espère que l'animal ne souffrira pas encore un peu plus - la brave bête ayant sûrement déjà oublié et pardonné l'affaire - de la situation et que tout se terminera bien, les histoires de tôles à roulettes étant après tout bien secondaires.

On pourrait se passer d'auto en ville - on devrait déjà sagement se préparer à ne plus avoir d'auto du tout - mais on ne pourrait pas se passer de l'amour, de l'affection et de la fidélité d'un compagnon à quatre pattes une fois que l'on y a goûté.

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