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Billet de blog 13 mars 2011

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Nucléaire : Ces gouvernements qui nous mentent... Pour notre bien !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A l'heure à laquelle la chronologie de "l'accident" de Fukushima Ishi commence à ressembler à celle, tristement célèbre, de Tchernobyl, de nombreuses interrogations sur la communication des autorités dans ce genre de crise sont à nouveau reposées :

Pourquoi ces informations contradictoires, tardives, lénifiantes, incomplètes, démenties ?

La réponse est très simple : La pire des catastrophes serait une panique folle, incontrôlable et destructrice des populations. Bien plus destructrice que le séisme, bien plus folle que le tsunami, bien plus incontrôlable que les épidémies.

Jusqu'ici le peuple Japonais fait preuve face à ce drame, à ces drames successifs, d'une retenue et d'une attitude qui forcent l'admiration. Caractéristique atavique des peuples du Soleil Levant, la mort n'est pas vécue de la même manière : Le long héritage des Samouraïs est toujours vivant, tout au moins dans une partie de la population, traditionnelle dirons-nous. Vis chaque jour comme si c'était le dernier, ne te plains jamais même la tête tranchée, disait le Hagakure (livre traditionnel des Samouraïs). Il en reste quelque chose, cette "fierté attitude" diraient les jeunes générations.

Il n'en est pas moins vrai que face à un événement incontrôlable - tel la perte de contrôle du phénomène de fusion du noyau d'un réacteur - les autorités, au Japon comme ailleurs, ne peuvent dire la vérité, toute la vérité et se contenter d'une simple chronologie en temps réel. Elles savent bien que l'importance de la situation finira par se révéler, que les fuites humaines dévoileront les fuites radioactives en quelque sorte, qu'importe !

L'acte de cacher, de désinformer, de mentir, devient même un acte de foi : Il s'agit de protéger la population contre elle-même, contre un mouvement de panique qui porterait, s'il ne pouvait être évité, un coup supplémentaire et probablement fatal à des populations déjà si durement éprouvées par le cataclysme.

Les services d'urgence censées parer à ce genre d'événement (fuites radioactives) redoutent, de leur propres déclarations, plus de la panique engendrée par une alerte diffusée trop vite et trop largement, que de l'origine elle-même de cette alerte. Que fait un troupeau apeuré acculé à une falaise ? Les dominants choisissent en général le vide, mortel, à un agression même modeste et identifiée et les autres suivent. Les populations affolées pourraient piétiner femmes et enfants, se décimer les unes les autres. Nul n'en réchapperait en un seul morceau !

Alors les autorités se doivent d'éviter ceci à tout prix, quitte à mentir effrontément, que ce soit en Ukraine, au Japon, en France ou ailleurs... Le reste importe peu.

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