Les normes sont faites pour être dépassées, disait Staline.
Les scientifiques, particulièrement dans le domaine de l'atome, entretiennent ce postulat. En effet, ils créent des barrières censées protéger les populations qui ne sont d'aucune efficacité. Arrêtent-elles les radiations, stoppent-elles les pollutions, sont-elles infranchissables pour les menaces qu'elles sont censées diagnostiquer et combattre ?
Examinons, dans l'atmosphère d'inquiétude atomique actuelle, quelques chiffres qui font froid dans le dos :
La "norme" de radioactivité à ne pas dépasser pour un quidam est de 1mSv/ an. A quoi précisément correspond ce chiffre ? Au niveau bilan humain, exactement à 5 décès par suite d'une exposition à un radio-élément pour une valeur de 1 mSv sur une population de 100.000 individus (source criirad).
Est-on pour autant en sécurité à 0.99 mSv / An ? Plus précisément, est-on en totale sécurité à 0.99 et mort à 1.01 ? Évidemment non mais ceci permet de bien comprendre que quand on tente de faire rentrer une variable dans une norme, comme du temps du Stalinisme, la limite ne peut être qu'arbitraire et absolument injustifiée pour les cinq décédés et leurs familles, qu'en pensez-vous ?
On tend à nous rebattre les oreilles avec des doses actuelles non-signifiantes, des rejets minimes et pour certains "volontaires" (vapeurs radioactives, comme si le poids en doublepensée du premier pouvait alléger le fardeau du second) aussi il est temps de rappeler que :
1) Chaque dose de radiation est cumulative et ce cumul porte souvent sur des périodes très longues ; Dans le cas précis du Césium 137, principal radio-élément relâché en cas d'accident elle présente une demi-vie de 30 années c'est à dire que la dose reçue n'aura diminuée que de moitié en 30 ans ;
2) Il n'y a pas dans cette optique de contamination "mineure", juste des photographies instantanées d'une situation s'étendant sur la durée de vie des "échantillons" humains et même au-delà car les effets de la contamination d'un parent peuvent se transmettre à sa descendance ;
3) La radioactivité "naturelle" souvent utilisée comme socle de mesure ne l'est que très sommairement car elle intègre comme élément naturel les radio-éléments relâchés lors de la grande période des "essais" militaires depuis 1940 à nos jours ; Une partie de ceux-ci sont encore en activité et augmentent d'autant le "bruit de fond" de la radioactivité.
Et si d'aventure, un jour prochain ce bruit de fond dépassait les normes ? Les scientifiques ne sont pas à un paradoxe près...