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Billet de blog 4 septembre 2014

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Le pare-brise et le banquier

L'été se finissait et sur les routes champêtres les derniers camping-cars se hâtaient pour être à l'heure pour l'impérieux rendez-vous de la Rentrée des classes. Un été plutôt frisquet et pas mal arrosé, et qui malgré la crise qui nous obligeait tous à mieux compter, n'avait pas empêché les grandes migrations saisonnières phototropiques et les ralentissements qui vont avec, et les énervements dans les habitacles maintenant climatisés, mais rien que du déjà vu donc, ou à peu près.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'été se finissait et sur les routes champêtres les derniers camping-cars se hâtaient pour être à l'heure pour l'impérieux rendez-vous de la Rentrée des classes. Un été plutôt frisquet et pas mal arrosé, et qui malgré la crise qui nous obligeait tous à mieux compter, n'avait pas empêché les grandes migrations saisonnières phototropiques et les ralentissements qui vont avec, et les énervements dans les habitacles maintenant climatisés, mais rien que du déjà vu donc, ou à peu près.

Ce qui ne l'était pas c'était la propreté inattendue des pare-brises. On avait pu rouler le soir à la fraîche pour tenter d'éviter ses congénères, nul insecte n'était venu s'y écraser avec un bruit clair, étoilant le verre de salissures, petit magma dégoûtant que les essuie-glaces étalaient bêtement. Nul besoin de nettoyer les phares ou la calandre des restes de petites vies qui s'y étaient perdues dans un éblouissement fatal. L'air était net et propre, débarrassé de ces animalcules par la grâce de la chimie et de quelques lobbies, poudre de perlinpinpin largement répandue sur les champs maintenant voués à une agriculture qui n'aimait ni l'odeur de la terre, ni l'eau pure, ni les bêtes, ni même les paysans, mais seulement le pétrole et les machines, monstres coûteux pour lesquels il fallait que s'endettent les esclaves qui y étaient enchaînés et qui souvent n'en pouvant plus, désespérés se pendaient sous les poutres de leurs élevages concentrationnaires, où la vie n'était plus que matière animale sonnante et trébuchante. C'était un désastre, mais subventionné et nécessairement moderne .

L'été se finissait et un nouveau gouvernement nous avait été donné à la hussarde, alors même que l'ancien, qui n'était pas si vieux, n'avait pas encore eu le temps de s'installer vraiment, mais la réflexion, le travail long pour tenter de régler les problèmes d'un monde en crise n'étaient rien face aux caprices d'un jeune prétentieux dont l'ego s'était senti brusquement outragé par quelques critiques médiatisées, le Premier ministre de la France, qui avait obtenu le soutien du monarque présent pour cette action d'éclat. Le peuple de gauche sonné – et depuis un moment- par la grâce duquel ce ministre-là qu'il désavouait était tout de même aux affaires, assistait impuissant, sidéré, au bal des trahisons, des reniements, des cajoleries insensées et des courbettes serviles qu'on faisait à l'adversaire, lequel n'en était pas un bien sûr, on apprenait à le comprendre...

Un nouveau ministre avait été nommé, qui avait un visage, un nom, une adresse : la banque Rothschild.

Il faisait à présent la une des gazettes où fort doctement il vilipendait en poète du réel les archaïsmes de la vieille gauche, cet astre mort disait-il, lui le représentant d'une gauche moderne qui se devait de bousculer les vieilles lunes, c'est-à-dire tout ce pourquoi tant d'autres s'étaient battus pour pouvoir imposer de vivre à peu près décemment et dignement.

 Parcours brillant d'une intelligence supérieure nous disait-on, passée par les meilleures écoles ;  la réussite obligée ; le nanan.

 Colère ! Tromperie !

De quelle intelligence se croit-on obligé de nous parler, comme d'une excuse qui veut cacher l'admiration, de quelle gauche fût-elle autoproclamée de gauche, et de quelle modernité ?

Intelligent,... ce chantre d'une incantation à la croissance dans un monde fini, dévasté, qui craque de toute part tant la prédation sur les hommes , la terre, le ciel et tout ce qui vit a été rude et qui fait douter de la simple continuation de l'aventure humaine et de celle de bien d'autres espèces magnifiques qui nous permettaient de rêver, et qui ne veut rien voir, rien comprendre, rien changer ?

Moderne,... ce prisonnier de paradigmes d'un autre âge, celui du siècle précédent, celui des Trente glorieuses si mal nommées qui ont été une parenthèse insensée dans l'histoire de l'Humanité, et celui d'un néolibéralisme dont les conséquences funestes n'apparaissent pas à cette intelligence-là ,  qui ne sait pas penser le monde qui vient, qui est hélas déjà là, tandis que l'autre, le sien, est définitivement foutu, balayé, relégué ?

De gauche,... cet oligarque nomade virevoltant du privé au public, proche des puissants où qu'ils sévissent, banquier un jour, conseiller ou ministre de « gauche moderne » un autre, uniquement préoccupé de poursuivre à son profit et à celui de ses commensaux le partage inégal et insupportable du monde, celui-ci  et les autres dussent-il en crever ?

 Basta !

Appelons un chat un chat ; une escroquerie une escroquerie ; et Emmanuel Macron ( Micron?) un imbécile dangereux  et un salopard. De droite.

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