Tristan Guilloux

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Billet de blog 22 décembre 2008

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Pour le réveillon : blues ou dancefloor?

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Il ne sera pas dit que nous terminerons l'année sur une note (musicale) pessimiste. L'Afrique du Sud est un véritable laboratoire de sons. De longue date ouverte sur l'extérieur, la nation Arc-en-Ciel n'exporte plus seulement ses musiciens dans le champ de la musique du monde ; des talents sont reconnus sur diverses scènes comme le blues et l'electro, à l'instar de Hannes Coetzee et DJ Mujava. Les vidéos de ces deux là circulent très rapidement sur la toile avec près de 231000 vues pour le premier et plus de 255000 vues pour le second!

Hannes Coetzee a 64 ans ; il est né dans le Karoo, à l'Ouest du pays, une zone semi désertique où il a passé sa vie à récolter le jus d'aloes reconnu pour ses vertus médicinales. Souvent seul, il s'est mis à la guitare... tout en étant son propre accompagnateur. Pour cela il a inventé un style de slide guitar, en remplaçant le "bottleneck" traditionnellement utilisé par les bluesmen américain par ... une cuillère qu'il tient dans sa bouche. Le résultat est surprenant : à écouter les yeux fermés son style "fingerpicking" qu'il appelle en Afrikaans "optel en knyp", on a l'étrange impression d'entendre jouer deux guitaristes. Coetzee a été tiré de l'anonymat grâce au documentaire Karoo Kitar Blues, réalisé en 2003 par David Kramer, un autre musicien sud-africain, et dont la video mise en exergue est tirée. Depuis Hannes Coetzee s'est produit sur plusieurs scènes internationales, notamment à l'un des plus importants festivals de guitare steel et slide à Port Townsend aux USA.

DJ Mujava, Elvis Maswanganyi de son vrai nom, a la vingtaine. Il a grandi dans un township de Pretoria... euh pardon, Tshwane comme on appelle maintenant la capitale administrative de la République sud-africaine. DJ Mujava a été bercé par le kwaito, un son sorti des quartiers pauvres à la fin de l'apartheid et qui décline la house music sur un tempo plus lent pour servir de base à des musiques hip hop ou R'n B. Mais Mujava a justement accéléré le rythme et épuré le son, pour ne garder qu'un beat obsédant comme dans le Township funk présenté si dessous. DJ Mujava a rapidement été repéré au-delà des frontières de son pays jusque dans des labels électro anglais très exigeants (voir l'article de Marc Linet , chez nos riverains de Rue89). Bientôt toutes les boîtes techno vibreront au rythme de DJ Mujava qui a été invité tout dernièrement aux Transmusicales de Rennes, un festival de référence pour les musiques nouvelles.

Amateur de guitare, je vous laisse ici pour vous permettre de vous entraîner afin d'épater belle-maman avec vos talents de spoon slide guitar à Noël ; et vous nightclubbers de Mediapart lancez-vous sur les dancefloors de la Saint-Sylvestre à cette tektonik matinée de danse du serpent .

Bonnes fêtes!!!!

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