
Pour son grand retour sur la scène publique, Jean-Louis Borloo a choisi La Chaîne Parlementaire pour exposer sa vision pour l'Afrique. Interrogé par les collaborateurs de Tilder et de l'Institut Montaigne... La question de la collaboration franco-africaine, et notamment la collaboration économique, a été abordée sous le prisme de l'énergie. Un angle plus positif que les derniers travaux d'Hubert Védrine, Jean-Marie Politique et Jacques Attali...
Le 19 février Jean-Louis Borloo a présenté sa fondation pour l'énergie en Afrique dans l'émission Place aux Idées, organisée en partenariat avec l'Institut Montaigne sur le thème: "Quel modèle de développement pour l'Afrique". Une occasion d'évoquer une baisse de l'influence française sur ce continent déjà constaté dans le rapport d'Hubert Védrine, le rapport de Jean Marie Bockel, ou même dans les travaux d'un certain Jacques Attali..
Dans l'édition, du nouveau journal spécialisé Monde Afrique, on apprenait par ailleurs que le 30 janvier, l'ancien ministre de l'écologie s'était rendu au 24e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba. A cette occasion, il a notamment déclaré:« Seulement 25 % de la population africaine bénéficie d’un accès à l’électricité. Il est temps de lancer le plan Marshall de l’électrification du continent ».
Une ambition loin d'être neutre politiquement, lui qui affirmait pourtant quelques jours plus tard, face au Président de Tilder, Matthias Lerridon qu'il "ne commentait plus la politique". En effet, il précise son ambition en affirmant vouloir aider à l'émergence d'une structure africaine de l'énergie qui bénéficie d'unfinancement public de la part de la communauté internationale de 50 milliards - sans préciser euros ou dollars ?
La situation s'est aggravée dans toute l'Europe, comme le prouve la situation en Grèce ou en Espagne... Que deviennent les fameux PIGS et le groupe des BRICS ? S'il existe encore une croissance mondiale, la zone euro semble se préparer à connaître une période déflation.. Peut-on faire l'hypothèse qu'à l'instar du message envoyé par Arnaud Mondebourg des Etats Unis au gouvernement, il suggère ainsi une réorientation de la politique économique ?
Concrètement de quoi parle-t-on, la politique monétaire accomodante c'est plus ou moins acté avec le quantitative easing / assouplissement quantitatif - que certains comme Joseph Stielglitz ou Paul Jorion jugeront avec leur percpicacité habituelle [cf: le chroniqueur du Monde Economique a notamment qualifié de "coup de force" les interventions de Mario Draghi avec les "OMT' et le prix Nobel estime que l'Europe n'est pas rentrée dans le XXIème siècle]...
Avec Borloo qui ne fait plus de politique, il faut mener une politique budgétaire ! Pour être honnête, il faut reconnaître que l'ancien responsable de Valenciennes depuis longtemps pour une autre doctrine économique. En 2013 par exemple, en tant que président de l'UDI il lançait une offensive contre "l'austérité" du budget européen.
Cependant la relance par la politique budgétaire dans une économie ouverte, n'importe quel professeur de macroéconomie, Princeton ou pas vous dira que cela ne fonctionne pas. On l'oublie peut être mais c'est pour l'apprendre à nos dépends que l'on est passé de 20% d'endettement publique en 1980 à 55% en 1995. Une situation bien complexe qui ne pourrait donc que être tranchée au sein des instances de l'Organisation Internationale du Commerce, si l'on considère les relations internationales d'un point de vue constructiviste... "pour le reste", comme dirait Borloo...
Cependant son idée est cependant intéressante, abordée la collaboration entre l'Afrique et de l'Afrance avec une coopération énergétique pourrait évidemment n'etre que bénéfique, au vue des champions français du secteur...