Je suis allée faire les courses à la superette bio qui est à cinq minutes à pied. Eh bien, je ne sais pas si j’y retournerai ni quand. Ambiance de mort. Vendeuses plus que désagréables. Une ambiance très différente du samedi précédent.
Dans le contexte, je me suis dit qu’elles ont dû perdre quelqu’un (un collègue ?) pour être aussi glaciales (mais j’ai vu les têtes habituelles), ou bien elles disposent de nouvelles affligeantes que je ne connais pas ; peut-être par le réseau B…..p, ont-ils des informations que je n’ai pas ? Mais que sauraient-ils de plus que je ne lis pas dans Mediapart ? J’ai senti qu’il ne fallait surtout rien demander. La superette pourrait-elle fermer mettant en péril leurs emplois ? Impossible, ils vendent beaucoup plus que d’habitude. J’ai entendu un vendeur, l’un des rares qui dit bonjour, dire au téléphone que « les rayons se vident plus vite mais ils sont remplis rapidement » car « les gens cuisinent plus chez eux ». Je sais que leurs conditions de travail sont, en cette période, beaucoup plus difficiles. Je les vois affairés. S’ils vendent le double par exemple, ils ont mécaniquement le double de travail (déballage, mise en rayon, vente, sollicitations de clients, encaissements…etc). De là, à faire ainsi la g…… aux clients qui finalement les font vivre tout au long de l’année. A moins qu’ils soient affectés par une mise en cause de leurs droits à congés ou d’autres droits (on commence à en parler, de sucrer les congés payés [1]). Je pense qu’ils en ont marre tout simplement.
Le gérant était là. Si c’est lui dont on m’a dit, il y a une semaine, qu’il était malade, maintenant il est guéri. Mais il y a un moment que je n’ai pas vu son épouse.
Dans cet établissement, j’ai souvent eu l’impression d’être vue avant tout comme un porte-monnaie. Mais là c’était au-delà. Je me suis sentie traitée en coupable, sans savoir de quoi. Pourtant j’ai simplement salué chacun-e des vendeurs-euses quand je les croisais. J’ai bien respecté la distance réglementaire, préférant contourner quand les gens stationnent dans les rayons. Il est vrai que j’ai aussi demandé où trouver un produit, un seul, mais sans insister et je me suis débrouillée pour le trouver.
Je suis rentrée bouleversée. Il est dommage (pour moi) que je sois si sensible alors que leur attitude n’a probablement rien à voir avec moi. Après, il faut dire que je ne vois personne d’autre de la semaine Donc si le seul contact que j’ai, est aussi glacial et désagréable, c’est normal que cela m’atteigne.
L’endroit est pratique pour moi et j’aimais m’y rendre. Pendant quelques temps, je pense que j’irai plutôt à l’épicerie qui est dans l’autre direction et puis il y a monop’ aussi.
Hier mon amie chinoise m’a téléphoné. J’ai appris qu’elle sort se promener tous les jours sur le coup de dix-huit heures. Elle bénéficiait déjà de journées de télé-travail avant le confinement, journées où elle sortait s’aérer après le travail. Peut-être que je devrais faire pareil. Moins me prendre la tête et prendre l’air tous les jours.
Je n’ai pas pris le temps de regarder si je pouvais réparer l’imprimante. Aujourd’hui je suis sortie avec l’attestation numérique téléchargée sur le téléphone. Si je devais sortir moins rarement, je préférerais que ce soit avec l’attestation en papier. Inutile que mes sorties soient comptabilisées chez Castaner…
[1] https://www.humanite.fr/les-heros-le-temps-de-travail-et-le-jour-dapres-687691