Temps gris. Un dimanche normal, je serais allée au cinéma. Sauf à ce que l’affiche soit vraiment mauvaise. Réflexe fugace, me dire : « je ne sais même pas ce qu’ils passent ». Mais rien, bien sûr ! Ils sont fermés.
Le changement d’heure fait que je déjeune plus tard que d’habitude.
Je passe la journée perfusée à mon fil twitter. Le temps s’étire, çà va être long le confinement.
La liste des personnalités qui meurent du covid-19 s’allonge. Après Lucien Sève et Manu Dibango, décédés, le chanteur Christophe est hospitalisé (souhaitons-lui de se rétablir). Hier, un coup de fil m’a appris le décès tragique d’une jeune fille de 16 ans (prénommée Julie), la plus jeune victime du covid19 et indirectement de notre impréparation à la situation. Je regarde sa photo et lit les hommages de ses camarades, les témoignages de sa famille.
J’ai entendu qu’ont commencé les premières rotations sur les 56 prévues pour constituer le pont aérien qui doit nous ramener, de façon échelonnée d’ici juin, une commande passée à la Chine, d’un milliard de masques. En attendant, une médecin nous montre la photo d’un masque périmé dont l’élastique a lâché en pleine consultation. Le deuxième sur sa dernière nuit de garde. Devant la pénurie, le gouvernement a autorisé d’utiliser les masques jusqu’à deux ans de dépassement de la date de péremption (initialement six mois). Deux ans de péremption sur un élastique, c’est beaucoup.
Entendu aussi que chaque transport via ces avions-cargo nous coute 1,5 million d’euros ! Le transport seul, je veux dire. Cela fait cher le masque, non ? N’eut-il pas été préférable de lancer une fabrication française massive dès janvier (rouvrir l’usine qui a fermé en 2018 dans les Côtes d’Armor ; reconvertir des chaînes de production de « nos » fleurons du luxe ; créer des lignes de fabrication de zéro). La fabrication de masques de protection n’est pas d’une technologie telle que nous n’aurions pas pu monter des usines et des lignes de production y compris from scratch en y mettant toute notre énergie. Ne dit-on pas « A la guerre, comme à la guerre » ? C’était sans doute pas assez high tech pour la start-up nation.
Ancien réflexe. Je ne peux m’empêcher de me dire « Demain, retour au (télé)travail ». Alors que cela ne fera pas grande différence par rapport à aujourd’hui finalement. Même si effectivement je télé-travaillerai un peu alors qu’aujourd’hui, pas du tout. Dans tous les cas, je risque de rester scotchée à l’ordinateur …