Des siècles que ces deux maux s’entretiennent l’un l’autre, constituant le plus terrible et le plus efficace des remparts contre l’Autre. Murs de mots, de regards, de gestes, de conquêtes, de pillages, de génocides, de règlements, d’administrations, de gestions.
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Vous nous avez écrasé sous le rouleau compresseur de votre progrès en technologie. Vous nous avez ignoré en tant que peuples et en tant qu’individus détenteurs de droits égaux aux vôtres. Vous avez envahi nos territoires et pillé nos ressources en ignorant notre droit le plus fondamental qui est de continuer à vivre de nos terres. En retour de nos ressources vous ne nous avez montré qu’ignorance et mépris.
Ces paroles sont extraites de l’Adresse au gouvernement et au peuple français prononcée par Félix Tiouka le 9 décembre 1984 à l’occasion du premier Congrès des Amérindiens de Guyane française à Awala en présence des autorités administratives locales et de l’Etat. Quarante années ont passé : les revendications des amérindiens d’en France restent toujours à entendre. Ma République est sourde et elle invisibilise celles et ceux qui interpellent sa Liberté, son Égalité, sa Fraternité. Trente six années après le massacre d’Ouvea, l'exécutif de ma Republique est aveugle et renie la parole donnée des accords de Matignon (1988) et de l’accord de Nouméa (1998).
Pourrions-nous entendre enfin le philosophe Jean-Toussaint Desanti : Sur la scène de l’Autre, chacun se déchiffre à son tour. Nul jamais, simplement, n’y demeure en soi-même.
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