Aujourd'hui, le champ de l'information façonne notre vision du monde. Les dirigeants des pays peuvent utiliser la propagande comme un outil pour manipuler la perception de masse. Cela peut devenir un instrument pour encourager la violence et même stimuler le génocide parmi la population.
L'Institut ukrainien, en collaboration avec l'agence ukrainienne Bickerstaff.932, a développé un projet qui aide à identifier les signes de rhétorique génocidaire - le Genocide Speech Monitor. Basé sur l'intelligence artificielle, cet outil analyse les déclarations publiques des dirigeants de pays, en se concentrant sur l'utilisation de la rhétorique qui peut promouvoir ou suggérer des actions génocidaires, le discours de haine, le racisme, etc.
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Comment distinguer la vérité du mensonge: l'importance de la pensée critique
Une étude de l'Université de Ljubljana a montré que, en moyenne, les gens ne peuvent détecter que 40% des désinformations. De plus, selon Statista, 81 % des Européens pensent que les fake news sont un problème pour la société.
Les journalistes et les chercheurs peuvent utiliser le Genocide Speech Monitor pour détecter les signes potentiels de déshumanisation, de désinformation et d'appels à la violence. Cela peut aider à prévenir la propagation de la rhétorique génocidaire et à tenir responsables ceux qui la diffusent.
"Mon pays, malheureusement, est devenu une victime de la propagande russe, et beaucoup de gens ne peuvent pas distinguer la vérité du mensonge, malgré l'agression non provoquée du Kremlin qui tue leurs voisins", a déclaré Natalia Silenska, une journaliste reconnue de Slovaquie et passionnée des affaires étrangères et de l'Europe de l'Est.
La journaliste a également ajouté qu'elle apprécie ce projet comme une initiative extrêmement nécessaire. Selon elle, "l'outil aide à lutter contre les narratifs qui portent la mort et garantit que l'histoire ne se répète pas".
Suppression des narratifs propagandistes en collaboration avec l'IA
Le Genocide Speech Monitor a été créé pour analyser les déclarations publiques des dirigeants des pays - l'outil est capable de déterminer le pourcentage de rhétorique génocidaire dans leurs discours. L'intégration de l'intelligence artificielle permet une analyse approfondie des informations textuelles, selon des critères clairement définis et une évaluation objective.
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Base juridique du Genocide Speech Monitor
L'intelligence artificielle du moniteur est formée pour identifier la rhétorique génocidaire conformément à l'article II de la Convention des Nations Unies sur la prévention et la punition du crime de génocide, notamment en identifiant les appels à:
- Le meurtre de membres d'un certain groupe;
- Causer des dommages corporels ou psychologiques graves aux membres du groupe;
- Imposer délibérément au groupe des conditions de vie calculées pour entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
- Prendre des mesures destinées à empêcher les naissances au sein du groupe;
- Le transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
Cela rend le projet conforme aux normes juridiques internationales et offre la possibilité non seulement d'identifier les déclarations potentiellement dangereuses, mais aussi de créer une base pour leur réponse juridique.
Rompre le cercle et prévenir les erreurs historiques
Comme l'a dit Simon Wiesenthal, fondateur et directeur du Centre de documentation de Vienne et chercheur sur l'Holocauste : "Il n'y a aucun doute que Hitler et Staline sont vivants aujourd'hui... ils attendent que nous oublions, car c'est ce qui rend possible la résurrection de ces deux monstres".
Le Genocide Speech Monitor contribue à prévenir la répétition des erreurs historiques. Comme l'ont remarqué les membres de Bickerstaff.932, l'agence créative qui a réalisé ce projet, la cyclicité de l'histoire s'accompagne également d'une cyclicité des génocides. Et dans la plupart des cas, un génocide est précédé d'un indicateur important : le discours d'un leader du pays à ce sujet.
En 1932, Joseph Staline a déclaré: "Si nous ne commençons pas à corriger la situation en Ukraine, nous pourrions perdre l'Ukraine". Après ces mots, une famine artificielle a commencé en Ukraine. Plus de 5 millions d'Ukrainiens sont morts de faim – le gouvernement soviétique a forcé la collecte de toutes les céréales et le bétail. La résolution de l'URSS exigeant la liquidation des koulaks (paysans ukrainiens qui ne voulaient pas rejoindre la collectivisation) en tant que classe, selon le Genocide Speech Monitor, contient 50 % de rhétorique génocidaire.
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En 1928, Joseph Goebbels, dans son essai antisémite, a écrit : "Nous nous opposons aux Juifs parce que nous défendons la liberté du peuple allemand. Le Juif est la cause et profite de notre esclavage. Il a abusé du malheur social des masses pour approfondir l'horrible division entre les droites et les gauches de notre peuple." Les conséquences de ces paroles sont inoubliables – le nombre exact de Juifs tués pendant la Seconde Guerre mondiale reste indéterminé à ce jour, avec des estimations variant autour de 6 millions.
La citation de l'essai de Goebbels a été évaluée à 66% de rhétorique génocidaire par le Genocide Speech Monitor.
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Le Genocide Speech Monitor ukrainien est un exemple de la façon dont une collaboration harmonieuse entre les technologies et le journalisme peut devenir un outil important dans la lutte contre la propagande et la sécurisation de l'espace d'information. L'éducation, l'objectivité et la véracité deviennent les principes directeurs, et le Genocide Speech Monitor un outil essentiel dans leur mise en œuvre.