Un Citoyen-91 (avatar)

Un Citoyen-91

Abonné·e de Mediapart

17 Billets

0 Édition

Billet de blog 5 août 2025

Un Citoyen-91 (avatar)

Un Citoyen-91

Abonné·e de Mediapart

Vigneux-sur-Seine : amiante, surcoût et opacité, la méthode Thomas Chazal dévoilée

Un Citoyen-91 (avatar)

Un Citoyen-91

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

À retenir


À six mois des élections, le Maire lance précipitamment les travaux de la place Anatole France, cinq ans après avoir promis sa rénovation. Résultat : un projet imposé sans vraie concertation, un scandale d’amiante non anticipé, et une explosion des coûts qui révèle une gestion municipale dangereusement amateur.


Une promesse électorale oubliée… jusqu’à l’échéance fatale


Parmi les engagements de campagne de Thomas Chazal en 2020 figurait noir sur blanc le réaménagement de la Place Anatole France : il annonçait fièrement une « rénovation de la halle pour restaurer son caractère villageois » et améliorer la sécurité des piétons. Cinq ans plus tard, le chantier démarre en catastrophe, précisément à la veille du seuil légal interdisant aux maires de lancer des travaux en période préélectorale. Un calendrier qui ne laisse aucune place au doute : ce n’est pas une priorité, mais un calcul électoral.

Illustration 2
Extrait d'un tracte du programme de Thomas CHAZAL lors des municipales 2020

Une concertation de façade

Derrière l’apparence d’un projet « concerté », la réalité est tout autre. Un premier projet, décidé unilatéralement, transforme la place en parking nu, sans âme, ni ambition. Après une levée de boucliers citoyens et une réunion sous tension, le Maire revoit sa copie... pour revenir avec un projet quasi identique. Cette fois, seuls les commerçants ont été consultés.

Les habitants ? Ils n’ont eu droit qu’à un formulaire alibi, sans aucune garantie d’être entendus. Quant au second projet, le cœur de la contestation – le parking – reste intact. On parle de concertation, mais il ne s’agit que d’un habillage cosmétique d’une décision déjà prise.

Illustration 3
premier projet de refonte de la place Anatole France

Une gestion technique bâclée, aux conséquences lourdes

Les premières dépenses sont pourtant loin d’être négligeables :

Mais le plus grave reste à venir. Quelques jours seulement après le début des travaux, les ouvriers découvrent de l’amiante dans la structure, pourtant censée avoir fait l’objet d’un diagnostic.
Résultat : la Ville signe un avenant de 13 800 € HT, soit 16 560 € TTC de surcoût, représentant près de +35 % d’augmentation du marché initial (décision municipale 25-158).

Illustration 4
Extrait de la décision N°25.158

Officiellement, une étude avait été réalisée... mais n’aurait « rien détecté ». Un non-sens total pour un bâtiment des années 90, et surtout une faute grave si l’étude n’a pas été menée sérieusement.

Et comme toujours à Vigneux, l’avenant est signé discrètement en pleine période estivale, sans aucune communication publique. Aucun mot sur le surcoût. Aucune transparence. Comme si le contribuable n’avait pas à savoir.


Une addition salée pour les finances locales

Ce projet précipité, sans anticipation ni maîtrise des risques, met en danger l’équilibre budgétaire de la commune. À ce stade, l'amiante n'est que la première surprise. Quels autres imprévus viendront gonfler la facture d’ici à l’inauguration express prévue juste avant mars 2026 ?

Avec déjà plus de 100 000 € TTC engagés sur un projet sans vision, sans ambition, et sans soutien populaire, la question n’est plus : “Combien cela va coûter ?”. Mais bien : “Combien d’erreurs allons-nous encore découvrir ?”


Un chantier bâclé pour sauver une promesse oubliée

Au final, ce dossier incarne à lui seul les dérives d’une gestion improvisée :

  • une promesse électorale jamais priorisée durant le mandat,
  • un lancement dans la précipitation à l’approche de l’échéance électorale,
  • une concertation caricaturale,
  • une série d’erreurs de pilotage,
  • un surcoût budgétaire dissimulé,
  • et une perte totale de confiance entre la mairie et les habitants.

À force de mépriser les habitants, on finit par les perdre. Et cette fois, ce n’est pas un trou dans la chaussée… c’est un trou dans la démocratie locale.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.