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Ce jeudi, Vigneux-sur-Seine inaugurait officiellement sa gare rénovée. Deux années de travaux colossaux, 35 millions d’euros investis, co-financés par Île-de-France Mobilités (50 %), la Région Île-de-France (25 %) et SNCF Gares & Connexions (25 %) (source : actu.fr).
Un chantier d’envergure salué par différents acteurs : la présidente de région et le président du département, présents pour rappeler l’importance de cette transformation pour la mobilité du territoire.
Mais un détail a frappé tous les observateurs : les grands absents de cette inauguration, c’étaient les Vigneusiens.
Un maire seul en scène, une ville laissée dans l’ombre
Côté municipalité, la scène était presque gênante : Thomas Chazal, accompagné de deux ou trois adjoints au regard discret, avançant sans énergie sur un parvis vide. Un maire seul, encore. Comme toujours. Une image qui confirme une tendance de fond : l’isolement progressif d’un élu qui, à force d’écarter les autres, finit par être mis à l’écart.
Pas de communiqué public, pas d’invitation, pas un mot adressé à la population. Rien.
Pourtant, cette rénovation aurait pu — aurait dû — être l’occasion d’un grand moment collectif. Une fête populaire. Un instant de lien. Il n’en fut rien.
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L’évitement plutôt que l’affrontement ?
Difficile de ne pas y voir une stratégie délibérée.
Depuis la réforme chaotique des lignes de bus, les critiques pleuvent : lignes renommées ou supprimées, arrêts effacés, horaires absurdes, trajets rallongés… le tout sans communication préalable.
Les habitants l’ont découvert au pied du poteau. Et depuis, la colère monte — et elle déferle sur les réseaux sociaux. Témoignages, coups de gueule, ironie amère : le quotidien des usagers s’expose publiquement, et il est loin d’être glorieux.
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Alors, pourquoi convier les habitants à une inauguration si leur seule présence risquait de rappeler ce malaise collectif ?
Pour éviter la confrontation, le maire choisit l’évitement. Il isole les habitants pour mieux préserver son image.
Mais à trop fuir le réel, on finit par fuir sa fonction.
Une gare transformée… mais une démocratie en panne
La rénovation de la gare représente un levier fort pour Vigneux-sur-Seine : accessibilité améliorée, meilleure circulation, dynamisme urbain. Mais cette transformation aurait dû être une occasion de rassembler, de réparer, d’unir.
Au lieu de cela, on assiste à une mise en scène solitaire, un peu triste, comme un enfant jouant seul au petit train dans sa chambre. L’image peut faire sourire, mais elle révèle un isolement politique préoccupant. La gare, cœur battant de la ville, mérite mieux que l’indifférence feutrée d’une inauguration de façade.
Médias oui, habitants non ?
Les journalistes, eux, étaient bien au rendez-vous. Le Parisien, actu.fr, quelques photographes de presse... mais pas un objectif braqué sur le maire.
L’attention s’est concentrée sur les véritables maîtres d’ouvrage, ceux qui ont porté, financé et livré ce chantier. Thomas Chazal, lui, était relégué à la marge
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Même dans les colonnes de presse, son rôle est flou, son discours absent, son nom, parfois, encore mal orthographié ou mal affilié politiquement.
C’est peu dire que le désintérêt médiatique reflète un désintérêt plus large. On n’écoute plus parce qu’on n’y croit plus.
Une inauguration sans souffle, une ville sans lien
Cette gare, pourtant, représente un tournant pour Vigneux : meilleure accessibilité, nouveau visage urbain, dynamique de territoire.
Mais ce projet structurant, au lieu de fédérer, a mis en lumière une fracture. Une coupure entre le maire et les Vigneusiens.
Le lieu de passage devient le symbole de l’éloignement.
On aurait pu y voir la ville se rassembler. On y a vu un maire en représentation.
On aurait pu entendre les voix du quotidien. On n’a entendu que les bruits de pas sur un parvis vide.
Un aveu en creux, un pouvoir qui s’éteint
Ce moment, par son vide, en dit long.
Un maire qui coupe les rubans mais n’écoute plus les habitants.
Un élu qui pose pour la photo mais reste sans réponses.
Un homme politique qui s’évertue à occuper le cadre... alors qu’il n’en fait plus partie.
La solitude devient un aveu. L’absence de la population, un symptôme. La mise en scène, un rideau tiré sur un mandat qui se replie sur lui-même.
Il coupe les rubans, mais ne prend jamais le train,
Prétend guider la ville, mais n’en foule plus le chemin.
Prince des paradoxes, accroché à sa couronne…
À force d’oublier son peuple, c’est le trône qui l'abandonne.