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Une avalanche d’avenants révélatrice d’un pilotage défaillant
Entre le 27 juin et le 23 juillet 2025, la municipalité de Vigneux-sur-Seine a discrètement validé six avenants à des marchés publics déjà signés, pour un montant total de 127 334,94 euros hors taxes. Ces décisions exécutées en période estivale n’ont fait l’objet d’aucune communication publique, ni de débat en conseil municipal.
L’analyse de ces documents, accessibles via le site de la ville, révèle une accumulation de corrections techniques, d’oublis de diagnostics et de rectifications de chantiers, qui trahissent une absence de maîtrise d’ouvrage rigoureuse. À chaque erreur, un avenant. À chaque avenant, un coût. Toujours à la charge du contribuable. Par ailleurs, on notera qu'il n' y aucun lien direct depuis le site de la ville pour consulter ces documents. Tous semble fait pour qu'on aille pas les consulter.
Hôtel de Ville : un chantier hors de contrôle
Lot 1 : réseaux, structures et planchers en supplément Le 27 juin 2025, la décision n°25.161 acte un cinquième avenant au marché initial pour le lot n°1 du projet de rénovation de l’Hôtel de Ville. Ce nouveau contrat porte sur la reprise complète de réseaux enterrés non identifiés, la reconstruction du plancher bas de la zone Guichet Unique, et la modification du système d’ossature du bâtiment extension.
Montant du surcoût : 40 937 € HT, soit +11,20 % d'augmentation depuis le dernier avenant. Montant initial en réponse à l'appel d'offre : 365 411,19€ Montant actuel : 590 917,94€
Lot 2 : mauvaise anticipation technique sur les façades Le même jour, la décision n°25.162 valide un avenant de 35 672,29 € HT pour des travaux correctifs sur : une boîte à eau en mauvais état, les tôles et habillages d’escaliers métalliques, l’ancrage des ossatures de façade du projet pergola.
L’avenant engendre une augmentation de +6 % du coût initial du marché. Montant initial en réponse à l'appel d'offre : 565 139,17€ Montant actuel : 600 811,46€
Guichet Unique : mêmes causes, mêmes effets
Lot 1 : cloisons en ruine, techniques sous-estimées Par la décision n°25.160, la ville engage un avenant de 24 949,29 € HT pour corriger deux points : des contre-cloisons en plâtre dégradées et des travaux imprévus dans les locaux techniques (standard et serveur).
Surcoût total : +13 % du marché initial. Montant initial en réponse à l'appel d'offre : 191 048,10€ Montant actuel : 215 997,39€
Lot 2 : jusqu’au revêtement de sol oublié Le détail fait sourire, mais le montant reste officiel. La décision n°25.159 prévoit 692,43 € HT pour un simple changement de sol dans un local technique. Ce micro-avenant révèle à lui seul le niveau d’imprévision de certains marchés. Hausse déclarée : +1,67 %.
Place Anatole France : l’amiante, l’oubli de trop
Lors de la démolition de la Halle Anatole France, la société BOUVELOT TP découvre de l’amiante non détecté dans les diagnostics préalables. Par la décision n°25.158 du 27 juin 2025, un avenant de 13 800 € HT est signé, soit +34,85 % du marché initial. Ce genre d’erreur dans une opération aussi sensible montre les failles des procédures de contrôle en amont.
Montant initial en réponse à l'appel d'offre : 39 600€ Montant actuel : 53 400€
Maîtrise d’œuvre : des aléas qui coûtent cher
Enfin, la décision n°25.168, en date du 23 juillet 2025, vient revaloriser les honoraires du cabinet MAIA, maître d’œuvre du projet Hôtel de Ville, en raison des "aléas" rencontrés.
Le montant de l’avenant : 11 282,93 € HT, soit une augmentation de +15,43 % depuis le dernier avenant. Montant initial en réponse à l'appel d'offre : information non disponible Montant actuel : 102 312,44€
Un été de surcoûts : le résumé
synthèse des avenants de cet été 2025
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Une opacité bien organisée
Au-delà des surcoûts budgétaires, c’est la gestion même du chantier qui interroge. À ce jour, aucun document public ne permet de suivre précisément l’évolution des travaux engagés à l’Hôtel de Ville ou sur les autres opérations. Aucune évolution du calendrier global n’a jamais été rendu public, aucune mise à jour claire n’a été communiquée aux habitants. Personne — ni élu d’opposition, ni citoyen — n’est en mesure d’évaluer objectivement la justification des avenants signés ces derniers mois. "...des contre-cloisons en plâtre dégradées...", oui, non, peut-être...impossible de savoir si ces travaux sont justifiés.
Les dates de livraison ? Sans cesse glissantes. Initialement prévue pour 2024, la fin du chantier de l’Hôtel de Ville a discrètement été repoussée, sans qu’aucune annonce formelle n’ait été faite. À quel moment le maire a-t-il admis un retard ? Jamais. Tout serait “sous contrôle”, affirme-t-il. Sans preuve. Sans détail. Sans engagement.
Mais le contrôle, c’est aussi l’information. Et exiger des comptes ne relève pas du caprice : c’est une exigence démocratique. Car face à une municipalité qui demande qu’on la croie sur parole, il est encore possible — et légitime — de choisir de ne plus la croire du tout.
À Vigneux, les factures s’envolent, les responsabilités s’évaporent — mais la note, elle, reste bien réelle pour les habitants.
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