Vigneux-sur-Seine : l’inaction municipale laisse prospérer la délinquance écologique

Lac Montalbot : Quand l’inaction locale fait le lit de la délinquance environnementale

Depuis quelques années, Vigneux-sur-Seine est confrontée à des défis majeurs, qu’il s’agisse de la lutte contre la délinquance classique ou de l’amélioration du cadre de vie des habitants. Mais, à notre grand désarroi, une autre forme de délinquance, bien plus insidieuse, gagne du terrain : la délinquance environnementale. Le cas récent de la dépollution de la fosse Montalbot, portée par l’opération ColdEn, en est une illustration criante.

Une fosse délaissée, un désastre écologique évité de justesse

L’opération ColdEn, menée par des acteurs extérieurs comme le SYAGE et l’État via la DRIEAT (Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports), a permis d’évacuer des tonnes de déchets illégalement déposés dans la fosse Montalbot. Parmi ces détritus, des objets toxiques, comme des huiles usagées et des batteries, menaçaient directement la biodiversité et les nappes phréatiques locales.

Cependant, cette action ne doit pas masquer une réalité inquiétante : pourquoi faut-il attendre l’intervention d’acteurs extérieurs pour régler des problèmes aussi graves sur notre territoire ? Vigneux, déjà mise à l’épreuve par ses propres défis de sécurité, se retrouve maintenant épinglée pour son incapacité à gérer ses problématiques environnementales.

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Un paradoxe inquiétant : un vice-président du SYAGE déconnecté de son territoire ?

L’ironie de cette situation réside dans le fait que Thomas Chazal, maire de Vigneux-sur-Seine, est aussi le 2e vice-président du SYAGE. Cet organisme, pourtant dédié à la gestion des eaux et à la protection de la biodiversité, agit pour le bassin Yerres-Seine face au défi climatique. On pourrait donc légitimement s’attendre à ce que la ville de Vigneux, représentée dans cette institution, montre l’exemple en matière de préservation de l’environnement. Or, la fosse Montalbot a été laissée dans un état alarmant pendant des années, jusqu’à nécessiter une intervention d’urgence, pendant que la mairie communique comme si elle en prenait soin.

Comment expliquer ce paradoxe ? Faut-il en conclure que Vigneux ne bénéficie pas de l’attention qu’elle mérite au sein même des instances où son maire joue un rôle clé ?

Une ville sous surveillance : le mauvais élève de l’agglomération

La situation de la fosse Montalbot n’est pas qu’un simple épisode malheureux. Elle s’inscrit dans un schéma plus large où Vigneux apparaît comme le "mauvais élève" de l’agglomération Val d’Yerres Val de Seine. Trop souvent, il faut que des acteurs externes viennent en urgence pour pallier des manquements locaux. Cette dépendance est préoccupante : ni le SYAGE, ni la DRIEAT ne peuvent intervenir en permanence sur chaque ville. Il appartient à chaque commune de prendre ses responsabilités, de protéger son patrimoine et de prévenir de tels désastres.

Malheureusement, ce n’est pas la première fois que notre ville fait parler d’elle pour de mauvaises raisons. Cette inertie en matière de gestion environnementale ne fait qu’accentuer l’image d’une ville à la traîne, incapable de se saisir des enjeux modernes.

Un appel à la mobilisation locale

Il serait injuste de blâmer uniquement les acteurs municipaux sans regarder l’ensemble du tableau. La délinquance environnementale est un problème complexe, impliquant aussi bien des comportements irresponsables de particuliers que des réseaux organisés de pollueurs. Mais ce constat ne doit pas masquer une réalité simple : il est impératif que la ville prenne les devants. Vigneux ne peut plus se contenter d’être spectatrice de l’action des autres. Elle doit se doter des moyens humains et financiers pour surveiller, protéger, et valoriser son territoire.

Il est temps que notre ville se montre à la hauteur de ses ambitions et du rôle qu’elle aspire à jouer au sein de l’agglomération. La préservation de l’environnement n’est pas qu’un enjeu écologique, c’est aussi une question d’image, de santé publique, et de qualité de vie.