En ces premiers jours où je recouvre avec bonheur ma totale liberté de parole après presque 20 ans sous les drapeaux, je tiens à partager ces réflexions qui m’ont accompagnées lors des dernières célébrations du 11 novembre.
Nous sommes aujourd’hui le 2S 218, où tous les Saint-Cyriens vont fêter la victoire d’Austerlitz il y a 218 ans jour pour jour et honorer le fondateur de leur École, l’Empereur Napoléon Bonaparte, et cela ne peut que pousser davantage un ancien médecin militaire à la réflexion sur ce qu’il reste après le fracas des armes …
À la tête des penseurs de la révision générale des politiques publiques (RGPP) il y a une personne dont il est avéré qu’elle a été financée par une puissance étrangère, certes après ses très hautes fonctions, mais cela interroge d’autant plus qu’au même moment cette puissance rendait notre voisin allemand totalement dépendant de son gaz …
Les plus grand champions d’échecs ne se trouvent-ils pas très loin au Nord-Est de la ligne Maginot ? Et tout ce grand peuple ne titube pas sous l’effet de la Vodka …
On aurait voulu saper la Force française de façon pratiquement invisible qu’on n’aurait pas trouvé mieux que d’abîmer profondément l’assurance vie de ses soldats, car chez nous, a la différence de ce qui a été vu en Ukraine encore cette année, il n’y a pas une seconde ligne qui tire sur ceux qui sont devant s’ils reculent, mais il y a une chaîne santé au plus près des combats pour permettre à « nos gars », c’est à dire nos filles et fils qui font le choix de servir les Armes de la France, d’y aller en confiance sur le fait que ce que leur pays fait de mieux en santé sera là en cas de blessure au combat.
S’attaquer en sourdine à cette assurance vie est un coup de maître dont rien n’interdit de penser qu’il a été parfaitement planifié et réalisé. Le point de départ du saccage a été le rapport accablant de 2010 de la Cour des Comptes (autre belle création du dernier sujet de Ridley Scott) qui, si on transpose sa thématique de la Santé à l’Aéronautique, a globalement conclu qu’un Rafale est moins rentable qu’un Airbus ...
En 2012, deux siècles après l'incendie de Moscou devant la Grande Armée, Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, s'est dressé en rempart du démantèlement annoncé en refusant de fermer des hôpitaux militaires. Dès lors, les cerveaux de l'état profond se sont ingéniés à trouver comment fermer des hôpitaux sans les fermer, et ils ont parfaitement réussi ... sauf pour le fleuron des hôpitaux militaires, le Val de Grâce, marque internationale de l'excellence de la médecine militaire française, fermé en juin 2016, ou plus exactement, selon lesdits cerveaux de l'état profond "l'hôpital militaire du Val de Grâce a vu ses activités redistribuées sur les hôpitaux militaires de Bégin à Saint-Mandé et Percy à Clamart". Sept ans après, il ne reste plus grand chose de ce qui a été transféré du Val de Grâce vers ces deux hôpitaux militaires d'Ile de France ...
Hommage, donc, en ce 11 novembre 2023 - à retardement pour cause d’obligation de réserve encore active alors - à tous ceux qui sont tombés, et à tous ceux qui les ont soignés avec pas grand chose, car c’était l’état de l’art de l’époque, et honte à ceux qui ont décidé que les immenses progrès de la médecine en cent ans ne seront plus accessibles à ceux qui iront demain se battre pour nous tous.
Pour la ligne Maginot comme pour le démantèlement de la composante hospitalière du Service de Santé des Armées (SSA), la particularité des militaires est d’obéir aux ordres, même si en leur for intérieur ils les trouvent débiles.
Leur honneur de soldat, et ce qui doit forcer notre respect à tous, c’est cette capacité d’obéissance et d’abnégation jusqu’au sacrifice de leur vie, leur intégrité physique et psychique.
Leur condition de militaire limite très fortement leur expression, et ils l’ont accepté en signant leur engagement.
Cela en fait donc des cibles particulièrement vulnérables : on peut les détruire à bas bruit et l’arme absolue est un tableau Excel … pas besoin d’un missile nucléaire … la misère générale des Armées Française fait le reste pour ceux qui doivent répartir les ressources et choisir entre la peste et le choléra … avec une réelle chance de gagner les deux, dont la brune.
Un peu (beaucoup) d’argent dans des poches d’occidentaux avides, extrêmement soigneusement choisis, et beaucoup plus facilement corruptibles que la coque de leurs SNLE et hop … c’est gagné !
Gagner la guerre avant la guerre, chiche, c’est une belle idée, mais il y a peut-être une ville de l’Est où l’on a imaginé il y a trente ans, gagner la guerre avant même que l’ennemi ait compris qu’il était en guerre et pendant qu’il s’enivrait encore et encore de croire qu’il venait de gagner la sienne, avouons ce n’est pas mal non plus …
Et comme un clin d’œil sinistre de l’histoire qui bégaye, c’est précisément devant cette ville en feu que notre Empereur a lui même trébuché …
Un médecin anonyme, jusqu’à ces derniers jours médecin colonel de l’Armée d’active du Service de Santé des Armées