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Billet de blog 1 novembre 2014

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Gabon - USA / Fin du séjour au Nouveau Mexique et départ pour la Floride

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Bruno Ben MOUBAMBA, le Secrétaire Général de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) a conclu son voyage à Santa Fe (Nouveau Mexique) en se rendant avec quelques invités du State Department (Gouvernement Américain) sur un site amérindien connu du monde entier et situé à plus de 2 100 mètres d’altitude : l’International Folk Museum. Il est temps de résumer la « richesse » de cette étape de Santa Fe au sud-ouest (far-west mexicain) des USA.

  1. Les USA, un pays divers et varié dans son ensemble

Les Etats-Unis ne sont pas un pays uniforme mais un ensemble de 50 pays tous plus différents les uns que les autres. Il n’ ya rien de commun entre l’Etat de Washington à l’Est et l’Ohio ou le Kentucky au centre et encore moins avec le Nouveau Mexique qui ne dispose pas de ressources suffisantes. La culture du Nouveau Mexique rapproche cet état fédéré du Mexique hispanophone ou de l’Afrique traditionnelle à cause de la permanence des cultures indiennes qui ne sont pas loin d’un certains nombre de traditions de l’Afrique sub-saharienne.

Si les cultures et les traditions se meurent au Gabon, si les peuples dits premiers comme les Pygmées sont négligés par les politiques publiques et si l’urbanisation est en train de condamner nos valeurs séculaires à la disparition, il n’en est pas de mêmes pour les Navajos ou les Apaches pour ne citer que ceux là parmi de nombreux autres. Les Amérindiens ont compris une chose sur laquelle des Gabonais trébuchent : il ne faut pas que les langues locales disparaissent, car le jour ou tout le monde ne parlera plus que le français, nous n’aurons plus aucune identité culturelle.

Certains, ayant abandonné leur mémoire dans des villages qui disparaissent de plus en plus, ont cru que priver leurs enfants de l’apprentissage de la langue de la tribu était moderne et civilisé. La mauvaise publicité faite à notre identité bantoue par les des philosophies autre, n’aident pas à sauvegarder parfois, le caractère éminemment cosmogonique, autant dire écologique de notre histoire. A l’heure des grands déséquilibres sur l’environnement, le Secrétaire Général de l’UPG a compris au Nouveau Mexique qu’il faut sauver les cultures bantoues pour préserver l’identité du Citoyen. Et cet effort commence par une vraie préservation des langues locales.

Le Gouvernement Fédéral américain, le Congrès et l’Etat du Nouveau Mexique ont mis des fonds considérables (grâces aux luttes et revendications permanentes) de ces Indiens qui ont été agressés lors de la création des Etats fédérés. On peut constater de part et d’autre, une volonté d’améliorer les choses. Dans tous les cas, les Amérindiens ont obtenu de haut vol des terres, des fonds, des activités économiques, des politiques d’accompagnement social, le droit d’appliquer la démocratie participative dans leurs « pueblos » ou rassemblements communautaires, des infrastructures d’éducation, des investissements structurels y compris dans le domaine de la culture et surtout le respect.

  1. Une nation arc-en-ciel vaut mieux qu’un pays uniforme et sans saveur

De l’avis même du Secrétaire Général de l’UPG, qui échange régulièrement avec les membres de la Direction de son Parti au Gabon, la préservation des acquis des peuples amérindiens et leur inscription dans le « fédéralisme » à l’américaine représentent bien une source d’inspiration pour les communautés gabonaises. En effet, pourquoi ne pas commencer à voir les différences tribales comme une richesse au lieu d’un problème politique ? Parler avec fierté une langue locale partout ou le besoin s’en fait sentir ne devrait plus constituer une difficulté mais au contraire, une opportunité de s’enrichir intellectuellement.

Le parti au pouvoir  au Gabon applique sans discernement le centralisme et la suspicion culturelle (les uns contre les autres au nom de l’unicité de la pensée) au non d’un pseudo esprit républicain. Mais ce que le Secrétaire Général de l’UPG a compris du Nouveau Mexique est un tournant, une sorte de révolution copernicienne : être fier de son identité culturel est une chance pour la République et non le contraire. Même en France, le pays qui sert de « modèle » à la République Gabonaise, on est heureux d’être breton, alsacien, ch’tis, vendéen ou girondin sans que cela ne soit perçu comme une menace contre l’unité nationale.

En réalité, un travail de titan attend celles et ceux qui devront redresser le Gabon et il leur faudra beaucoup de rigueur et de discipline intellectuels pour répondre aux défis des temps nouveaux. Quelque chose a profondément changé en Afrique noire et les gens devront le comprendre. Les Africains ne peuvent plus se permettre  de vivre dans une réalité illusoire qui annihile la mémoire et l’identité des communautés d’une part ; et d’autre part, l’Afrique noire ne peut plus progresser s’il n’y a pas les changements profonds que les nouvelles générations attendent et qu’aucun de ces acteurs nés pendant l’époque coloniale ne peuvent réellement satisfaire.

Un monde nouveau est déjà là, les Africains devront s’adapter, y compris en bougeant les lignes et en changeant certaines positions pour revenir aux vraies valeurs de leurs intelligences sinon ils sortiront de l’histoire. C’est ce qui peut être retenu de l’étape de Santa Fe en dehors du fait que la démocratie américaine s’y est aussi adapté merveilleusement.

Du Secrétariat Politique en charge de la Communication de l’UPG

Libreville – Awendjé (Gabon)

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