Gabon / Lumumba ou l'éloge de l'insolence en politique

Ce n’est parce qu’on se met à dos les « sorciers politiques » du Gabon qu’on connaîtra forcément le destin de Patrice Lumumba (tué et dissout dans de l’acide au Congo pour discours insolent contre le Roi des Belges le jour de l’indépendance du Congo). D'abord, n’est pas Lumumba qui veut ; ensuite, l’insolence politique tant qu’elle n’est pas le fruit d’un esprit dispersé mais l’aboutissement d’un effort de la raison raisonnante est un phénomène créateur ; et pour finir les sages et les non – insolents en politique courent le risque  d’être considérés au Gabon comme des faibles, c’est-à-dire des « moutons sucrés » pour la « tabaski » gabonaise. Et cela suffit !

 Il faut se défendre et rendre coups pour coups car la « légitime défense » fait partie du « droit naturel » des citoyens en danger et chacun doit protéger le faible à défaut de se défendre soi-même.  Si Patrice Lumumba est une figure plus inspiratrice qu’un Nelson Mandéla pour la génération africaine consciente (au risque de déplaire), il faut rassurer les uns et les autres : un destin croisé entre des individus (au moins dans une destinée finale) n’est qu’une pure vue de l’esprit.

Au nom de l’insolence en politique et de l’honneur de nos « pères », nous devrions déjà leur exiger des vérités minimales : Qu’avez-vous fait du corps de Mba Germain ? L’avez-vous aussi dissout dans de l’acide comme ils ont traité Lumumba au Katanga ? Ou avez-vous enterré ses restes ? Avant d’hypnotiser les Gabonais les sorciers politiques devraient répondre à cette question. Tout comme le Général Rock Oganga (chef d’état-Major de l’Armée de terre) devrait déjà nous dire ici et maintenant ce qu’il faisait dans la nuit du 15 octobre 2011.   Qu’ils commencent déjà par nous dire la vérité afin que l’on cesse de penser que tous les ressortissants du Sud-ouest du Gabon sont devenus des traitres et des lâches avides d’argent sale.

 Bruno Ben MOUBAMBA