Le journal « Echos du Nord » commente subjectivement le verdict du 8 août 2014 dans « l’affaire UPG ». Dans quel but ?
UNION DU PEUPLE GABONAIS – UPG.
Justice / Crise à l’Union du Peuple Gabonais
La Décision du tribunal attendue le 8 août
Par Paul Davy
Propos dénués de tout fondement mais trait d'humour intéressant ...
C’est en principe vendredi prochain que l’opinion devrait être fixée sur la décision, qui accordera la légalité à l’une des deux factions de l’Union du Peuple Gabonais. Le tribunal de première instance de Libreville doit se prononcer à la suite d’une plainte introduite par le camp Mboumba Nziengui, contre celui présidé par Moukagni Iwangou.
« Le procès (du 31 juillet 2014) est intervenu après deux reports d’audiences, dans l’après-midi du vendredi 31 juillet. Au nombre des hics, il faut noter l’absence à cette audience publique des avocats de la partie défenderesse, Maîtres Paulette Oyane et Jean Remy Banstsatsa, dont les sollicitations de renvoi pour raisons de santé n’ont pu être agréées par Fulgence Ongama, président du Tribunal de Libreville, qui statuait en qualité de juge de référés. Le juge a justifié sa prise de position par la fermeté qui entourait le deuxième renvoi. Ce qui a permis au public d’assister à la plaidoirie de l’avocat de la partie demanderesse. Maître Charles-Henry Gey a, 30 minutes durant axé son propos sur quatre principaux angles.
D’entrée, Maître Gey a dénoncé ce qu’il a assimilé à une usurpation du titre de président de ce parti par Moukagni Iwangou, qui, de l’avis de l’avocat, ne peut se prévaloir de cette fraction pour n’avoir jamais été membre de ce parti politique avant son élection. Un argumentaire qui a été fondé sur les dispositions du statut du magistrat et qui insinuent une incompatibilité entre les fonctions de juge et l’exercice d’une activité politique. Dans le déroulé de sa plaidoirie, Maître Gey s’est par la suite fendu d’une dénonciation de vice de forme qui entachait la procédure portant convocation du congrès controversé, à l’issue duquel Moukagni Iwangou a été porté à la tête de l’une des fractions de ce parti. Vice de procédure justifié par Maître Gey, par le fait que ces travaux n’aient pas été convoqués par le Secrétaire Exécutif du parti, Mathieu Mboumba Nziengui, qui fait office de chef de file de l’autre camp protagoniste.
Le caractère non exécutoire des décisions issues de ce congrès également été revendiqué par l’avocat de la partie demanderesse. Pour lui, le quorum des ¾ des différents collèges exigés (parlementaires, bureau exécutif, coordinations locales et militants de base), n’a pas été atteint. Toute chose qui lui a donné de demander au juge de de référés d’inviter Jean-de-Dieu Moukagni-Iwangou à cesser de continuer à parler au nom de l’Union du Peuple Gabonais. Une plaidoirie qui n’a visiblement pas été du goût de Jean-de-Dieu Moukahni-Iwangou, qui a parlé de recul de la justice par l’instauration de la pensée unique. Et Moukagni Iwangou de préciser sa pensée en soulignant d’une part, qu’au nom de la confrontation en usage dans tous les barreaux au monde, un avocat n’a pas le droit de plaider dans le dos de ses collègues.
D’autre part, Moukagni Iwangou s’est insurgé contre le refus du juge d’accéder au nouveau renvoi sollicité par ses avocats, en précisant que toutes les parties ont droit au moins à trois renvois, avant l’intervention du renvoi ferme. Dans la suite de son intervention, Jean-de-Dieu Moukagni Iwangou a remis en cause la qualité du juge de référés à se prononcer sur ce litige, qui de son avis, incombe au juge du fond. Pour ainsi permettre à la partie accusée de faire entendre sa part de vérité, le juge a invité ses avocats à se signaler par notes en cours de délibérés, qui sont des plaidoiries sous forme écrite. Selon certaines indiscrétions, la partie accusée entend invoquer la jurisprudence qui entoure l’article 15 du statut des magistrats, qui à côté du non cumul entre les fonctions de juge et l’exercice de l’activité politique, invite par ailleurs à l’option du choix en cas de dilemme.
Comme entre autres illustrations, le camp Moukagni pourrait ne pas se faire prier à évoquer des cas légion, à l’instar de Jules Aristide Bourdès. Le camp Moukagni dénie le droit de convocation du congrès au seul Secrétaire Exécutif du parti, en l’attribuant plutôt au collège du bureau exécutif qui a mandat de convoquer le conseil national, qui à son tour, arrête les dates et le lieu du congrès. Quant au respect du quorum des ¾ des membres ayant pouvoir de délibération, le camp Moukagni se félicite d’avoir rempli cette exigence.
En termes de satisfecit sur cette préoccupation de quota, le camp Moukagni brandit un rapport d’huissier de justice qui fait étalage de la participation à ce congrès de 23 des 30 membres du bureau exécutif au moment de ces travaux, d’un nombre impressionnant de militants de base, d’au moins deux membres de chacune des coordinations provinciales nationales. En plus de la participation des délégués venus de l’étranger.
Echos du Nord N° 244 du Lundi 4 août 2014