Révolte scolaire des élèves Gabonais fin 2013 violemment réprimée par le pouvoir ...
La prise de parole du militant de l’opposition que je suis est l’expression d’un ras-le-bol, le mien, mais aussi celui des milliers de Gabonaises et de Gabonais qui ont vécu à l’extérieur privés de la grâce de se réaliser et de s’accomplir sur la terre de leurs ancêtres, obligés de "s’exiler" en terres étrangères. Et pour cause, le Gabon du Système Bongo ne leur offre pas (comme à toutes les populations du pays) la stabilité nécessaire pour s’épanouir dans leur humanité. Certains « expatriés » Gabonais malgré tout, sont revenus au Gabon et souhaiteraient que les choses changent, y compris ceux qui ont choisi de collaborer avec le système contrairement à leurs convictions profondes, mais je constate qu’une écrasante chape de plomb les contraint tous à une forme d’accoutumance destructive.
- Ainsi parlait Nelson Mandéla
« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne sommes pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question « qui suis-je, moi ! Pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes – vous pour ne pas l’être ? Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde.
L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour vous éviter d’insécuriser les autres. […] En laissant briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres ».
(Nelson Mandéla).
- La responsabilité gabonaise et l’identité culturelle
Ce n’est pas assez de revendiquer notre identité culturelle gabonaise au moment où la « Légion Etrangère » et la « masse des étrangers » s’enrichiraient chez-nous, à l’exception des Gabonaises et des Gabonais sous la houlette du « Directeur de Cabinet du Président Gabonais et de bien d’autres oligarques naturalisés récemment. Encore faudrait-il que nous usions de notre « identité culturelle » comme levier pour la transformation des conditions d’existence de nos populations, et ce n’est pas encore le cas. Car, les défis auxquels le Gabon d’Ali Bongo Ondimba est confronté ne relèvent pas du seul champ culturel.
L’appropriation des codes techniques et technologiques s’impose aussi comme une nécessité, sinon une urgence pour la dynamisation et l’enrichissement de la culture gabonaise, condition sine qua non pour être partie prenante de la marche du monde actuel.
La manière approximative avec laquelle le pouvoir gabonais anime le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur est criminelle. Nous avons au Gabon, des hommes et des femmes de pouvoir plus préoccupés par leur bien-être que par l’épanouissement des citoyens. Le Système Bongo ne peut pas être reformé et il doit donc être démantelé complètement. La ruine de l’université en est un des exemples les plus impressionnants et personne ne dit rien.
Comment sortir de le peur et de la lâcheté alors que l’avenir de plusieurs générations est en train d’être gâché sous nos yeux ? La formation depuis le temps de la colonie n’a jamais été au service du développement. On ne formait que des « nègres » pour servir d’auxiliaires aux colons comme « chef de … » et le Gabon a repris le même modèle sans aucun discernement : le Système Bongo forme des auxiliaires de la dictature et aucunement des agents du développement du Gabon. Et c’est une tragédie !
Si les Gabonais n’étaient pas devenus passifs, le temps d’en découdre sérieusement avec le pouvoir (quel qu’en soient les conséquences) ne se ferait pas attendre autant. Nos enfants sont en train de mourir à petits feux et nous regardons ailleurs …
- Le Gabon, les traditions et la modernité
Nos fameuses traditions, que nous opposons à la « légion étrangère » qui est en train de nous voler notre pays, aussi lumineuses soient-elles, n’ont de valeur que si nous nous en servons comme outils de développement pour façonner notre présent et notre avenir. Cela signifie qu’il ne s’agit (même au nom de la religion) de jeter l’anathème sur ces traditions, mais que nous cessions d’en être des esclaves dociles par peur d’innover, par crainte de changer.
Le Gabon ne peut plus faire l’autruche face aux enjeux de la modernité, alors que tout l’arrière-pays est en train de mourir par la faute du Système Bongo qui refuse de s’effacer. A l’exemple du Japon ou de la Chine, le Gabon peut, lui-aussi, harmoniser traditions et modernité pour sortir de l’ambiguïté dans laquelle le Peuple vit face aux deux modèles. Il est nécessaire que ce travail d’harmonisation soit le fruit d’une minutieuse réflexion. Or, c’est précisément le reproche qui est fait au Gabon et au Système Bongo : l’économie de la réflexion, le refus conscient ou inconscient de mettre à l’épreuve sa pensée.
Le hasard, l’arbitraire, le laisser-aller sont souvent un mode de fonctionnement au Gabon, même au plus haut sommet de l’Etat. L’entrée dans la modernité (et même la postmodernité) ne peut faire fi de la planification ou de la notion de projet, nonobstant les limites inhérentes de cet outil. Le projet représente l’outil approprié pour appréhender la complexité du monde actuel, c’est-à-dire pour gérer de façon prioritaire non plus un seul mais une pluralité de paramètres à la fois. Son avantage découle aussi de sa double fonction : « il matérialise la pensée, ce qui donne l’occasion à l’auteur de mieux savoir ce qu’il veut.
Croyez – vous que tout ceci intéresse Ali Bongo Ondimba, ses parents, ses petits copains et l’oligarchie qui ne l’entoure que pour profiter des prébendes ou pour monter des coups ? Chacun connait la réponse. Une chose est cretaine, les gens n'en peuvent plus au Gabon et nous sommes au bord de l'embrasement. Il ne manque que l'alumette car l'essence a déjà été répandue par Ali Bongo Ondimba et ses complices du pouvoir et de "l'opposition".
Bruno Ben MOUBAMBA de l’Union du Peuple Gabonais (UPG)