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Billet de blog 14 août 2014

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Gabon / UPG : Les fleurs du mal

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Tribune des Partis Politiques

UPG : Les fleurs du mal

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Affranchis de la tutelle de Pierre Mamboundou après son décès en 2011, plusieurs cadors de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), longtemps étouffées du vivant de « Pierrot », affichent désormais leurs ambitions au grand jour. En effet, dans cette écurie politique où la guerre de succession fait rage, les fleurs du mal poussent désormais un peu partout. Les unes aussi vénéneuses que les autres. La tour à prendre étant la direction du parti encore sous le contrôle provisoire de Mathieu Mboumba Nziengui, le Secrétaire Exécutif.

Après la tentative infructueuse de David Mbadinga, lequel s’est finalement résolu à créer son propre label politique en voie de reconnaissance par le Ministre de l’Intérieur, la bataille pour la gestion de la machine upégiste oppose actuellement, à fleurets mouchetés, l’actuel numéro un du parti et l’ancien conseiller juridique de Pierre Mamboundou, Jean De Dieu Moukagni – Iwangou. Celui-ci, porté à la présidence de l’UPG à la faveur d’un congrès déclaré « irrégulier et illégal » organisé les 6,7 et 8 juin, vient de voir le tribunal de première instance de Libreville lui dénier cette qualité.

Au motif ou au prétexte (c’est selon) que l’homme, magistrat en exercice, soumis au droit de réserve, n’avait pas encore obtenu sa mise en indisponibilité au moment de son élection. Mieux encore, que dans les rangs de l’Union du Peuple Gabonais, on ne lui reconnaît pas la qualité de militant pour tenter un tel « passage en force ». En retour, manifestant son mécontentement, Jean De Dieu Moukagni – Iwangou qui surfe que la vague du renouveau de l’UPG, a aussitôt annoncé, à la Chambre de Commerce, qu’il ne baissera pas aussi facilement pavillon. Qu’il fera appel pour démontrer qu’il y a des équivoques à lever. Son fusil en bandoulière, il promet de ne le déposer qu’après avoir franchi l’obstacle Mboumba Nziengui.

Mais en attendant la suite (si suite il y avait) au siège du parti sis à Awendjé ceux qui se proclament « héritiers » de Pierre Mamboundou, jubilent. Ils contiennent à peine leur joie devant le rendu de justice en leur faveur. Pour Mathieu Mboumba Nziengui, Bruno Ben Moubamba et les leurs, cette décision du tribunal devait suffire à ramener les dissidents à la raison et sur le « droit chemin ».  De ne plus poursuivre une guerre des nerfs dans laquelle is auraient tout à perdre.

La sommation faite à Jean De Dieu Moukagni – Iwangou de cesser le trouble au bon fonctionnement du parti de feu Pierre Mamboundou, et avec lui les autres « loyalistes », constitue aux yeux des locataires d’Awendjé l’autre bonne raison de croire, à tort ou à raison, que la messe est désormais  dite pour leurs frères rivaux politiques dont la marche pour la conquête de l’UPG s’en trouve quelque peu compromise. Intellectuel bon teint, Jean De Dieu Moukagni – Iwangou, qui aurait pu faire preuve de prudence, s’est pourtant engagé les deux pieds joints dans cette affaire de succession politique pour le moins improbable. Tant dans son combat engagé pour le contrôle de l’UPG tous les indicateurs (visiblement au rouge) ne plaident pas en sa faveur.

Déjà, cette affaire ne s’apparente pas (loin s’en faut) à celle de Mouity Nzamba dans son combat contre Me Ndaot Rembogo (PGP) et celle du Pr Kombila face à Mba Abessole (RNB) parce qu’ils étaient estampillés « membres fondateurs ». Or dans son cas, au-delà des considérations juridiques, le magistrat n’a aucun allié de taille dans la famille biologique de Pierre Mamboundou. Mais celle-ci (au chef laquelle l’épouse, la mère …) a déjà choisie son camp en se rangeant derrière Mathieu Mboumba Nziengui et Bruno Ben Moubamba.

Comment dans ce cas, avec un tel détail qui a valeur de baromètre et qui penche considérablement en faveur des « héritiers », Jean De Dieu Moukagni-Iwangou  compte-t-il, réussir (à) gagner son combat ? Si tant est que pour la veuve Mamboundou et l’ensemble de la fratrie  du défunt, l’UPG est l’ultime miroir qui leur renvoie le reflet de de ce que fut leur « guide ». Si le combat devra continuer, Jean De Dieu Moukagni-Iwangou doit alors suffisamment s’armer de courage et avoir les nerfs solides. Car il va de soi que les deux déboires enregistrés en si peu de temps : candidat malheureux face à Pierre Alain Mounguengui pour la conquête de la présidence de la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT), procès perdu le 8 août dernier pour le contrôle de l’UPG ne sont pas bons signes. Du moins pour la suite.

Par Christian G. KOUIGA

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