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Billet de blog 19 juillet 2014

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Gabon - An 25 de l' UPG : Qui a peur de "l'identité culturelle des Bantu et des Pygmées du territoire gabonais ?

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Dans le territoire du MOKAB à Moabi lors du retour aux sources en février 2012. Un voyage triste, là ou tout a commencé !

Nous avons un problème plus que sérieux au Gabon : notre culture bantu est en train de disparaître en même temps que la sagesse millénaire des pygmées, le « Peuple Premier » qui a accueilli nos ancêtres voici quelques siècles. Et c’est une tragédie ethnolinguistique dont les effets collatéraux commencent à se faire sentir : le déracinement culturel de nos enfants, génération après génération s’accentue dangereusement et si rien ne se passe, il n’y aura plus ni bantu, ni pygmées avant la fin du siècle sur l’ensemble de nos territoires. Quand on considère l’absence d’un vrai plan de développement au Gabon et l’accumulation de « toute la population » dans la capitale Libreville, il y a de quoi perdre espoir quand on sait que la capitale gabonaise est désormais asphyxiée par un non-développement absolument irrationnel.

1. Une « révolution culturelle » est plus que nécessaire au Gabon et le Système du PDG au pouvoir est un frein    

Que deviendront culturellement les Gabonaises et les Gabonais d’ici la fin du siècle ? Ne parleront-ils plus qu’un français « gabonisé » ou sont-ils capables de renaître alors que le débat national est atomisé par un manque d’imagination à nul autre pareil ? Ce n’est pas un sujet qui intéresse ceux qui gouvernent le Gabon avec des méthodes héritées de l’époque coloniale : des forts qui écrasent des faibles comme dans « l’état sauvage ». Les Pygmées sont sur le « territoire gabonais » depuis 10 000 ans comme l’ont attesté les archéologues mais ils sont en train de disparaître dans l’indifférence générale et ce n’est plus acceptable.

Les bantu sont arrivés par vague successives, les plus récents atteignant ce pays au 19e siècle. Au fond, les Bantu et les pygmées du Gabon ne sont que ces peuplades, qui, du nord au sud et de l’est à l’ouest se sont rassemblés de près ou de loin autour du bassin du fleuve Ogooué, qui est bien le « sang » qui irrigue l’imaginaire collectif.  La situation culturelle et ethnolinguistique du Gabon est devenue une catastrophe et le Ministère de la culture ne sert à rien alors que l’identité de notre Etat-Nation est fortement engagée. Les inquiétudes sur l’influence de la « Légion Étrangère » ne sont pas toutes infondées car tout se passe comme si une volonté perverse voudrait remplacer tous les Bantu du Gabon (l’injustice qui frappe les Pygmées n’étant plus à présenter) par de nouvelles identités et tout ceci porte des germes d’instabilité à la centrafricaine que le pouvoir gabonais est en train de sous-estimer, par erreur.

Ici sur les plaines du MOKAB, non loin de MOABI dans la Nyanga, nos pères ont été vaincus par les colons en 1904. On ignorait que cette défaite entraînerait tant d'hommes et de femmes vers un exode rural qui signerait la destruction de nos valeurs culturelles. Ceux qui vivent la fin du monde ne s'en aperçoivent qu'après coup. Encore qu'ils ne sont plus là pour voir leurs descendants subir le contre-coup de leurs défaites. Mais ce qui est le plus difficile à vivre est ceci : les Gabonais comme la plupart des Bantu ont souvent perdu leurs racines avec le "mal-développement" de pays qui ne tiennent aucun compte des spécificités culturelles comme le rôle central des femmes. Une nouvelle génération de leaders croit au rôle positif de la culture (la vraie et non pas celle qui est dévoyée pour des raisons politiques) si l'on veut réellement l’essor peuples africains.

2. Quand l’Union du Peuple Gabonais (UPG) gouvernera la politique culturelle sera une priorité parmi les priorités

Le Gabon compte plus d’une trentaine de groupes ethniques d’importance inégale. Les plus petites ne peuvent faire valoir une forte représentation dans leur région. Elles sont mises en marge par les ethnies de plus grande importance. De mêmes les régions qui comptent le moins d’instruits ont une faible représentation au sein de l’appareil d’État. Il est difficile pour les ressortissants de ces ethnies d’accéder aux services et ressources de l’État. Dans la mesure où l’État est le garant des conditions d’existence, de nombreuses ethnies, de nombreuses personnes sont exclues de la redistribution des ressources collectives. Malgré un PIB de 14000 $, on retrouve ainsi auprès des ethnies qui comptent entre 300 et 800 individus, des conditions de vie d’une grande précarité. Ces conditions sont la cause de la disparition lente de plusieurs de ces ethnies.

En 1984, le Centre International des Civilisations Bantu (CICIBA) recense au Gabon environ une soixantaine de groupe ethnolinguistique. En 2003, une étude de l’Institut Pédagogique Nationale (IPN) (2003) dénombre seulement une quarantaine de groupes ethnolinguistiques au Gabon. La diminution constante du nombre des groupes ethnolinguistique est le fait d’un génocide socioculturel qui résulte de l’incapacité des individus qui les composent d’accéder aux conditions minimalement décentes que l’on s’entend de recevoir de son État. Faut-il noter chez ces groupes l’absence d’une éducation de qualité, l’accès à des soins de santé viables, des logements décents ; une alimentation adéquate ; un cadre d’épanouissement socioculturel ; la possibilité de détenir un emploi pour subvenir aux besoins élémentaires, etc.

Par ailleurs, même au sein des groupes ethniques d’importance, il existe des ghettos, des individus qui ne sont pas pris en compte dans la redistribution clientéliste des prébendes. Sans bénéficier de courroies de transmission politiques, plusieurs Gabonaises et Gabonais appartenant aux groupes ethniques d’importance n'accèdent pas aux services et ressources de l’État et sont abandonnés à des situations qui les condamnent à la misère. Quelque chose doit changer dans notre pays et le plus vite sera le mieux. Mais ne nous y trompons pas : aucun baron du Système en vigueur n’aura assez d’imagination et de volonté pour pousser à une métamorphose de la matrice gabonaise. Les chats ne font pas des chiens et les canards n’engendrent pas des poules. Le genre « pédégiste » du pouvoir est absolument dépassé.

 Le théâtre de la guerre du Mokab dès 1904 ... un conflit meurtrier et anti-colonial entre les punus et le colonisateur. Ici Bruno Ben MOUBAMBA introduit sur les lieux par Nguimbilt Mangwala, un opposant de toujours ... Secrétaire Général de l'UPG en 2012.

Ben Moubamba, Nzigou Mamfoumbi (a créé son parti le FER) et Nguimbilt Mangwala (est devenu dissident de l'UPG), – à Moabi en février 2012. Retour aux sources de l'identité culturelle : Vraiment, aucun champagne du monde ne vaut le "dinguib di mbari (vin de palme" de Moabi non loin de Ndendé et de Tchibanga. Toute cette belle culture perdue à cause du manque d'imagination et de l'immoralité de ceux qui gouvernent le Gabon depuis 50 ans. Quelle misère et quel beau gâchis mais il sera toujours temps de rattraper tout ça.

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