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Billet de blog 29 juillet 2014

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Gabon / Ali BONGO c'est qui ? Il s'agit de changer le Système BONGO - PDG mutatis mutandis ...

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Quand une femme met au monde un enfant, elle espère le voir vivre une vie meilleure que la sienne : la permanence du Système BONGO - PDG enterre les rêves de plusieurs générations. C'est pourquoi, tout doit être fait pour le démanteler dans tous les secteurs de la société gabonaise. Aucun être humain digne de ce nom ne peut accepter d'être humilié pour toujours. Enfin, en principe !    

Aux vues des résultats catastrophiques de BAC 2014, tout le monde a comme l'impression que la personnalité qui prendra la direction du Gabon à moyen ou à long terme, devra avoir la force nécessaire pour renouveler la « matrice gabonaise » sinon le moindre changement ne servira qu’à perpétuer un système qui ne marche plus au-delà de la personne du Président de la République Gabonaise. Tout nouveau « manager politique » du pays  prendra les choses en main à un moment délicat, un peu comme à l'Union du Peuple Gabonais (UPG) aujourd'hui où l'on devient Secrétaire Général du Parti de Monsieur Pierre MAMBOUNDOU au plus mauvais moment de son histoire. Seule une personnalité énergique pourra « faire bouger les lignes » du Gabon de demain ... Et en aucune manière, cette personnalité ne devra avoir eu des connexions avec le futur ex-Système politique gabonais car comme le disent les jeunes du parti au pouvoir : «  on ne peut pas faire du neuf avec de l’ancien » sauf que le problème gabonais ne se résume pas aux âges ou aux personnes mais bien au Système politique.

Le Président Ali BONGO est un "accident de l'Histoire" - Le vrai soucis est le Système BONGO - PDG qu'il a endossé. 

  1. 1.    Ali BONGO c’est qui ? Le sens de cette déclamation publique !

Certains comme l’actuel Secrétaire Général de l’UPG (Ben MOUBAMBA) ont déclaré haut et fort mais sans être compris : « ALI BONGO c’est qui ? »  S’il ne s’agit pas de paroles méprisantes lancées en l’air en direction du Président gabonais, de quoi s’agit-il donc ? En réalité, le combat du renouveau de la « Nation Gabonaise » n’est pas un combat contre la personne d’Ali BONGO ONDIMBA ou les personnes qui défendent le Système BONGO –PDG. Il ne s’est jamais agi d’en terminer coûte que coûte avec le Système Bongo – PDG parce qu’il a démontré son inefficacité depuis 1968. « Ali BONGO c’est qui » ? Cela veut dire que le renouveau du Gabon n’est pas un combat contre la personne d’Ali BONGO mais un combat contre le Système qu’il porte sur lui et un appel à une « révolution systémique » : Les Gabonais veulent le changement, c’est-à-dire la fin d’un système totalitaire dans leur pays.

Quand Albert-Bernard BONGO fonde le Système BONGO – PDG le 12 mars 1968, il enterre le pluralisme politique gabonais reposant sur la proportionnelle et le système des listes aux élections. C’est ce système qui a permis à Monsieur Jean-Hilaire AUBAME d’ethnie fang (opposant à Monsieur Léon MBA, premier Président du Gabon, lui-même d’ethnie fang) d’être élu à Ndendé dans une liste. Jusqu’à l’arrivée d’Albert-Bernard BONGO, les acteurs politiques étaient légitimes et le tribalisme était une farce car les politiques étaient tous issus de combinaisons liées aux listes pendant les élections et les accords entre politiques étaient donc interprovinciaux. C’est d’ailleurs le sud du Gabon qui a permis à Monsieur Léon MBA de diriger le Gabon aux approches de 1960, en l’emportant sur son opposant Monsieur Jean-Hilaire AUBAME.

Le Système BONGO – PDG a renversé les cartes et le pluralisme a disparu au profit du Parti unique, de la pensée unique et de la caporalisation des esprits que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les organisations gabonaises : Qui n’est pas avec celui-là est contre celui-ci. Les Gabonaises et les Gabonais sont devenus des clones et des clowns au service d’un homme, d’une famille et d’un groupe. Tout le système étant organisé autour de la satisfaction des désirs de cet homme et de ce groupe : toutes les poules et tout ce qui existe dans la basse-cour étant à ce groupe, à vrai dire, à cet homme-là de 1967 à 1990.

  Le crash définitif en 2014 du système éducatif au BEPC, au BAC ou à l’Université illustre clairement que le Système BONGO - PDG est à bout de souffle et qu'il faut le changer. Il faudra nécessairement changer la personne d'Ali BONGO ONDIMBA puisque tout le monde voit bien qu'il ne peut pas changer le Système BONGO - PDG.    

  1. 2.    La Conférence Nationale de 1990, une occasion ratée de rétablir un vrai pluralisme

Les opposants gabonais vont rater une occasion en or de faire changer la matrice gabonaise à la Conférence Nationale non souveraine malheureusement de 1990. Au lieu de tout faire pour conserver le caractère souverain de cette dernière, ils vont tous plier l’échine devant Albert-Bernard BONGO, la corruptibilité des mœurs et la mort de l’intraitable Joseph RENDJAMBE (Secrétaire Général du Parti Gabonais du Progrès, PGP) aideront le pouvoir à garder la main en dépit des évolutions constatées dans le monde entier.

  En mars 1990 Monsieur RENDJAMBE est retrouvé mort dans un hôtel de Libreville, le pays flambe mais il est trop tard : la Conférence Nationale non souveraine ne s’est pas imposée à Omar BONGO, l’opposition a rendu les armes en acceptant d’accompagner le Parti unique comme des supplétifs, sauf l’Union du Peuple Gabonais (UPG) la grande absente de la Conférence Nationale. Lorsque Pierre MAMBOUNDOU le fondateur de l’UPG rentre de son exil sénégalais bien après 1990, il a beau jeu de devenir le « nouvel espoir » du Peuple Gabonais et c’est ce qui passera dès 1998 aux élections présidentielles, qu’il remportera dans les urnes mais pas dans les faits. Cette « victoire » ne passera pas car le Parti unique et le Système BONGO – PDG sont plus virulents que jamais : les opposants de 1990 ont « vendu leurs âmes » au diable en renonçant à la souveraineté de la Conférence Nationale dont les décisions aurait pu envoyer le Président BONGO aux oubliettes de l’Histoire.  Pierre MAMBOUNDOU peut gagner les présidentielles de 2005 par la suite, cela sera également sans conséquences dans le cadre du verrouillage d’un Système cadenassé.

Il y a deux façons jusqu’ici de déverrouiller un Système réputé cadenassé : la méthode « Gorbatchev » d’évolution à l’intérieur de la matrice et la méthode « MANDELA » de choc frontal maitrisé en permanence.  

C’est autour de la « présidentielle anticipée » du 30 août 2009 que ces deux stratégies de démantèlement du Système BONGO vont être mises sur la place publique : la première stratégie, celle de Pierre MAMBOUNDOU, consiste à mettre fin au Système BONGO – PDG et ses satellites de l’extérieur (malgré leurs nombreuses tentacules dans l’opposition et à l’extérieur du pays) en comptant sur la mobilisation populaire dans les urnes d’une part ; et d’autre part, la deuxième stratégie, celle d’André MBA OBAME et apparentés, va apparaitre comme une doctrine gorbatchévienne (prendre le pouvoir à partir du dedans) en changeant le Système BONGO à partir d’une révolution du dedans par la reconfiguration et le repositionnement des bases du pouvoir créé par Albert-Bernard BONGO en 1968.

En réalité, le Système PDG-BONGO a été pensé dès la fin du coup d’état militaire raté de 1964 mais a été mis en place à partir de 1965, puis a été déployé dans tout le pays dès l’accession d’Albert-Bernard BONGO à la Présidence de la République sous l’aile protectrice de Jacques Foccart de la « cellule africaine » de l’Elysée en France.  Ce système se résume en peu de choses à ceci : une pyramide dont l’extrémité de la pointe est occupée par le Grand Camarade (en fait, un Grand Timonier à la façon de Mao Tse TOUNG, car le Système BONGO - PDG est calqué sur le Parti Communiste chinois), une féodalité à la gabonaise puisque la dictature est fragmentée à tous les étages par le contrôle d’un « Petit BONGO », un « roitelet » tribal qui règne dans chaque département du Gabon et soumet chaque communauté gabonaise, au nom du Système PDG – BONGO et sur des bases ethniques et régionales.  Voilà pourquoi, défendre la « géopolitique à la gabonaise » c’est forcément défendre le Système BONGO – PDG qui est présent dans toutes les mentalités que feu Omar BONGO a toujours voulu changer. Tous les opposants accompagnent ce système car la misère des uns et la souffrance des autres ne leur permet de remettre en cause véritablement la perversité d’un tel  système. Seul Pierre MAMBOUNDOU et son Union du Peuple Gabonais (UPG), grands absents de la Conférence Nationale non souveraine de 1990 prétendent en terminer réellement avec le Système et ce ne sont pas les démissions fracassantes de piliers du Système BONGO et leur passage dans l’opposition qui y changeront grand-chose.

Monsieur Pierre MAMBOUNDOU veut créer une « nouvelle République » selon sa propre expression jusqu’en 2009 et André MBA OBAME voudra favoriser l’alternance selon les néo-opposants issus du Système BONGO – PDG à partir de la mort d’Omar BONGO en 2009. Les deux stratégies ont été objectivement battues en brèche par la volonté de puissance de M. Ali BONGO ONDIMBA Ministre de la Défense pendant dix ans de 1999 à 1009 (et fil du Président Omar BONGO ONDIMBA qui meurt officiellement en juin 2009 mais probablement quelques semaines avant) qui en dépit de toutes les oppositions, contourne par l’usage de la force les velléités de Pierre MAMBOUNDOU le Président de l’UPG, au prix de nombreux morts dans la ville pétrolière et upégiste de Port-Gentil , usage de la force soutenu par l’avocat françafricain Robert BOURGI, on ne le rappellera jamais assez.   

Dans un second moment, le Ministre de la Défense devenu Président de la République après sa prestation de serment de la mi-octobre 2009, encercle Monsieur André MBA OBAME et ses amis dans un étau juridico-coercitif, qui aboutit à la dissolution en août 2011, de l’UNION NATIONALE le Parti des néo-opposants issus du Système BONGO-PDG. Résultat des courses : Le Système BONGO-PDG pense se maintenir advitam aeternam  quand survient la mort de son plus dangereux ennemi au plan conceptuel et probablement au niveau politique : Monsieur Pierre MAMBOUNDOU le fondateur de l’UPG meurt dans des conditions non élucidées dans sa résidence le  samedi 15 octobre 2011 vers 22 heures, après avoir présidé toute la journée un dernier Conseil du Secrétariat Exécutif de son Parti au cours duquel il déclarera à ses amis politiques : « ma tête est mise à prix » et « certains d’entre vous veulent me trahir ».

Comment peut-on mourir à la veille d’être nommé Vice-Président de la République avec des pouvoirs très élargis qui fait de vous un quasi Président de la République bis ? Comment peut-on décéder quand on a accepté de discuter avec le « Distingué Camarade » du Système Ali BONGO – ONDIMBA avec les garanties de protection de la République Française, alors dirigé par le Président Nicolas SARKOZY ?   Seule l’Histoire le dira mais la dissolution de l’Union Nationale, la maladie de son leader Monsieur André MBA OBAME et la mort suspecte de Monsieur Pierre MAMBOUNDOU ont pour résultat que le Système BONGO-PDG agonisant gagnera encore du temps.

Monsieur Jean PING, un ancien hiérarque du Système et non des moindres, emboîte le pas à André MBA OBAME : "mutatis mutandis" ou la mutation du dedans !

  1. 3.    Le cœur du Système BONGO – PDG : tout pour quelques-uns et des miettes pour la population

Avec la mort de Pierre MAMBOUNDOU disparait la boîte à idées du microcosme politique gabonais et le Système BONGO – PDG qui s’en nourrissait est ipso facto en panne car Monsieur Pierre MAMBOUNDOU était devenu en dépit de tout, le vrai inspirateur conceptuel des progrès du Gabon et on en veut pour preuve sa « Loi sur la Biométrie » sur laquelle un consensus général a été observé au Gabon dès 2011, pour ne citer que cette proposition.

La dissolution de l’Union Nationale et la maladie de son Secrétaire Exécutif André MBA OBAME débarrassent artificiellement le Système BONGO – PDG  de ses ennemis du dedans mais mal leur en a pris : Des dissensions internes au Système contesté apparaissent au grand jour et seule la menace et le chantage empêchent encore que ce qui reste de piliers du Système BONGO – PDG n’abandonnent le navire qui prend de l’eau de toutes parts chaque jour.

Monsieur Jean PING, un ancien hiérarque du Système et non des moindres, emboîte le pas à André MBA OBAME ou apparentés et la fin de la matrice d’Albert-Bernard BONGO mise en place officiellement en 1968 se précise. Mais faut-il rappeler ici qu’aucune « révolution gorbatchévienne » n’a marché dans le monde ? Gorbatchev le dernier Président de l’URSS n’a pas réussi et aucune réforme du Communisme n’a sauvé le Système communiste à l’Est de l’Europe et là ou cette doctrine s’est maintenu comme à Cuba ou en Chine, cela a été au prix de la trahison des principes du Système : la conversion chinoise au capitalisme ! Est-ce la mutation que nous promettent les néo-opposants gabonais issus du Système honnis par tous ? Si c’est le cas, la démocratie sera mise entre parenthèse comme en Chine, en Biélorussie ou à Cuba ? Ce n’est pas ce que veulent les populations !                              

Quant à la « révolution systémique » venue de l’extérieur et représentée par le « mamboundouïsme » et l’Union du Peuple Gabonais (UPG), elle est à la croisée des chemins, c’est évident quand on regarde les choses avec lucidité : affaiblie par quelques divisions internes en voie de dépassement tout au moins et par les visées expansionnistes à son détriment, de la part des néo-opposants issus du Système BONGO – PDG ou par le Système toujours au pouvoir au Gabon, la doctrine MAMBOUNDOU pourrait entamer une mue salutaire si et seulement Dieu et le Peuple (c’est selon) le veulent. Dans ce cas-là seulement, l’UPG devrait connaitre contre toute attente, une métamorphose en revenant sur ses bases originelles qui consiste à rejeter tous contacts avec le Système BONGO – PDG, dans le but d’obtenir un changement systémique en un temps record au Gabon.

L’UPG ne s’oppose pas à la personne d’Ali BONGO ONDIMBA mais au Système BONGO – PDG qu’il a accepté d’endosser au prix d’actes condamnables et dont l’Histoire le rendra responsable pour l’éternité.  Pourquoi s’acoquiner avec un système condamné d’avance ? L’Union du Peuple Gabonais ne veut pas prendre position dans la guéguerre entre néo-opposants issus du système BONGO – PDG et hiérarques du parti au pouvoir. Voilà pourquoi le choix fait par certains militants de l’UPG désormais dissidents de devenir des supplétifs d’un autre camp que celui de l’Union du Peuple Gabonais n’a pas été approuvé par la Direction de l’UPG.

De fait, il y a l’opposition à la personne d’Ali BONGO ONDIMBA un Président contestable et contesté mais il y a aussi et toujours l’opposition au Système BONGO – PDG dans laquelle s’est situé Monsieur MAMBOUNDOU le Président Fondateur de l’UPG dès le début et dont une nouvelle génération s’apprête peut-être à en faire le fer de lance alors que les opposants de l’intérieur s’apprêtent eux, à défier de nouveau la personne d’Ali BONGO et non le système qu’il représente (Tout pour quelques-uns et des miettes pour la population) à la manière de Monsieur André MBA OBAME. La passion en moins, telle est l’analyse froide et objective que nous pouvons faire de la situation pour l’honneur et pour l’Histoire.

Laquelle des deux stratégies sera la plus efficace ? Existe-t-il une troisième voie, une stratégie cachée ? Justement, l’Histoire tranchera 

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