Les présidentielles de 2016 seront 50 fois plus militarisées que celles de 2009
Dans le contexte d’une énième usurpation du pouvoir du peuple par le clan Ali Ben Bongo et le système politique PDG triomphant déterminés à imposer leur joug sur les populations par un système électoral corrompu prêt à toutes les magouilles et des forces de l’ordre prêtes à toutes les répressions, la mobilisation populaire est plus que jamais déterminante pour faire contre¬poids à pareils rouleaux compresseurs. Cependant, ce contrepoids est tributaire du rapport de force réel que nous pouvons opposer au système électoral et aux forces de sécurité aux ordres. Si le jour du vote et les jours suivants, tous les Gabonais qui souhaitent le changement politique sortent pour exiger la transparence, il n’y aura pas assez de militaires pour se mettre en érection devant le peuple décidé à faire triompher son choix dans les urnes.
Par rapport à cette perspective de faire barrage au coup d’état-électoral, dans les chaumières des différents états-majors politiques de l’opposition, il est question des discussions autour d’une candidature unique de l’opposition pour le scrutin présidentiel de 2016.
Certains états-majors militent pour la candidature unique de l’opposition. Elle serait pour eux le seul moyen mobilisation des Gabonaises et des Gabonais pour dresser un rempart devant le coup d’État électoral à venir. Dans d’autres états-majors, le vote au Gabon est ethnique et les Gabonaises et les Gabonais ne se mobilisent que derrière un leader politique originaire de leur ethnie ou leur région. Une candidature unique aurait pour effet de mettre en avant un leader qui sera identifié selon son origine ethnique ou régionale. Les Gabonaises et les Gabonais n’appartenant pas l’ethnie ou à la région du candidat unique refuseront de suivre le mouvement que ce candidat impulsera contre le pouvoir. De fait, pour ce deuxième groupe d’états-majors politique, il faut plusieurs candidats de l’opposition. Maganga Moussavou va jusqu'à proposer deux candidats de l’opposition : un pour nord et un autre pour le sud du pays, un peu comme si le Gabonais n’était constitué que de deux ethnies.
L'ancien Gouverneur de la province de l'Ogooué-Maritime a été limogé en septembre 2009 après avoir proclamé des résultats non conformes à ceux du pouvoir. Ceux qui n’ont plus la force de « courir devant les policiers » seront-ils sages en tentant de concourir à une « Présidentielle 2016 de tous les dangers » ? Eux seuls peuvent le dire
La proposition de Maganga Moussavou n’est pas soutenue par la plupart des observateurs. La grande majorité des Gabonaises et des Gabonais souhaite que les partis politiques de l’opposition s’entendent pour désigner un candidat unique de l’opposition. Se pose alors la question de savoir qui sera ce candidat unique? Quels sont les critères possibles de sa désignation?
Pour amorcer la discussion, convenons qu’au-delà des discours anti-ongo, il ne fait aucun doute que pour être le candidat unique de l’opposition il faut posséder suffisamment de crédibilité pour faire appel au peuple. Une analyse sommaire des différents mouvements populaires récents dans le monde nous font voir que les luttes victorieuses pour triompher des dictatures résultent de la mobilisation du peuple à partir de leaders ayant une crédibilité dans leur dénonciation de l’injustice et de l’arbitraire.
Souvenons - nous toujours de l’adolescent Thierry MOMBO, le premier martyr de Port-Gentil en septembre 2009 à la suite de l'attaque des candidats à la présidentielle anticipée du 30 août 2009. Celui qui aidera véritablement le pays est celui qui saura mobiliser le Peuple Gabonais contre la répression et la coercition qui se préparent.
