Ces dernières semaines, la Knesset, seule chambre législative du régime génocidaire, a passé une étape décisive vers l’adoption d’un texte qui permettrait à des tribunaux d’imposer la peine de mort aux personnes reconnues comme « terroristes ». La portée de la mesure dépasse de loin la vengeance légale : c’est une machine politique destinée à anéantir des vies, des familles et l’avenir même d’un peuple qui depuis des décennies subit l’oppression et l’injustice jusqu’au génocide. Pour dire les choses clairement : ce n’est pas une réponse proportionnée à la violence, ce n’est nullement le droit à se défendre que cet état colonial invoque à tour de massacres, mais clairement l’institutionnalisation d’une logique d’exception raciste.
Une mesure qui, dans un État de droit digne de ce nom, doit être regardée comme une dérive autoritaire inhumaine, et dans les contextes particuliers de l’occupation et de la colonisation, comme une arme contre une population entière. Ceci pas seulement pour la contrôler mais bel et bien pour l’éradiquer ! Car comme l’ont démontré les déclarations des ministres du gouvernement criminel de Netanyahou depuis 2023, l’appareil militaro-institutionnel sioniste considère tous les Palestiniens, hommes, femmes, enfants, comme des terroristes.
Pourquoi cette loi est éminemment dangereuse, au-delà du chantage sécuritaire :
Tout d’abord, sa définitions vagues et donc, et donc applicable d’une manière large, assez large pour se poser comme la base d’une solution finale terrifiante, emmenant le génocide actuel à des niveaux d’horreur inédits. Le texte tel qu’il est discuté laisse, en effet, de larges marges d’interprétation sur la notion de « terrorisme » et prévoit des modalités permettant l’imposition d’une peine capitale « obligatoire » dans certains cas. Dans un système où beaucoup de Palestiniens passent devant des juridictions militaires, cette indétermination devient une porte ouverte à la systématisation légale et judiciaire du génocide, ni plus, ni moins.
De plus, les procédures militaires et les mécanismes d’urgence ont déjà montré qu’ils offrent moins de garanties procédurales que les juridictions civiles. Ajouter la menace de la mort à ces procédures, c’est transformer des dysfonctionnements judiciaires en condamnations irréversibles et normatives. Haaretz et d’autres médias israéliens ont par ailleurs amplement souligné que l’avancée du texte s’est faite malgré des avis juridiques critiques. À ce stade, personne ne peut s’en étonner mais doit le souligner pour briser le mythe propagandiste d’Israël comme un état de droit.
Cela n’est absolument pas le cas car la démarche du projet de ce texte, outre le fait même qu’il s’agisse de la peine de mort, traduit une volonté de faire émerger une punition à périmètre variable, un périmètre dont les limites sont établies sur une base raciste faisant des Palestiniens les cibles automatiques de la peine. Officiellement la loi vise « les terroristes », mais dans la pratique politique et administrative, les Palestiniens sont les premiers concernés et le texte lui-même ouvre la porte à des exécutions de prisonniers palestiniens arbitraires car leur emprisonnement lui-même est arbitraire.
Ce que la peine de mort fait à un peuple :
La peine capitale que le régime colonial prépare n’a pas pour but d’éliminer la « terreur » mais de détruire toute possibilité d’existence pour une société palestinienne. Par exemple, si mise en pratique cette loi permettra donc :
- La décapitation politique : ciblage des leaders (réels ou présumés), affaiblissement des organes civiques, paralysie du tissu social et associatif qui permet à un peuple de survivre politiquement.
- Terreur sur les familles : exécutions ou menaces créant un climat de peur généralisée, réduisant la capacité de mobilisation et poussant au déplacement.
- Effet normalisant : quand un État criminel normalise l’exécution d’un groupe national, il légitime la déshumanisation et c’est ce glissement moral qui prépare la base d’un nettoyage politique et ethnique progressif.
Ces phénomènes ne sont pas abstraits : ce sont des mécanismes observés partout où des États ont sciemment confondu sécurité et élimination politique. Dans le contexte palestinien, où la structure sociale et politique est déjà mise à mal, les conséquences peuvent être démultipliées.
Droit international, ce texte ne tient pas la route :
Sur le plan juridique international, plusieurs principes-clés sont en jeu : droit à la vie( droits fondamentaux), garanties du procès équitable, prohibition des traitements cruels et discriminations. L’application de la peine de mort dans un contexte d’occupation et de colonisation, via des procédures militaires ou d’exception, risque d’enfreindre ces obligations et d’ouvrir la porte à encore plus de qualifications extrêmement graves. Qui plus est de ceux que l’on ne compte plus depuis 77 ans et en particulier depuis 2023 (crimes contre l’humanité, voire, selon les éléments factuels et intentionnels, des actes susceptibles d’être examinés au prisme du génocide).
Juristes et ONG (dont des israéliens) alertent déjà avec fermeté sur ces risques.
L’hypocrisie occidentale : complice par silence
Nous le savons : les États européens et occidentaux brandissent les droits de l’homme quand cela les arrange. Qu’ils condamnent les exécutions à l’étranger, c’est bien, mais leur silence, leurs intérêts stratégiques, leurs coopérations militaires et diplomatiques avec le gouvernement criminel israélien rendent cette posture inconsistante et expose toute l’hypocrisie des chancelleries occidentales. Tant que les puissances qui se prétendent garantes des valeurs universalistes n'attaquent pas ce projet de loi ignoble avec des mesures concrètes (pressions diplomatiques, conditionnalités, poursuites judiciaires internationales), elles seront moralement, politiquement et effectivement complices de son effet destructeur.
Ce que nous, UPM, exigeons :
L’Union pour la Palestine Marseille appelle à une mobilisation claire et immédiate :
- Exiger des institutions internationales une condamnation publique et des mesures concrètes : sanctions ciblées, suspension de coopérations militaires et économiques, saisine des organes compétents, non pas pour ce seul texte mais également pour que justice soit rendue aux victimes du génocide actuel en Palestine.
- Nous adresser aux gouvernements européens, en particulier à la France : cesser toute complaisance diplomatique, conditionner aides et coopérations à la protection des droits humains et au respect des obligations internationales.
Mobilisons-nous sans naïveté:
Ne nous laissons pas distraire par le discours sécuritaire mensongers et aussi vide de sens que les arguments sionistes quant à l’offensive sur Gaza. L’instauration d’une peine de mort « contre les terroristes » dans un cadre d’occupation, de colonisation et de génocide, revient à légaliser l’extermination d’un peuple. Nous, UPM, refusons cette mort programmée : nous allons informer, dénoncer et agir, avec force et sans complaisance.