À Gaza, le colonialisme israélien a inventé sa version bien réelle des Hunger Games. Ce n’est pas un film de science-fiction. Ce n’est pas non plus une allégorie. C’est un crime. C’est une arme déployée au service d’un nettoyage ethnique. Et il se déroule sous nos yeux, en direct, avec la complicité direct et indirecte des puissances occidentales.
Depuis mars 2025, la bande de Gaza est soumise à un blocus total. Aucune nourriture, aucun carburant, aucun médicament n’entre, hormis au compte-gouttes, sous conditions militaires israéliennes. Cette asphyxie programmée d’un territoire de plus de deux millions d’habitants n’a rien d’un dommage collatéral. C’est une stratégie assumée, cyniquement planifiée. Les responsables israéliens ne s’en cachent même plus. Dès octobre 2023, Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, annonçait : « Aucun courant électrique, aucun carburant, aucun approvisionnement. Nous combattons des animaux humains » (Haaretz, 9 octobre 2023). Une rhétorique déshumanisante qui annonce la suite : la famine comme méthode de guerre.
Une famine délibérément provoquée
Selon les Nations Unies, 100 % de la population gazaouie est aujourd’hui en insécurité alimentaire aiguë, et plus d’un million de personnes sont en situation de famine extrême (OCHA, juin 2024). Des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International alertent depuis des mois sur le caractère intentionnel de cette famine, en violation flagrante du droit international humanitaire.
Le professeur Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, a qualifié la situation de Gaza de « famine provoquée par l’homme » (UN News, mars 2024). Il précise : « La famine est utilisée comme une arme de guerre, et elle cible intentionnellement les civils. » C’est un crime de guerre. C’est un crime contre l’humanité. Et c’est, selon la Convention sur le génocide de 1948, un des actes constitutifs du génocide lui-même.
Une aide humanitaire piégée
Depuis fin mai, la prétendue “aide humanitaire” parachutée par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), appuyée par les États-Unis et Israël, n’a rien d’un secours. Elle a transformé l’aide en piège. Les scènes rapportées par les témoins sont glaçantes : des sacs de farine jetés depuis des avions dans des zones sans aucune sécurisation. Des foules affamées jetées les unes contre les autres. Et puis les tirs. Les drones. Les snipers. Les cris. Le sang.
Selon Al Mezan Center for Human Rights, plus de 500 Palestiniens ont été tués en tentant d’accéder à ces distributions depuis le mois de mai 2025. Ce n’est pas une bavure. C’est un mécanisme. Une machinerie de mort qui transforme le pain en munition et la faim en piège.
À Netzarim, Subhi, père de famille, a été abattu pour avoir tenté de ramener de la nourriture à ses enfants. Khamis, jeune travailleur chargé de ses neveux orphelins, a été tué d’une balle en plein cœur. Il n’y avait ni tunnel, ni fusil, ni menace. Seulement la volonté de survivre. Et des tirs en réponse.
Une stratégie coloniale d’écrasement
Israël a méthodiquement démantelé l’UNRWA, l’agence onusienne chargée de l’aide humanitaire, pour y substituer une aide militarisée, chaotique, arbitraire. Cela répond à une logique : briser la solidarité palestinienne, provoquer des luttes internes pour un quignon de pain, détruire la cohésion sociale. L’objectif : anéantir la résistance par le désespoir.
C’est la continuité d’un projet colonial de longue durée : dominer, affamer, expulser. Depuis 1948, le nettoyage ethnique est mené par tous les moyens. Depuis 2023, la tactique s’est durcie : le siège, la terreur, la destruction totale.
Le silence occidental, une complicité active
Les gouvernements européens, la France en tête, savent. Ils ont vu. Les ONG, les journalistes, les rapporteurs de l’ONU, les rares hôpitaux encore debout témoignent. Même la presse israélienne, comme Haaretz ou +972 Magazine, documente les ordres de tirs et la stratégie d’affamement.
Et pourtant : l’Union européenne renouvelle ses accords d’association avec Israël. La France continue d’armer, de financer, de couvrir le régime colonial israélien. C’est une complicité. Juridiquement. Moralement. Historiquement.
Notre devoir : dire, agir, résister
Nous, à l’Union pour la Palestine Marseille, refusons de nous taire.
Ce qui se passe à Gaza n’est pas une catastrophe naturelle, ce n’est pas une fatalité. C’est un génocide. Il doit être nommé, dénoncé, combattu. Il est temps de sanctionner l’État d’Israël, de suspendre toute coopération, de boycotter, de rompre les jumelages complices.
Le peuple palestinien résiste, affamé mais debout. À nous d’être à la hauteur de leur courage. À nous d’agir, sans délai.