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Billet de blog 21 décembre 2025

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Chrétiens de Palestine : Noël en miroir de l’oppression de tout un peuple

À l’approche de Noël, les discours officiels se parent de mots creux et hypocrite : paix, fraternité, lumière, espérance. Mais en Palestine occupée, ces mots résonnent comme une indécence crasse

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À l’approche de Noël, les discours officiels se parent de mots creux et hypocrite : paix, fraternité, lumière, espérance. Mais en Palestine occupée, ces mots résonnent comme une indécence crasse. Pour les chrétiens palestiniens, Noël n’est ni une parenthèse enchantée ni un folklore religieux. Il est l’expression vivante d’un enracinement historique, culturel et spirituel que l’occupation coloniale israélienne s’emploie méthodiquement à briser.

À Bethléem, ville natale de Jésus, à Taybeh, dernier village entièrement chrétien de Cisjordanie, comme dans tant d’autres localités palestiniennes, les communautés chrétiennes vivent sous un régime de domination militaire, de violences coloniales et d’humiliations quotidiennes. Les colons armés, protégés par l’armée du régime génocidaire, multiplient les intimidations, les agressions et les profanations. Les opérations militaires ne font aucune distinction de foi. Elles ciblent un peuple, parce qu’il est palestinien.

Une persécution documentée et systémique

Contrairement au récit dominant qui instrumentalise la question des « chrétiens d’Orient », la situation des chrétiens palestiniens est largement documentée par des sources sérieuses et reconnues. Des organisations comme B’Tselem, Human Rights Watch, Amnesty International ou encore le Conseil œcuménique des Églises décrivent une réalité sans ambiguïté : celle d’un système d’apartheid, fondé sur la dépossession, la ségrégation et la violence structurelle.

Ces violences s’intensifient de manière récurrente lors des périodes de célébrations religieuses. Ces deux dernières années, dans un contexte de génocide à Gaza, Noël a été purement et simplement annulé dans plusieurs villes chrétiennes palestiniennes, notamment à Bethléem. Ailleurs, les festivités ont été souillées par la haine et la barbarie sioniste : arbres de Noël arrachés, décorations détruites, maisons vandalisées, graffitis racistes, attaques directes contre des paroisses, comme ce fut le cas à Taybeh après l’ouverture des célébrations.

Ces actes ne sont ni isolés ni accidentels. Ils s’inscrivent dans une idéologie suprémaciste assumée, portée par une frange de plus en plus influente du pouvoir colonial israélien, qui nie toute légitimité à la présence palestinienne, quelle que soit la confession. Arabes chrétiens et musulmans sont soumis à un même régime de domination coloniale.

Asphyxier pour faire disparaître

La violence ne se limite pas aux coups, aux armes ou aux menaces. Elle est aussi économique, sociale et territoriale. À Bethléem, le tourisme religieux constituait historiquement l’un des principaux moyens de subsistance des familles chrétiennes. Aujourd’hui, il est volontairement asphyxié. Checkpoints, routes fermées, restrictions de circulation, contrôles arbitraires : tout concourt à isoler la ville et à empêcher l’accès des pèlerins comme des Palestiniens eux-mêmes.

Cette stratégie est connue et documentée : appauvrir, isoler, pousser à l’exil. Le résultat est visible. La population chrétienne palestinienne, historiquement enracinée depuis des siècles, est contrainte de quitter sa terre, non par choix, mais par nécessité. Parler de « déclin naturel » est un mensonge politique. Il s’agit d’un processus de nettoyage ethnique et démographique.

L’hypocrisie des solidarités sélectives

Face à cette réalité, le silence est assourdissant. Ici même, à Marseille, notre maire ne manque jamais une occasion de se féliciter du jumelage avec Bethléem, jumelage dont il n’y a aujourd’hui aucune preuve. Mais lorsqu’il s’agit de dénoncer la situation dramatique des chrétiens de cette ville, pas un mot. Pas une prise de position. Pas une condamnation des violences. Ce jumelage hypothétique ne sert qu’à une chose, offrir à la municipalité une façade morale qui ne convainc personne, d’alibi commode, pour mieux maintenir celui avec Haïfa et continuer à fermer les yeux sur l’injustice.

Cette attitude n’est pas une maladresse. C’est un choix politique.

Partout en Europe, des responsables politiques arborent le symbole « ن », se proclament défenseurs des chrétiens d’Orient et multiplient les postures médiatiques. Mais lorsque les chrétiens sont palestiniens, lorsque leur persécution est le fait d’Israël, le silence devient la règle. Pas un mot sur les démolitions de maisons. Pas un mot sur les expulsions. Pas un mot sur les attaques de colons. Pas un mot sur le droit fondamental des Palestiniens à vivre libres et en sécurité sur leur terre.

Cette indignation à géométrie variable révèle une complaisance assumée envers la politique israélienne et, trop souvent, une hostilité profonde envers tout ce qui est arabe, palestinien ou perçu comme musulman.

Pas de chrétiens sans justice pour la Palestine

Nous le disons clairement, sans détour : il n’y a pas de défense sincère des chrétiens sans défense du peuple palestinien dans son ensemble. La solidarité avec les chrétiens d’Orient n’a aucun sens si elle exclut les chrétiens palestiniens victimes de la cruauté et de la barbarie sionistes. Noël en Palestine est menacé non par une prétendue guerre de religions, mais par une occupation coloniale violente et un régime d’impunité totale.

On ne protège pas des chrétiens avec des hashtags, des symboles ou des photos opportunistes. On les protège en dénonçant l’occupation, en exigeant la protection des civils, en mettant fin à la colonisation et à l’impunité des colons, en reconnaissant les droits inaliénables du peuple palestinien dans son entièreté. Notre message soit limpide : justice, liberté et fin de l’occupation, pour tous les Palestiniens, sans distinction de foi.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.