Ce que l’État d’Israël inflige à Gaza n’est pas une guerre, c’est un génocide.
Un génocide méthodique, calculé, assumé. Depuis près de deux ans, l’enclave palestinienne est redessinée dans le sang. Pas pour la paix, pas pour la sécurité, mais pour la dépossession, l’épuration ethnique des Palestiniens. À travers les bombardements, les ordres d’évacuation, les zones tampon et les corridors militaires, Israël fracture Gaza, la morcelle et la sectorise pour un génocide toujours plus glaçant. Il ne s’agit pas d’opérations militaires : il s’agit de la destruction planifiée d’un territoire et de son peuple.
Au nord, il ne reste presque rien. La ville de Gaza, qui abritait 750 000 personnes avant le 7 octobre 2023, est aujourd’hui réduite en cendres. Raser la ville n’a pas suffi : Israël interdit maintenant aux Palestiniens d’y revenir. Une large « zone tampon » a été imposée le long de la frontière, prétendument pour des « raisons sécuritaires ». En réalité, c’est une annexion rampante. C’est un génocide par effacement.
À Jabalia, le plus grand camp de réfugiés de l’enclave, des centaines de milliers de civils survivants sont piégés dans la faim et les gravats. Les enfants morts de faim et de malnutrition la semaine dernière était quasiment au nombre de 100, sinistre prélude au fait qu’aujourd’hui, c’est l’entièreté de la population gazaoui qui en situation de famine absolue. Le monde entier a vu ce qu’Israël a fait le 20 juillet : 80 Palestiniens affamés abattus autour d’un convoi humanitaire, au terminal de Zikim. Le Programme alimentaire mondial parle de « foules immenses de civils affamés » prises pour cible. L’armée israélienne, sans honte, parle de « tirs de sommation ». Ils tuent les affamés, puis mentent sur leur crime.
Et pendant que le nord crève, le sud est submergé. Le corridor militaire de Netzarim coupe désormais la bande de Gaza en deux, interdisant tout retour vers le nord. La ville de Deir el-Balah (320 000 habitants avant le début du génocide explicit), située au centre du territoire, est désormais sous ordre d’évacuation. Le 20 juillet, les tracts tombent du ciel, et les familles s’enfuient sur des charrettes tirées par des ânes. Elles ne savent même pas où aller. Car chaque nouvelle « zone refuge » devient, quelques jours plus tard, une cible.
Le plan israélien est clair : pousser toujours plus loin, toujours plus bas. Jusqu’à la frontière avec l’Égypte. À Rafah, Israël veut entasser les survivants dans une « ville humanitaire », selon les mots du ministre de la Défense, Israël Katz. Une ville de tentes sur les décombres, un camp de concentration à ciel ouvert, où l’on attendra que l’exode devienne définitif. Voilà le cœur du projet israélien : forcer les Palestiniens à quitter Gaza, pour ne jamais y revenir. C’est un génocide par déplacement.
Et pendant que ce plan d’horreur se met en place, on parle de cessez-le-feu. Mais à Doha, les négociations piétinent. Pourquoi ? Parce qu’Israël refuse de retirer ses troupes. Parce qu’il veut occuper durablement plus de 40 % du territoire de Gaza. Parce qu’il exige que les civils soient regroupés dans le sud, comme préambule à un transfert vers l’Égypte ou ailleurs. Une source palestinienne parle clairement d’un « déplacement forcé ».
Ce n’est pas un projet de sécurité. C’est une tentative d’épuration ethnique. C’est un génocide par fragmentation.
Qu’on ne vienne plus parler de proportion, de riposte, de légitime défense. Israël mène une politique d’extermination. Une politique d’effacement. Une politique coloniale portée par une haine viscérale d’un peuple qu’on veut voir disparaître.
Nous assistons au génocide du peuple palestinien. Et les gouvernements complices, qui financent, qui arment, qui soutiennent, en seront comptables.
Ce que l’histoire retiendra, c’est que l’un des pires crimes de notre siècle a été diffusé en direct, et que l’Occident a détourné les yeux.
Face au génocide perpétré par Israël, il n’y a plus de neutralité possible. Se taire, c’est participer. Dénoncer, résister, boycotter, c’est le minimum !
Qu’ils le veulent ou non Palestine vivra, Palestine vaincra !