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Billet de blog 26 septembre 2025

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Intifada, mémoire et résistance : un devoir de fidélité au peuple palestinien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis près de deux ans, chaque dimanche, nous nous retrouvons à Marseille. Pas par habitude, pas par folklore, mais par nécessité politique et morale. Ces rassemblements sont un acte de résistance en soi : refuser le silence, nommer l’inacceptable, affirmer que la mémoire est une arme. Car l’histoire ne doit pas être effacée, ni celle d’hier, ni celle d’aujourd’hui.

L’Intifada : l’histoire d’un peuple qui refuse l’effacement

« Intifada » signifie « soulèvement » en arabe. Ce mot, devenu symbole mondial, ne décrit pas une vague de violence aveugle, mais l’éveil d’un peuple décidé à se lever contre une domination coloniale.

En décembre 1987, après des décennies d’oppression et de spoliation, éclata la première Intifada. Elle fut une révolte populaire enracinée dans la vie quotidienne : grèves massives, boycotts, comités populaires, pierres lancées contre les blindés. Elle fit surgir une force nouvelle, collective, qui remit la cause palestinienne au centre du monde.

La seconde Intifada, à partir de 2000, exprima la même détermination. Elle débuta comme un soulèvement de masse, largement non armé, mais fut écrasée par une répression militaire impitoyable : des milliers de morts, une colonisation accélérée, la militarisation extrême de la Cisjordanie et de Gaza. Ces soulèvements n’étaient pas des réactions irrationnelles ou des « explosions de haine », mais des réponses humaines et politiques à une occupation qui détruit toute vie.

Une mémoire qui éclaire le présent

Pourquoi rappeler les Intifada aujourd’hui ? Parce que les logiques à l’œuvre alors, dépossession, punition collective, déplacements forcés, impunité des forces d’occupation, sont toujours là, mais amplifiées à une échelle inédite.

Gaza vit depuis près de vingt ans sous un blocus inhumain, aujourd’hui transformé en une campagne militaire d’extermination. Les bombardements massifs, l’asphyxie alimentaire et médicale, la destruction systématique d’infrastructures vitales portent la marque d’une politique génocidaire assumée. Le déni de cette réalité par nos gouvernants, y compris au niveau local, est une complicité honteuse.

La Cisjordanie, quant à elle, est lentement dévorée. L’annexion « de fait » avance chaque jour par la colonisation, les démolitions, les expulsions, la violence des colons armés et protégés par l’armée. La vie y est rendue intenable pour des millions de Palestiniens. Ce n’est pas le hasard, c’est une stratégie : effacer toute perspective d’État palestinien, fragmenter le territoire, détruire les conditions mêmes d’une existence nationale.

Nommer la résistance, déjouer les inversions de sens

Rappeler l’Intifada et la Nakba, ce n’est pas glorifier la violence. C’est refuser l’inversion des responsabilités qui présente les Palestiniens comme « agresseurs » et Israël comme « victime ».

C’est rappeler que la cause première de chaque soulèvement est toujours la même : l’oppression coloniale, la dépossession, la répression armée. C’est aussi rendre hommage à la créativité politique et à la solidarité populaire : comités de quartiers, associations, réseaux de diaspora, campagnes internationales. La résistance palestinienne n’est pas monolithique : elle prend mille visages – organisation humanitaire, grève civile, boycott, désobéissance, jet de pierres. Toutes ces formes sont légitimes. Toutes méritent notre soutien.

Quatre exigences immédiates

De cette mémoire surgissent trois exigences concrètes, impossibles à différer :

  • Mettre fin à l’impunité : documenter et poursuivre les crimes commis contre le peuple palestinien. Tant que les dirigeants israéliens seront reçus avec tapis rouges et contrats d’armement, tant que la CPI hésitera à prononcer des mises en accusation, le message envoyé sera celui d’une impunité totale. Nous exigeons que la communauté internationale rompe ce cercle du silence et du double standard.
  • Lever le blocus de Gaza : il n’y a pas de demi-mesure possible. Il faut garantir la liberté de circulation, l’entrée de l’aide humanitaire, la reconstruction des infrastructures détruites. Maintenir Gaza sous blocus, c’est maintenir une population entière sous asphyxie. C’est une violation flagrante du droit international humanitaire qui doit cesser immédiatement.
  • Stopper toute annexion de la Cisjordanie : la colonisation est le cœur du projet colonial israélien. Chaque maison détruite, chaque terre confisquée, chaque village encerclé est une pièce de plus dans la stratégie d’éradication d’un État palestinien viable. Les gouvernements et les institutions internationales doivent s’opposer fermement à cette annexion rampante, sous peine de devenir complices d’un crime irréversible.
  • Garantir le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens comme inscrit dans le droit international et assurer le plein exercice du droit du peuple palestinien à l’autodetermination.

La rue comme lieu de bascule

Nos rassemblements, nos actions, nos campagnes de solidarité ne sont pas symboliques : ils sauvent des vies, ils brisent le silence, ils rappellent aux gouvernements que les peuples regardent. Comme dans les Intifada, c’est dans la rue, dans les mobilisations populaires, que l’histoire bascule.

Nous savons que les déclarations creuses ne suffisent pas. Seules la pression populaire, la mobilisation internationale et la solidarité active peuvent contraindre les puissants à changer le cours des choses.

Une lutte intergénérationnelle

La lutte palestinienne traverse les générations. Elle relie la mémoire de la Nakba de 1948, les Intifada, et le combat des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie aujourd’hui. Elle unit ceux qui résistent sur leur terre, ceux qui survivent dans les camps de réfugiés, et ceux qui portent la voix de la Palestine en diaspora.

Cette continuité est une force : elle dit que malgré les massacres, les destructions, les expulsions, le peuple palestinien existe, résiste et persiste.Agir maintenant, agir ensemble

De Marseille à Gaza, de Ramallah à chaque exil, nous faisons partie d’un même mouvement. Le temps des illusions est révolu : les crimes doivent cesser, le blocus doit être levé, l’annexion doit être stoppée.

Il n’y a pas de neutralité possible face à un génocide. Il y a la complicité, et il y a la résistance. Nous choisissons la résistance. Palestine vivra, Palestine vaincra.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.