Dans le nom du réalisateur d’On the Ice, Andrew Okpeaha Mac Lean qui vient de recevoir le prix du meilleur premier film à Berlin, « Okpeaha » sonne comme une signature originelle. Elle raconte ce qui semble être le sens de la vie artistique du jeune cinéaste de 36 ans qui vit aujourd’hui à New York : l’envie, voire la nécessité de dire sa fidélité au peuple inupiak dont il est issu et en particulier à Narrow, petite ville perdue en Alaska dans l’immensité arctique et dans laquelle, comme ses deux héros, Aivaqq et Qalli, il a passé toute sa jeunesse.
Comme il l’explique dans l’entretien accordé à Universciné, vivre dans des conditions extrêmes modifie tout, la vie en société, les règles du jeu, l’espace et le temps. Dans la société Inupiak dont il est issu, les conflits se résolvent dans le consensus, les prisons n’existent pas, comme si la nature elle-même à la fois hostile et nourricière était déjà en soi le risque permanent d’une condamnation. Alors lorsqu’un crime a lieu, la société humaine doit trouver d’autres formes de sanctions. D’une certaine manière, c’est à l’invention d’une éthique entre deux jeunes adolescents dont les destins sont appelés à se séparer que le réalisateur convie le spectateur.