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Billet de blog 7 mars 2022

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ET SI VOUS ÉTIEZ L’ÉLECTEUR QUI VA FAIRE GAGNER MÉLENCHON ?

Conte prémonitoire, de la fiction à la réalité ? Un peu long c’est vrai et avec des conclusions qu’on peut ne pas partager. Il fallait que ça sorte, alors je me suis fait du bien. J’espère qu’il en sera de même pour quelques lecteurs de passage.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Rappel, en 2017, il a manqué 600 000 voix à Mélenchon.

Aujourd’hui, on dépouille, en ce dimanche soir du 10 avril.

Le suspens est total, non pour la première place, Macron est là, bien là, comme prévu.

Non, le suspens est à son comble, insoutenable, entre les deux candidats suivants, Le Pen et Mélenchon, qui sont à égalité parfaite avant l’ouverture de la dernière enveloppe du dernier bulletin à dépouiller dans le dernier bureau de vote, un de la capitale où les électrices et les électeurs se sont exprimés en masse. Toutes les télés, la presse, les radios sont là, Edwy Plenel aux premières loges. La salle est bondée, tous les smartphones sont sortis tenus à bout de bras. Quelques malins voulant faire un selfie sont montés sur des chaises vite ramenés sur terre par le service d’ordre. Les deux candidats sont là, au premier rang, tendus, nerveux, impatients, le regard fixé sur cette enveloppe qui les fascinent, les hypnotisent. Ils savent qu’ils devront tout à cet électeur, leur succès ou la fin d’un espoir pour eux et toutes celles et ceux qui les ont soutenu, qui par leurs votes leur ont permis d’en arriver là, à cet instant, dans cette situation inimaginable, insoutenable, extravagante.

L’assesseur prend l’enveloppe, regarde autour de lui, maîtrisant mal sa fébrilité tant il sait que le destin de la France est entre ses mains même s’il est déjà scellé et qu’il n’y est peut-être pour rien. Il se met à espérer que ce soit le nom de son candidat, debout devant lui, qui apparaisse. Il est tétanisé. Et si c’était mon bulletin de vote, celui que je tiens dans mes mains, si c’était celui que j’ai déposé dans l’urne. C’est possible. Ayant voté juste avant la fin du scrutin il était sûrement au dessus des autres et s’est retrouvé sous le tas d’enveloppes quand on l’a retournée pour la vider de son précieux contenu.

Le président du bureau de vote s’impatiente, le rappelle à l’ordre lui intimant de procéder d’un coup de menton autoritaire. Ses mains tremblent, il extrait le rabat de l’enveloppe où l’électeur l’avait soigneusement glissé pour que le bulletin ne puisse s’en échapper, comme il le fait lui-même à chaque fois. C’est le sien qu’il est en train de dépouiller se dit-il encore, il en est presque sûr, il en rêve et l’appréhende à la fois. Il l’extrait, essaie de voir, alors qu’il est plié en quatre, comme le sien aussi, le nom qu’il porte. Impossible. Alors il le déplie, lentement, une première fois puis une deuxième le gardant jalousement tourné vers lui, instant précieux où il est le seul à pouvoir le lire, le seul à savoir. Oui c’est le sien, c’est sûr !

Son visage le trahit soudain. Ceux qui connaissent ses opinions savent déjà quel nom il va annoncer aux autres. Les flash crépitent, les caméras ronronnent, les smartphones cliquent, les perches des micros s’entrechoquent. Il se lève montre le bulletin à la foule et annonce «Le PEN ».

C’était donc son bulletin, il ne peut en être autrement.

Je fais un bond dans mon lit, je me réveille sous le choc de ce mauvais rêve.

Oui ce n’est qu’un rêve, pas le mien en tout cas.

Revenu sur terre, je me dis que nous pourrions tous être cet électeur, ce citoyen, qui par son choix change le destin de notre pays, celui de toutes et tous ceux qui y vivent et qui n’aspirent qu’à plus de fraternité, d’égalité, de liberté, qui n’ont envie que de vivre mieux ensemble dans une démocratie pour le bien du plus grand nombre et non au profit et au bénéfice de quelques uns.

Quand chacune, chacun comprendra qu’il est cet électeur, il pourra avoir demain ce qu’on lui refuse aujourd’hui. Cela s’appelle l’espoir, et quand il aura conscience qu’il a entre ses mains le pouvoir d’y accéder, l’espoir deviendra réalité.

Merci à vous de m’avoir lu. Ce sont peut-être des divagations d'un utopiste vieux et vieillissant, mais j’avais envie de vous les offrir, que vous les partagiez ou non, cela m’a fait du bien de le dire.

L’avenir vous appartient. Votre bulletin de vote vous permettra de le choisir. Même si je sais grosso modo* celui que je veux, je sais surtout celui que je ne veux pas. Et si je pouvais au crépuscule de ma vie être cet électeur qui aura changé celui de celles et ceux qui me survivront, je pourrais partir en paix, le plus tard possible bien sûr pour voir la joie illuminer les yeux du plus grand nombre.

Pour être cet électeur, il faut tous les autres, et plus nombreux seront ceux qui veulent prendre cette place dont je rêve, plus chacun pourra se dire qu’il est celui-là. Quand nous n’aurons plus que cette querelle à arbitrer, quand nous reverrons ensemble la joie nous illuminer, la joie d’être chacun, individuellement, les artisans du bonheur collectif, elle n’aura plus lieu d’être. Nous pourrons alors rendre hommage à cet électeur inconnu qui nous aura offert la victoire et nous permettra à chacun de prendre sa place sans interdire à son voisin, son ami de la partager. Point besoin d’arc de triomphe symbole trop spatialement limité, de cérémonie épisodique, nous vivrons la libération des chaînes du malheur en tous lieux et en tous temps.

Bonne campagne électorale à toutes et à tous.

* Important le grosso modo

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