Les candidats et partis de gauche n’arrivent pas à s’unir, mais le peuple de gauche peut se rassembler.
Ce que les « chefs » et appareils de partis sont incapables ou ne veulent pas faire, celles et ceux qui partagent des convictions proches, et une volonté manifeste de défendre leurs idées peuvent se rassembler.
L’union est souvent impossible en raison des différences, le rassemblement est possible sur des convergences.
C’est un peu comme le verre à moitié vide ou à moitié plein.
Le verre à moitié vide l’est par ce qui éloigne, qui sépare.
Le verre à moitié plein l’est par ce qui rapproche, qui lie.
Et quand on a commencé à se rapprocher, on peut agir ensemble, convaincre et continuer à remplir le verre jusqu’à ce qu’il soit plein et même déborde.
Il suffit de savoir quel verre a le plus de chances d’être rempli et seuls celles et ceux qui n’ont pas assez soif de changement continueront à alimenter ceux qui n’ont aucune chance d’être pleins .
Et ceux qui se contenteront de regarder sans participer, sachant quand même que leur avenir dépend des choix que les autres auront faits, devraient mesurer à quel point ils pourraient, sans rien faire, laisser d’autres verres déborder et continuer à les noyer dans un ruissellement qu’on leur à fait miroiter mais qui va contre les lois de la pesanteur en s’effectuant du bas vers le haut.
On peut ne pas être d’accord à 100 % avec l’AEC et son candidat Jean-Luc Mélenchon, on peut ne pas avoir une confiance aveugle dans les sondages, mais on ne peut nier que c’est lui qui a le verre le plus rempli.
Sauf à accepter une défaite annoncée, peut-on se résoudre à ne pas voter ni faire voter pour l’AEC et pour son candidat laissant ainsi une voie royale à un système qui martyrise de plus en plus de gens ?
On peut aussi s’en accommoder, même lui trouver certaines vertus ou penser que l’on trouvera toujours le moyen de s’y faire une place pour soi et les siens, peu importe celle qui sera laissée aux autres. C’est d’ailleurs ce que propose la majorité des programmes de ceux qui veulent que rien ne change.
Ne laissons pas les autres choisir à notre place et relisons Corneille :
« Nous partîmes 500 ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes 3000 en arrivant au port,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient leur courage !
Le Cid, acte IV, scène 3. - »