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Billet de blog 19 avril 2022

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ET SI VOUS ÉTIEZ L’ÉLECTEUR QUI VA FAIRE GAGNER LE PEN ?

Dernière minute. Ce matin, ça y est, je reviens à mes premières amours, mes seules amours. Je m’abstiendrai dimanche. Fini mon fantasme, la réalité, ni Macron, ni Le Pen. Sans moi. Il restera les législatives et Mélenchon vient d’ouvrir le bal de façon magistrale.

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Conte prémonitoire, de la fiction à la réalité ? Ça marche aussi avec Macron.

Aujourd’hui, on dépouille, en ce dimanche soir du 24 avril .

L'angoisse est totale, Macron et Le Pen étaient au coude à coude, dans la marge d'erreur des derniers sondages.

Le suspens est à son comble, insoutenable, entre les deux candidats, qui sont à égalité parfaite avant l’ouverture de la dernière enveloppe du dernier bulletin à dépouiller dans le dernier bureau de vote, un de la capitale où les électrices et les électeurs se sont exprimés en masse. Toutes les télés, la presse, les radios sont là, Edwy Plenel aux premières loges. La salle est bondée, tous les smartphones sont sortis tenus à bout de bras. Quelques malins voulant faire un selfie sont montés sur des chaises vite ramenés sur terre par le service d’ordre. Les deux candidats sont là, au premier rang, tendus, nerveux, impatients, le regard fixé sur cette enveloppe qui les fascinent, les hypnotisent. Ils savent qu’ils devront tout à cet électeur, leur succès ou la fin d’un espoir pour eux et toutes celles et ceux qui les ont soutenu, qui par leurs votes leur ont permis d’en arriver là, à cet instant, dans cette situation inimaginable, insoutenable, extravagante.

L’assesseur prend l’enveloppe, regarde autour de lui, maîtrisant mal sa fébrilité tant il sait que le destin de la France est entre ses mains même s’il est déjà scellé et qu’il n’y est peut-être pour rien. Il se met à espérer que ce soit le nom de son candidat, debout devant lui, qui apparaisse. Il est tétanisé. Et si c’était mon bulletin de vote, celui que je tiens dans mes mains, si c’était celui que j’ai déposé dans l’urne. C’est possible. Ayant voté juste avant la fin du scrutin il était sûrement au dessus des autres et s’est retrouvé sous le tas d’enveloppes quand on l’a retournée pour la vider de son précieux contenu.

Le président du bureau de vote s’impatiente, le rappelle à l’ordre lui intimant de procéder d’un coup de menton autoritaire. Ses mains tremblent, il extrait le rabat de l’enveloppe où l’électeur l’avait soigneusement glissé pour que le bulletin ne puisse s’en échapper, comme il le fait lui-même à chaque fois. C’est le sien qu’il est en train de dépouiller se dit-il encore, il en est presque sûr, il en rêve et l’appréhende à la fois. Il l’extrait, essaie de voir, alors qu’il est plié en quatre, comme le sien aussi, le nom qu’il porte. Impossible. Alors il le déplie, lentement, une première fois puis une deuxième le gardant jalousement tourné vers lui, instant précieux où il est le seul à pouvoir le lire, le seul à savoir. Oui c’est le sien, c’est sûr !

Son visage le trahit soudain. Ceux qui connaissent ses opinions savent déjà quel nom il va annoncer aux autres. Les flash crépitent, les caméras ronronnent, les smartphones cliquent, les perches des micros s’entrechoquent. Il se lève montre le bulletin à la foule et annonce «Le PEN ».

C’était donc son bulletin, ou peut-être le vôtre, ou le mien.

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