Tout le monde a vu, au moins une fois, les pubs pour ces logiciels qui vous permettent d’effacer les personnes ou objets indésirables sur une photo que l’on va diffuser sur les réseaux sociaux, une photo qui va nous faire croire à un monde paradisiaque qui n’est pas la réalité.
Le baigneur bedonnant (c’est peut-être moi ou un semblable) dont l’esthétique dénote dans un monde où seule la beauté de celle ou celui veut en être l’archétype a droit de cité, oubliant, effaçant la réalité d’un clic qui nous donne l’illusion qu’il est « parfait ».
Tout ce qui peut perturber ce bel ordonnancement, doit être banni, caché, pour qu’il ne reste que l’expression de rêves idylliques que, de cette façon, on nous donne à voir en nous persuadant qu’ils sont réalité alors qu’ils ne sont que manipulation aux fins de nous faire croire que l’image est plus forte que les faits.
En faisant disparaître l’information, parce que c’en est une, « Commentaire dépublié par la rédaction », Mediapart agit de la même façon, pour les mêmes motifs. Quand nous pouvions voir combien de sanctions avaient été prises sur un fil, même sans connaître les textes incriminés, nous avions une indication, une information, sur la nature des échanges, sur le nombre de ceux qui ne respectaient pas la Charte et souvent par déduction sur les raisons de la modération qui les ont amenées à les supprimer.
L’argument avancé par la rédaction pour rendre invisible la disparition de ces commentaires n'est pas très convaincant. Améliorer la lisibilité des fils des échanges, quand on les truffe de pliages pour longueur hors format ou nombre de réponses au-delà de quatre, me paraît être un argument spécieux qui de toute façon ne saurait justifier cette mesure d’effacement qui reste une véritable perte d’information.
Dernier point. Je trouve parfaitement inadmissible la dépublication des commentaires répondant à un commentaire sanctionné. Il est vrai que les maintenir visibles impliquerait le retour de la mention « Commentaire dépublié par la rédaction » ce à quoi Mediapart semble opposé depuis la nouvelle mouture du site.
Mais, j’ai beau chercher, je ne trouve pas la logique qui a pousse notre journal à supprimer les réponses dans ce cas et à les maintenir visibles quand un abonné dépublie un de ses propres commentaires.
En conclusion, et si Mediapart voulait un jour prendre en compte quelques demandes d’abonnés actifs, pour certains depuis longtemps, je demande le retour à une information complète, même si elle peut rendre quelques fils de commentaires moins agréables à lire, mais plus instructif sur la réalité des débats.
Se voiler la face n’est pas une bonne solution.