Tous les jours de la semaine, à 7h à la sirène hurlante, ils partent en mer ces chalutiers d’un autre temps, ces travailleurs de la mer, pour la journée. Ils sont de dimension modeste, pas des bateaux usines, non, de ceux qui rentrent au port tous les soirs avec leurs filets plus ou moins garnis de ce qui les fait vivre et les motive à respecter ce milieu qui les nourrit.
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Ce matin, ce lundi ils sont restés à quai.
Je n’ai pas compris, j’ai même pensé que c’était un jour férié ici, en Catalogne espagnole, à Rosas.
En début d’après-midi, j’ai compris.
Autant le temps beau et calme ni le calendrier ne justifiaient qu’ils ne larguent point les amarres, une violente tramontane s’est levée, peut-être même la météo marine avait-elle annoncé un avis de tempête.
Eux savaient, moi non.
Ils sont courageux mais pas téméraires.
Ils sont restés à quai.
Demain, non après demain d’après ce qui est prévu, ils reprendront la mer. C’est sûr.
Et avec plus ou moins de bonheur ou de savoir faire, certains reviendront le cales pleines, d’autres ayant juste de quoi payer leur gazole ou pas.
Ce sont tous de beaux équipages, de bons capitaines, ils respectent la mer d’autant plus qu’ils en connaissent les dangers et les caprices.
Et savent qu’elle peut être ingrate ou très généreuse.
Ils repartent tous les jours (ouvrés) le cœur plein d’espoir, lucides mais sans crainte.