Nous devrions tous être Charlie, parce que nos libertés ont été gagnées, arrachées, méritées !
A ceux qui auraient envie de dire à Charlie « Parfois tu exagères ... » je souhaiterai répondre :
- Eh bien oui, il exagère !
Mais pour le principe, et pour l’exemple aussi,
Je trouve qu’il est bon d’exagérer ainsi.
Si Charlie laissait un peu son âme mousquetaire ?
Ah oui ? …
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Qui pour tout homme saurait dicter ce qui est bon.
Croire que le politiquement correct
Nous sécurise? Sacrifier notre intellect ?
Non, merci ! Abandonner l'impertinence
Croyant que la censure n'est pas démence .
S'asseoir sur tous ces débats inachevés,
Parce que le désaccord pourrait froisser
Non, merci ! Ne plus tailler la mine de son crayon,
N'avoir plus personne pour nourrir la réflexion,
Ne s'autoriser qu'un débat consensuel
Craignant de provoquer un attentat mortel
Non, merci ! Se cacher, avoir peur, être blême,
Préférer le silence à un blasphème.
D'un mauvais jeu d'mots, ne plus pouvoir se marrer
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais chanter,
Dessiner, railler, troubler, être libre,
Avoir la voix qui s'élève et la main qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son crayon de travers,
Pour un oui, pour un non, une satire, ou un vers !
S'unir atour de nos différences, pour peut-être,
Repenser, ensemble, ce monde et s'en rendre maître.
Rendre hommage sans tomber dans la mélancolie :
Allons de l'avant et devenons de petits « Charlie » !
(Librement inspiré de la tirade des « Non, merci ! » de Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand- Acte II Scène VIII)