valandre78 (avatar)

valandre78

Docteur en sciences humaines (spécialité : histoire du livre et de l'édition), écrivain, conseiller littéraire

Abonné·e de Mediapart

54 Billets

0 Édition

Billet de blog 21 mai 2013

valandre78 (avatar)

valandre78

Docteur en sciences humaines (spécialité : histoire du livre et de l'édition), écrivain, conseiller littéraire

Abonné·e de Mediapart

"Je suis debout" : ouverture du blog de Chérif Delay

valandre78 (avatar)

valandre78

Docteur en sciences humaines (spécialité : histoire du livre et de l'édition), écrivain, conseiller littéraire

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a deux ans de cela, paraissait aux éditions du Cherche Midi le témoignage de Chérif Delay, l’aîné des douze enfants du dossier dit « Outreau » reconnus victimes par l’institution judiciaire : Je suis debout.

Après un avant-propos signé Serge Garde, le journaliste d’investigation ayant collaboré à la rédaction de cet ouvrage (p. 5-12), Chérif nous expliquait quel était son objectif : « répondre à ceux qui, sans me connaître, m’ont traité de menteur, d’affabulateur, de mythomane et j’en passe » (p. 16) et exprimer ce qu’il n’avait pas pu dire lors de son audition devant la cour d’assises de Paris en novembre 2005, lors du procès en appel relatif à l’affaire (p. 21).

Son témoignage, Chérif l’a également apporté dans Outreau l’autre vérité, le documentaire de Serge Garde sorti en salles le 6 mars dernier, et dans le livre de Jacques Thomet – Retour à Outreau Contre-enquête sur une manipulation pédocriminelle – paru le lendemain aux éditions Kontre Kulture. (1)

Le fait que le jeune homme ait pris la parole n’aura pas été sans retombées : enfin, le public découvrait un des enfants parties civiles dans cette affaire, invisibles lors des deux procès de 2004 et 2005, minorité des intéressés oblige. Khadi Touré, une jeune femme de 21 ans victime elle aussi d’atteintes corporelles durant son enfance, est entrée en contact avec Chérif, et de cette rencontre est né un blog, qui est apparu ce mois-ci, et que j’invite à consulter :

http://je-suis-debout.over-blog.com/

Dudit blog, qui contient des écrits de Chérif et de Khadi, ainsi qu’un texte de rap de Dimitri Delay (2), on retiendra notamment le passage suivant : « Ne pas pouvoir dire ce que l’on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l’impunité des violeurs. Seul un viol sur huit environ fait l’objet d’une plainte. Il est temps de libérer la parole, l'une des conditions pour en finir avec le viol. » A méditer...

Enfin, ayant conversé ces derniers jours avec lui, je tiens à transmettre le message qui suit : à nouveau, Chérif remercie chaleureusement tous ceux et celles qui lui ont apporté leur aide et leur soutien dans le combat qui est le sien – et celui des enfants victimes de violences sexuelles dans ce dossier, et bien d’autres. Si la France n’est évidemment pas un sanctuaire pour les pédocriminels, il n’empêche qu’il est plus que temps d’en finir avec cette étiquette passe-partout d’Outreau, utilisée à tire-larigot pour dénoncer des erreurs judiciaires réelles ou supposées. (3)

(1) Page Facebook du film :

https ://www.facebook.com/OutreauLeFilm

Page du livre de Jacques Thomet :

http ://www.kontrekulture.com/produit/retour-outreau-contre-enquete-sur-une-manipulation-pedocriminelle

Vidéo de présentation des conférences de l’auteur :

http://www.dailymotion.com/video/x102aos_outreau-conferences-de-jacques-thomet-en-paca-du-30-mai-au-2-juin-2013_news#.UZ

(2) Dimitri, le deuxième garçon de la fratrie Delay/Badaoui, témoigne également dans le documentaire de Serge Garde. Quant à Chérif, il souhaite comme son cadet se lancer dans la création musicale ; pour lui, la vie ne s’arrête pas à ce dossier judiciaire dont il fut un protagoniste, et qui bouleversa l’opinion publique. Goût pour la musique dont les spectateurs du documentaire susnommé ont pu avoir un aperçu.

(3) Heureusement, cela ne marche pas à tous les coups : les avocats de l’instituteur pédophile Marcel Lechien, jugé par le tribunal correctionnel de Rouen depuis le 13 mai pour répondre de six nouvelles plaintes d’élèves, avaient agité le spectre du dossier Delay et autres lors du premier procès devant la cour d’assises de l’Eure, il y a près de neuf ans. Raté : le 19 novembre 2004, celle-ci condamnait leur client à quinze ans de réclusion.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.