faut que ça s'arrête

faut que ça s'arrête, les grosses bagnoles, les j'suis tout seul, je fais c'que j'veux, faut que ça s'arrête les Nespresso, et machines à faire de la limonade, des bulles, faire des bulles, les caves à vins électriques, faut que ça s'arrête les piscine au bord de l'eau, les j'y suis pour rien, les faux nez, les faux ongles, les faux derchs, les faux seins, le faux sang, faut que ça s'arrête le robot qui écrit à ta place, j'veux ma place de parking, j'veux qu'on m'serve comme un prince, et après moi le déluge, faut que ça s'arrête la télé, le smartphone, le porno y'en a trop, trop c'est trop, les avocats qui viennent de loin et moi j'en mangerai tous les jours qui sont faits au Pérou avec des mains des pauvres, faut que ça s'arrête de tuer sans tuer, juste par la pensée d'idées nauséabondes qui abondance de partout, une impression de danger imminent, non, un peu peur, voire très peur de drapeaux grillagés, de drapeaux barbelaids, de dents de haine, de langues pourries, faut que ça s'arrête de mal penser, de pensées graves, graveleuses, de mains qui te touchent sans demander si t'es ok, faut que ça s'arrête, les hommes qui comparent leurs bites, leurs comptes en banque, poches sous les yeux d'alcool trop consommé les soirs de désillusion cradingue aux portes des soirées nazes, boire, boire, manger sans faim, perdre le sens de la faim, perdre le sens des mots, perdre l'Etat qui était là, qui disparaît, qui ne providencera plus, faut que ça s'arrête cette boulimie de destruction, ma passivité, les enfants défaits, cette boulimie des destructions, les vols des patrons, le maïs pop corn, les rois du monde qui se prennent pour des hommes politiques, les carences démocratiques, faut que ça s'arrête cette liste à la Prévert