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Elections municipales Valras Plage 15 et 22 mars 2026

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Billet de blog 6 septembre 2025

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De Valras à la France : deux embauches sans charges patronales

S’intéresser à la politique locale, ce n’est pas seulement gérer l’entretien des trottoirs, les questions de stationnement ou l’organisation des festivités. C’est aussi réfléchir au quotidien des habitants, à leur avenir, à leur emploi et à leur dignité

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Deux CDI sans charge patronale © Valras Belle et Rebelle

C’est pourquoi, dans notre démarche avec Valras Belle & Rebelle, nous voulons montrer que penser local, c’est aussi nourrir le débat national. Certaines idées, nées d’une observation de terrain, peuvent inspirer des réformes utiles à l’échelle de tout le pays.

Le rôle majeur des TPE dans l’économie française

La France compte près de 4,5 millions de très petites entreprises, représentant plus de 99 % de notre tissu entrepreneurial. Ces TPE, artisans, commerçants, indépendants, restaurateurs, associations employeuses, constituent l’ossature de notre économie réelle et irriguent la vie de nos villes et de nos villages. Pourtant, elles se heurtent toutes à la même difficulté : le poids des charges patronales, qui freine leur capacité à franchir le pas de l’embauche.

Une proposition simple et lisible

Nous proposons une mesure claire : permettre à chaque TPE, dès lors qu’elle emploie déjà au moins un salarié depuis un an, de recruter deux personnes exonérées de charges patronales.
Cette possibilité concernerait les embauches en CDI mais aussi les contrats saisonniers, qui jouent un rôle vital dans les territoires à forte activité touristique.

L’exonération ne serait pas illimitée : elle serait accordée pour une durée de deux années, renouvelables une fois, soit quatre ans maximum par salarié en CDI. Pour les saisonniers, le dispositif autoriserait deux contrats saisonniers par an pendant quatre ans, qu’il s’agisse des mêmes employés reconduits ou de nouveaux chaque année. Ce cadre donne aux entreprises la souplesse nécessaire pour s’adapter à la saisonnalité tout en fixant des limites claires pour préserver les finances sociales.

Un gage de stabilité et d’adaptation locale

Le choix du CDI comme référence principale donne à la mesure son sérieux : il assure des emplois stables et durables. Mais inclure les contrats saisonniers, c’est reconnaître la réalité des territoires comme Valras, où des milliers d’emplois dépendent du rythme des saisons. Les exonérations offriraient un levier puissant aux restaurateurs, hôteliers, commerçants ou acteurs de loisirs pour recruter plus facilement et répondre à la demande estivale.

Dans tous les cas, le salarié continuerait à payer ses cotisations sociales. La réforme ne priverait donc pas les caisses de la part salariale, essentielle pour financer la Sécurité sociale, les retraites et l’assurance chômage. Ce sont uniquement les charges patronales qui seraient suspendues.

L’exemple concret du CDI au SMIC

Prenons l’exemple d’un salarié payé au SMIC brut, fixé à 1 801 euros en 2025. Aujourd’hui, une entreprise doit débourser environ 2 558 euros pour l’employer, tandis que le salarié reçoit environ 1 420 euros nets après déduction de ses charges. Avec la réforme, le salarié percevrait exactement la même somme nette, mais l’entreprise ne supporterait plus que les 1 801 euros bruts. L’économie atteindrait 757 euros par mois, soit plus de 9 000 euros par an. Pour une TPE, c’est une différence décisive qui peut rendre possible une embauche qui, sans cela, aurait été abandonnée.

L’exemple concret du saisonnier sur 5 mois

Imaginons maintenant un saisonnier payé au SMIC brut (1 801 €) pour un contrat de cinq mois. Aujourd’hui, son employeur dépense environ 2 557 € par mois, soit plus de 12 700 € sur la saison. Avec la réforme, le coût tomberait à 1 801 € par mois, soit environ 9 000 € sur l’ensemble du contrat. L’économie pour l’employeur atteindrait 3 782 € sur une saison de cinq mois. Avec la possibilité d’exonérer deux saisonniers par an pendant quatre ans, ce dispositif deviendrait un outil décisif pour soutenir l’activité touristique et commerciale des territoires.

Un dispositif encadré et sécurisé

La mesure serait strictement encadrée. Seules les entreprises ayant déjà au moins un salarié depuis un an pourraient en bénéficier, afin d’écarter les structures fictives. Et en cas d’escroquerie ou de montage artificiel, le chef d’entreprise serait personnellement sanctionné par une amende de 50 000 euros.

Financer l’emploi plutôt que l’inactivité

Cette réforme n’impliquerait pas la création d’un nouvel impôt. Elle s’autofinancerait par une réallocation des dépenses déjà affectées au chômage et au RSA. Chaque embauche exonérée, qu’elle soit en CDI ou en contrat saisonnier, signifie moins d’allocations à verser et plus de recettes à collecter via la consommation et l’impôt sur le revenu du salarié. Avec un budget de plus de 55 milliards d’euros consacré chaque année au RSA et à l’assurance chômage, réorienter une partie de ces montants vers l’emploi n’est pas une perte, mais un investissement.

De Valras à la France : un message d’audace

C’est là tout le sens de notre démarche avec Valras Belle & Rebelle. Parce que nous croyons que la politique locale ne doit pas se réduire à la gestion du quotidien, mais qu’elle doit être porteuse d’idées et de vision. De Valras à la France, nous voulons démontrer qu’une initiative municipale peut inspirer une réforme nationale. Et parmi celles-ci, celle-ci nous semble simple, juste et efficace : plutôt que de financer le chômage, finançons le CDI et l’emploi saisonnier.

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Logo Valras Belle et Rebelle © Valras Belle et Rebelle

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