Les mondes blancs d'un certain...

Il était une fois Jérémie Villet, amoureux de la nature sauvage depuis son enfance dans les Yvelines, où il partait le soir à la rencontre des cerfs et autres animaux de ce territoire. Un premier appareil photo et c'est une passion qui ne va plus le quitter et l'emmener toujours plus loin jusque dans ses paradis blancs. 

Aller à la rencontre de ce photographe talentueux c'est s'immerger dans un univers de pure poésie, créée certainement par le blanc qu'il sublime mais plus encore par sa démarche, sa quête de l'instantané animal, de la photo parfaite (celle qu'il recherche) sans aucune retouche. Le suivre dans ses périples au nord de la Norvège ou aux confins de contrées glacées et quelque peu hostiles pour l'homme, c'est plonger dans une pureté indicible mais qui vous enveloppe pour un instant d'éternité.   

Jérémie Villet cherche le renard polaire, le lapin ou la chèvre des neiges, l'harfang des neiges...blanc sur blanc, deux yeux, des cornes, des bois de rennes...et la magie opère. 

Un jour, pris dans une tempête de neige et de blizzard, Jérémie se réfugie dans une cabane en bois, de ces cabanes construites pour les naufragés du grand nord. Il fait alors la rencontre d'un pêcheur qu'il nomme Arthur (était ce son vrai nom?) et avec qui il va partager trois mois de son existence, coupés du monde. Naît alors une relation 'filiale' entre un jeune aventurier de l'image et un ermite menant cette existence depuis plus de quinze ans. Entre pêche et photo, silence et contemplation, ces deux hommes que le hasard a réuni partagent un quotidien rude mais riche. Au fil des confidences, Arthur dit à Jérémie qu'il est un ancien des forces spéciales américaines et qu'il a cru un moment qu'il était un tueur à gage venu l'éliminer. Jérémie découvre alors un homme hanté par son passé et rattrapé dans ses cauchemars. Seul cet environnement immaculé et le contact constant avec la nature semble l'apaiser. Le blanc comme un refuge.  

                 Plus tard, Jérémie apprendra qu'Arthur a disparu. Parti en bateau vers le Groenland, il aurait disparu lors d'une tempête...avec ses                         secrets. Et Jérémie poursuit sa quête.

Il est des histoires singulières qui nous touchent, nous transportent pour des ailleurs pleins de poésie, de vérité, de quelque chose qui ressemble encore à l'enfance et qui fait du bien. Il est des Blancs de Jérémie Villet comme des Noirs de Soulages, des mondes dans lesquels on peut plonger sans crainte de ce que l'on va y trouver. Comme un petit air de paradis...