Sommes-nous dans une démocratie?
C'est la question récurrente que se posent beaucoup de gens. Laurent Ruquier...et Francis Lalanne, dans l'émission "On n'est pas couché", ont choisi de répondre de manière ferme et définitive par la négative, devant une Léa Salamé sommée de se plier à cet avis.
Est-ce que voter et posséder des droits fondamentaux sont suffisants pour affirmer que oui, nous sommes en démocratie?
Moi je pense que c'est la base démocratique qui permet au peuple de choisir son destin d'une manière libre et émancipée, en aucun cas le but, car ce serait réduire la démocratie à sa plus simple expression. Elle serait donc tronquée, incomplète et ne mériterait plus l'appellation "démocratie".
Sommes-nous donc maître de notre destin au sein de l'Union Européenne? Ma reponse tient en trois points:
1) la démocratie de masse pose problème: ce que les français votent en élisant un représentant ne peut être respecté que si son programme entre dans ce que les directives européennes prévoient. Autrement dit, nous avons délégué, européens, des compétences qui échappent totalement à notre contrôle direct en tant que citoyen d'un pays. La répartition des compétences permet à chacun de se déresponsabiliser.
2) Nous avons un problème de représentativité des idées: puisque nous votons pour des représentants et non pour des programmes, nous nous faisons systématiquement berner, et de manière de plus en plus flagrante. L'exemple le plus flagrant est évidemment M. Hollande, avec des Punchs lines telles que "mon ennemi, c'est la finance", "taxer les riches à 75%", (phrases que je trouve grotesquement populiste, à la limite de l'obscène soit dit en passant) et qui cyniquement sont tombées aux oubliettes dès qu'il a été élu. Et vous pouvez être sûr que c'est cela qui a décidé les gens de voter pour lui à la base, entre autres rejets du Sarkozysme. Je dirai même que l'idéologie progressiste, keynésien, pourtant bien implantée dans certains pays européens, est totalement banni du débat européen. Je trouve que c'est un problème.
3) Nous sommes totalement dépendants de la mobilité du Capital et de la dévaluation incroyable de la valeur travail dans le PIB ces dernières années, au profit des revenus du Capital. À terme, cela va poser un problème démocratique très aigu, et l'émancipation souhaitée et qu'ils commencent à obtenir va aussi provoquer un dangereux déséquilibre des rapports de force, une déstabilisation des sociétés qui vont secouer l'Europe d'une manière très violente que beaucoup n'anticipent pas.
En conclusion, dire d'une manière péremptoire, sur le service public s'il vous plaît, que nous ne sommes pas dans une démocratie est un signal fort qu'il faut savoir écouter.
Me voilà donc d'accord avec Francis Lalanne et Laurent Ruquier...