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Billet de blog 6 septembre 2011

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La gestion de la crise sociale par la classe politique française, ou l'absence de gestion

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une statistique est tombée il y a quelques jours, sans surprises: 13,5% de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

http://info.france2.fr/france/pres-d-1-francais-sur-7-sous-le-seuil-de-pauvrete--70183319.html

Sans surprise? Pas tout à fait. Comme l'a dit Yves Calvi lors d'une émission consacrée à la délinquance du troisième âge, cette nouvelle a secoué la classe politique.

Pourtant, TOUS les voyants sont au rouge:

- Les millions de repas distribués chaque année par les organismes d'aides sociaux sont en constante augmentation,

- En cinq ans, l'augmentation des délits des personnes du troisième âge ont augmenté d'un tiers,

- Un explosion du chômage qui se stabilise à un niveau inquiétant, en espérant que celui-ci ne va pas constituer le nouveau seuil du chômage structurel.

Un représentant du secours populaire, interrogé sur cette question, est catégorique: si on supprime ces repas, il y aura à coup sûr des émeutes de la faim, comme dans la corne de l'Afrique actuellement.

Lors du débat télévisuel "Mots croisés", quelle ne fut pas m'a surprise d'entendre que les mesures prises récemment (que l'on peut raisonnablement qualifier de rustines, de bouts de chewing-gums que l'on colle sur les trous "en attendant") ne servent qu'à stabiliser les chiffres en attendant les élections. En présence du toujours (très) aimable M. Bertrand, qui confirme.

Et cela passe comme un lettre à la poste. Personne ne bronche. Les ambitions personnelles sont donc plus importantes que des mesures à prendre d'urgence. Ce n'est pas une surprise pour moi, je ne vais pas jouer les ravis de la crèche, c'est le fait que c'est dit publiquement et que c'est accepté.

Parce que huit mois, c'est encore long. On sait que l'instabilité économique actuelle accélère les choses comme jamais vu avant.

Pour donner un exemple, S&P avait dégradé de quatre rangs (!!) la note du Portugal alors que le plan de rigueur récemment voté n'avait même pas encore été mis en application.

Mais non. Apparemment, cela n'inquiète pas plus que cela.

Et pour finir, l'évènement de ces dernières semaines qui m'a fait sourire. La pétition des plus riches qui la main sur le coeur demandent à être le plus taxé. Résultat: 200.000 millions de plus dans la caisse de l'Etat. A titre de comparaison, le taux de la taxe sur les activités d'assurances mutuelle a augmenté de 7%, alors qu'il avait déjà grimpé à 3,5% cette année, rapportera 1,2 milliards cette année et 2,2 milliards l'année prochaine.

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