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Billet de blog 8 sept. 2011

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Sécurité sociale, histoire d'une mort annoncée dont le bourreau n'est pas ceux ou celles que l'on désigne.

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A la lecture de l'excellent article de Laurent Mauduit "Sécurité sociale, la stratégie du pire":

http://www.mediapart.fr/journal/france/080911/securite-sociale-la-strategie-du-pire

on se rend compte que l'abandon d'une rigueur de gestion est effectuée volontairement. Avec comme objectif une privatisation de la sécurité sociale.

Pour aller doit au but, je crois qu'effectivement c'est le cas, MAIS on voit que ces gouvernements ne font qu'accélerer les choses. Car je pense que les vrais coupables, en dehors de toutes théories conspirationnistes est avant tout la nature même de l'économie friedmanienne et ricardienne contemporaine.

Explications des termes (copier-coller d'une autre blog m'appartenant):

Économiste anglais du XIXème siècle, David Ricardo est considéré comme l'un des plus importants de l'école classique. Il est notamment connu pour sa théorie de l'avantage compétitif selon laquelle un pays a intérêt à concentrer sa production sur l'activité ou il est le plus performant et à importer les autres produits dont il a le plus besoin et pour lesquels d'autres pays sont plus compétitifs que lui. Cette division du travail permettra, selon Ricardo, une augmentation simultanée des productions à moindre coûts.

Imaginez maintenant cette idée à l'échelle mondiale.
Aux pays riches, et surtout au Etats-Unis, les technologies de pointe, aux pays pauvres la fourniture de leur Main d'Oeuvre bon marché dans les nouveaux ateliers ou usines vers lesquels les industries du Nord délocalisent par millions.
Les hautes technologies ont toutefois un lourd inconvénient elles consomment peu de Main d'Oeuvre et celle qu'elle emploie est en général hautement qualifiée.
Aux Etats-Unis, par exemple, les nouvelles technologies n'emploient que 4% de la main-d'oeuvre. C'est maigre pour propulser le PIB.

Résultat: La baisse de l'emploi industriel s'est traduite par un transfert de la M-O vers les services, mais au prix d'une baisse de la qualité de l'emploi, la plupart de ceux qui ont été créés étant alors de faible qualification et donc mal rémunérés .

Les conséquences:

- Un pression terrible, pour ne pas dire insupportable, sur les entreprises locales appartenant aux mêmes secteurs d'activités... qui n'ont d'autres choix que de délocaliser à leur tour.

- Des rentrées fiscales moins importantes dus à la baisse de la qualité du travail et donc de la rémunération.

J'ajouterai que même dans les secteurs de hautes technologies les chinois et les indiens nous rattrapent. Pixar demande régulièrement à des groupes indiens spécialisé dans le graphisme 3D et la Chine sort trois fois plus d'ingénieurs qu'en France.

Economiste américain, prix nobel d'économie, Milton Friedmann est à l'origine du courant monétariste et fondateur de l'école de Chicago. Il a inspiré toutes les politiques néolibérales, dont celle d'Augusto Pinochet qui a mis ces idées en pratiques au Chili. Sa pensée s'oppose au Keynésiannisme qui a influencé les politiques de reconstruction de l'après-guerre et repose sur le principe de l'Etat minimal. Son néolibéralisme, qui caractérise la globalisation économique et financière, s'est imposé depuis Reagan et Tatcher, y compris dans les instances de la CE.

-Un autre bourreau de la sécurité sociale: la compétition fiscale féroce que les états se livrent entre eux. Avec l'Irlande en tête pour la CE, avec si je me rappelle bien 9 % d'impôts sur les sociétés. Sans oublier le Portugal:

La part de la population active travaillant comme prestataire de services, sans contrat de travail ni droits sociaux, est estimé structurellement à environ 1/5ème de la population active: 1,2 million de travailleurs sur un total de 5,6 millions d'actifs. 600 000 à 900 000 travailleurs seraient de faux travailleurs indépendants, employés par des entreprises privées ou même des administrations, qui évitent ainsi de payer les charges patronales et peuvent s'en séparer à tout moment, sans préavis (wikipédia).

Etc.

On pourrait pointer aussi la fraude fiscale, estimée à 75 milliards annuels. Avec paradoxalement moins de moyens pour lutter contre celle-ci au fil des années. Un pays comme la Belgique à plus de fonctionnaires s'occupant de cela...étonnant.

La mobilité extrême du capital, il faut le dire, oblige les pays à être attractifs fiscalement parlant. Ce qui est triste, nous ne sommes plus maîtres de nos destins économiques.

Dans ces conditions, j'affirme qu'il est CERTAIN que la sécurité sociale publique va disparaître. Le tout est de savoir quand.

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