Je vais m'appuyer sur un texte de Paul Krugman et transposer ses arguments à la situation européenne, enfermée par l'obsession quasi-pathologique des seuls déficits.
Que nous dit-il?
Bon nombres d'économistes défendent l'idée que l'économie a besoin d'un niveau suffisant de dette publique pour exister. La question centrale est: quel est le niveau suffisant? Si on prend l'exemple du gouvernement britannique, cela fait trois siècles (parfois dans des proportions considérables) qu'elle est endettée, cela ne l'a jamais empêché d'être prospère.
Cela fait cinq ou six ans que nous vivons dans un état de panique fiscale avec tous ces Gens Très Sérieux qui déclarent que nous devons faire chuter la dette, là, tout de suite, sous peine de nous transformer en Grèce (sic Krugman). Mais la puissance des houspilleurs du déficit a toujours été le triomphe de l'idéologie contre les preuves. Certains pensent même que nous avons besoin de plus de dette de l'État.
Pourquoi?
La France peut emprunter à des taux historiquement bas. C'est donc un très bon moment pour investir sur l'avenir. Ces taux nous disent que la dette des gouvernements sont considérés comme des "actifs sûrs", qui aident les investisseurs à gérer le risque, à faciliter les transactions et éviter une course destructrice à l'argent liquide.
Que peut-on faire?
Simplement relever les taux d'intérêts minerait la relance. Nous avons besoin de mesures qui permettrait des taux plus élevés lorsque tout va bien sans causer de crise. L'une de ces mesures serait de cibler un taux de dette plus élevé.
En d'autres termes, la grande panique de la dette qui domine les discussions économiques dans l'eurozone est mal placée.
Non seulement les gouvernements qui ont écouté les houspilleurs du déficit ont prolongé la crise en s'en prenant à l'économie alors qu'elle est à terre; non seulement ils ont sabré dans les dépenses d'investissements publiques au même moment où les investisseurs en obligations les suppliaent de dépenser davantage; ils ont peut-être bien mis en place les crises futures.
Et l'ironie de tout cela c'est que ces mesures insensées, et toutes les souffrances humaines qu'elles ont créées, ont été vendues sous couvert de prudence et de responsabilité fiscale.