Le procès du frère de l'assassin dépourvu lui aussi de la moindre étincelle d'humanité n'a jusqu'à présent été traité dans la presse qu'à travers des articles dont les prismes paraissent bien étroits au regard des enjeux juridiques et politiques du jugement qui sera prononcé : décider de la responsabilité des premières tueries djihadistes dans notre pays.
Comme l'a rappelé Me Cohen, avocat des parties civiles : « Il ne s'agit pas de raisonner comme si le groupe était régi comme une association de loi 1901. Ce n'est pas cela l'histoire. L'histoire, c'est que l'on a affaire à une mouvance dont personne ne sait où elle commence ni ne finit. Elle peut donner lieu à des actions organisées comme à des actions spontanées. Mais si l'on ne juge pas cela, cela veut dire que les démocraties ne peuvent pas se protéger. »
Cette question de la responsabilité en amène une autre : quand les politiques, voire la plupart des journalistes – hélas ! –, sortiront-ils du déni face à l'emprise croissante de l'islam politique ? Au lieu de se complaire dans un antiracisme purement moral qui laisse le champ libre au parti de la haine et du racisme anti-arabe ou antimusulman, il faudrait de toute urgence protéger les enfants de deuxième et troisième génération qui constituent les principales proies de ces réseaux pseudo-religieux. Le salafisme, solidement implanté depuis une quinzaine d'année en France, ne doit pas être tenu pour un courant religieux, fût-il « rigoriste ». Le ferment idéologique de son prosélytisme est en tout point semblable à celui des nazis : haine de l'égalité, de la liberté, de la dignité de la personne, de l'altérité et déshumanisation.