Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard enchaîné paru aujourd'hui, mercredi 3 novembre, prend la plume pour affirmer que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes. Quelques détails époustouflants...
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Citant des sources anonymes au sein de la Division centrale du renseignement intérieur (DCRI), on apprend que "depuis le début de l'année, au moins, dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens, Sarkozy demande à Bernard Squarcini, [patron du renseignement français] de s'intéresser à cet effronté. En clair, de le mettre sous surveillance, de recenser ses relations et, surtout, ses informateurs."
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Selon Le Canard, la DCRI a même mis en place un groupe spécial chargé de traquer les sources de certains journalistes. Méthode éprouvée : la consultation des factures téléphoniques détaillées des journalistes pour identifier leurs sources. "Les opérateurs sont d'une grande complicité avec nous", assure une source au sein de la DCRI.
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Les affirmations se basent sur plusieurs déclarations de membres de l'entourage présidentiel et cite, notamment, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, qui aurait expliqué devant des diplomates au printemps : "Les journalistes, on les cadre".
L'hebdo satirique rappelle d'ailleurs les consultations illégales de relevés téléphoniques de journalistes du Monde ou de Mediapart en charge de l'affaire Bettencourt.
Sur les cambriolages dont ont été victimes des journalistes du Monde, de Mediapart et du Point travaillant sur l'affaire Bettencourt, sont évoquées des opérations qui "pourraient avoir été confiées à des officines et non - sous réserve d'inventaire - à la DCRI".
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Le Canard enchaîné relève, pour finir, que Nicolas Sarkozy, toujours prompt à intervenir sur tout et n'importe quoi, n'a jamais condamné ces actions.
Photos rouge (Milo) et CLA.