Le doute n'est plus permis. Tous les sondages, enquêtes qualitatives ou quantitatives confondues, nous l'assurent : la « gauche durable » sera élue en 2012.
Autre incertitude levée, DSK ne sera pas candidat à la candidature, le Directeur Général du FMI préférant terminer son mandat en étant certain que celui-ci sera renouvelé avec l'appui des USA, principaux acteurs de l'institution monétaire.
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Martine Aubry, lors des primaires socialistes, l'emportera par plus de 62 % (IPSO-FACTO Institut) face à Pierre Moscovici, Manuel Valls, , François Hollande, Gérard Collomb et Jean-Louis Bianco. Aucun autre ténor du PS ne décide de se mesurer à la 1ère Secrétaire du PS qui, lors de son duel au 2ème tour de la présidentielle, l'emportera par 53, 69 % (SONFROC).
Ségolène Royal ayant pris le parti d'obtenir la Présidence de la future Assemblée Nationale, elle se rallie à Martine Aubry au grand désespoir de son fidèle et dernier soutien, Jean-Louis Bianco !
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Forts de toutes ces certitudes, les leaders de la gauche durable - c'est l'appellation définitivement retenue du fait que le terme « solidaire » a été préempté par Dominique de Villepin - se sont donc réunis à plusieurs reprises lors de longues séances - parfois houleuses - afin de composer le gouvernement à naître de la victoire annoncée de Martine Aubry.
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Toujours sur la base des sondages concordants, les postes ont été ventilés en fonction du rapport des forces qui sera issu du 1er tour du scrutin présidentiel sachant qu'Europe Ecologie - Les Verts ont troqué la possibilité d'obtenir plusieurs postes ministériels contre l'assurance de se voir offrir 30 circonscriptions gagnables en juin 2012.
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Avec 14 % des suffrages, Eva Joly sort l'écologie politique du nanisme politique connu lors des présidentielles, ce qui n'est pas le cas du PC ( André Chassaignes, 1,9 %) dont le faible score porte néanmoins ombrage à Jean-Luc Mélenchon (5,2 %), tous deux devancés par Olivier Besancenot (8,7 %) qui, assurant que c'est sa « dernière campagne présidentielle », a considérablement renforcé les positions, dégradées, du NPA.
Ce dernier entend jouer « l'opposition de gauche » au gouvernement PS - EE - PC - PRG tout en se disant disposé à soutenir certaines mesures si celles-ci renouent avec « les revendications portées par le mouvement social ».
Les autres chiffres ? Martine Aubry, avec 29 % des suffrages distance dès le 1er tour les 25 % de Sarkozy.
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Passons sur les autres résultats et notamment ceux de la droite, extrêmement divisée nonobstant le ralliement de François Rebsamen (attention, un besson peut en cacher un autre) et les mouvements de balancier du PRG tenté de rallier Villepin (ce qui lui vaut d'être écarté de la composition du gouvernement à une exception près). La concurrence de Bayrou, Villepin, Hervé Morin, Dupont-Aignan, le lâchage de Rama Yade et de Chantal Jouanno en cours de campagne (seront-elles récompensées ?) et, surtout, le « bon score » de Jean-Marine Le Pen avec ses14 % entament sévèrement le capital de Sarkozy.
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En exclusivité, l'équipe Aubry de mai 2012 commentée après les nominations :
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Présidente de la République : Martine Aubry
Secrétaire Général de l'Elysée : François Lamy
Conseillers spéciaux : Jean-Louis Bianco (PS), Jean-Marc Ayrault (PS) et Jean-Pierre Besset (EE - Les Verts)
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Premier Ministre : Pierre Moscovici (PS)
Ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes : Laurent Fabius (PS)
Ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement durable, de l'énergie et du logement : Yannick Jadot (EE)
Ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances, de l'emploi et de la prospective industrielle : François Hollande (PS)
Ministre d'Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés publiques : Arnaud Montebourg (PS)
Ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, des Cultes et des Collectivités locales : Jean-Christophe Cambadélis (PS)
Ministre d'Etat, ministre de l'emploi, de la Fonction publique et de la solidarité sociale : Marie-George Buffet (PCF)
Ministre d'Etat, ministre de l'Education Nationale et des affaires scolaires : Elisabeth Guigou (PS)
Ministre de la Défense : Manuel Valls (PS)
Ministre des Affaires Sociales : Marisol Touraine (PS)
Ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation : François de Rugy (EE)
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et des nouvelles technologies : Vincent Peillon (PS)
Ministre de la Santé, des Sports et de la jeunesse : Jean-Marie Le Guen (PS)
Ministre de la Culture et de la Communication : Sylviane Agacinski - Jospin (SE)
Ministre de l'Intégration républicaine et des diversités : Sandrine Mazetier (PS)
Ministre du Budget : Alain Vidalies (PS)
Ministre des relations avec le Parlement : Marilyse Lebranchu (PS)
Ministère des droits des femmes : Zita Gurmaï (PS)
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Secrétaire d'Etat à la Communication, Porte-parole du Gouvernement :
Marie-Pierre de la Gontrie (PS)
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Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes : Laurence Rossignol (PS) (Ministère Fabius)
Secrétaire d'Etat chargé de l'emploi : Farida Boudaoud (PS) (Ministère Hollande)
Secrétaire d'Etat chargé du logement : Sibeth N'Diaye (PS) (Ministère Jadot)
Secrétaire d'Etat à la Sécurité publique : Claude Bartolone (PS) ( Ministère Cambadélis)
Secrétaire d'Etat chargé de l'écologie : Aurélie Filipetti (PS) (Ministère Jadot)
Secrétaire d'Etat à la Recherche : Bertrand Monthubert (PS) (Ministère Peillon)
Secrétaire d'Etat en charge de l'économie numérique : Eva Joly (EE) (Ministère Hollande)
Secrétaire d'Etat aux transports : Roger-Gérard Schwartzenberg (PRG) (Ministère Jadot)
Secrétaire d'Etat à la Fonction publique : Patrice Bloche (PS) (Ministère Buffet)
Secrétaire d'Etat au Commerce, à l'artisanat et au tourisme : Marie Bové (EE) (Ministère Hollande)
Secrétaire d'Etat aux solidarités sociales : Raquel Garrido (PG) (Ministère Touraine)
Secrétaire d'Etat à la jeunesse : Clémentine Autain (Alternatifs, ex-apparentée PC) (Ministère Le Guen)
Secrétaire d'Etat aux agglomérations urbaines : Patrice Bessac (PCF) (Ministère Cambadélis)
Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer : Pascale Boistard (PS) (Ministère Cambadélis)
Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants : Gérard Collomb (PS) (Ministère Valls)
Secrétaire d'Etat à la ruralité et à l'aménagement du territoire : Najat Vallaud-Belkacem (PS) (Ministère Cambadélis)
Secrétaire d'Etat aux risques naturels : Cécile Duflot (EE) (Ministère Jadot)
Secrétaire d'Etat à l'économie solidaire : Martine Billard (PG) (Ministère Hollande)
Secrétaire d'Etat à la famille, aux solidarités générationnelles et aux handicapés : Charlotte Brun (PS) (Ministère Touraine)
Secrétaire d'Etat au commerce extérieur : Corinne Lepage (Cap 21) (Ministère Hollande)
Secrétaire d'Etat à la Francophonie et à la Coopération : André Laignel (PS) (Ministère Fabius)
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Haut-commissaire aux négociations sur le climat : Chantal Jouanno (SE)
Haut-commissaire à la réforme des Institutions : Paul Alliès (PS)
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Le commentaire de Pascal Marigaud du SEVIBOF
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Avec 40 ministres et Secrétaires d'Etat, Martine Aubry renoue avec un nombre de responsables gouvernementaux fort en vogue sous la 5ème République depuis Valéry Giscard d'Estaing. Le premier gouvernement Sarkozy - Fillon comprenait d'ailleurs le même nombre de ministres. Ce n'est en rien un gouvernement ramassé et s'il compte le nombre record de 23 femmes pour 40 ministres(surtout des Secrétaires d'Etat), la dilution des responsabilités gouvernementales est, avant tout, le fruit des âpres négociations entre partenaires. Il fallait faire de la place pour toutes les sensibilités de la gauche et de l'écologie politique y compris, autre petite surprise, au Parti de Gauche malgré une campagne virulente de Jean-Luc Mélenchon à l'égard du social-libéralisme que représenterait, selon lui, Mme Aubry. De même, la gauche alternative, avec la nomination de Clémentine Autain rallie le camp de « la gauche durable » pourtant vouée aux gémonies pendant des lustres...
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Les surprises :
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Personne n'attendait Pierre Moscovici à Matignon. Son faible score lors des primaires et la place centrale prise par Laurent Fabius dans le dispositif autour de Martine Aubry aurait du entraîner la nomination de ce dernier au poste de Premier Ministre. On lui prête cette boutade : « Fabius, le retour. Trente ans après ma première nomination, cela friserait le ridicule ».
Matignon échappe à François Hollande autant du fait de sa virginité dans les responsabilités gouvernementales que par ses difficultés relationnelles avec Mme Aubry.
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Relevons de suite que la mode des « haut-commissariats » inaugurée par MM Sarkozy et Fillon se poursuit et profite notamment à Chantal Jouanno, ancienne Secrétaire d'Etat à l'écologie du gouvernement Fillon 2, qui avait délaissé sa famille politique durant la campagne présidentielle tout comme à Paul Alliès de la « Convention pour une 6ème République » chargé, a priori, de fournir des pistes pour d'importantes réformes institutionnelles demandées avec insistance par les dirigeants d'EE - Les Verts et, dans une moindre mesure, par le PCF et le PG.
Irons-nous vers un régime parlementaire avec une réintroduction d'une dose de proportionnelle ? Il est encore trop tôt pour le dire d'autant que nombreux sont les socialistes à s'opposer à ces conceptions.
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L'arrivée de Corinne Lepage n'est pas en soi une surprise. Son rapprochement avec EE et sa prise de distance avec François Bayrou la rendant fréquentable nonobstant son passé auprès de M. Juppé...
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Si Yannick Jadot (EE) est sans conteste un des hommes forts de ce gouvernement, les autres ministères obtenus par les écologistes ne sont pas en rapport avec ce qu'ils pouvaient prétendre mais c'est le prix à payer pour bénéficier d'un groupe parlementaire après les élections législatives de juin. Pari audacieux de leur part.
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Enfin, le retour de Mme Buffet avec rang de Ministre d'Etat au sein de ce gouvernement nous replonge tout autant en « Jospinie » que l'arrivée à la Culture de Sylviane Agacinski, l'épouse de l'ancien Premier Ministre qui doit, ce soir, esquisser un sourire narquois.
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Notons - car cela ne sera pas sans conséquence sur le fonctionnement du PS dont le poste de Premier Secrétaire ne devrait pas échapper à Harlem Désir ou David Assouline - que Mme Aubry et M. Moscovici ont littéralement décapité le Secrétariat National du Parti Socialiste pour garnir les rangs du gouvernement.
Seul rescapé du « naufrage moral » des radicaux de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg qui avait pris ses distances avec l'opération Borloo - Tapie, trouve place dans le gouvernement Moscovici.
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Une équipe gouvernementale chapeautée par le PS mais dans laquelle toute la gauche - hors NPA - trouve ainsi sa place.