Plaisante était le déconvenue de la plupart des commentateurs, ce matin, devant la déconfiture de Bertrand Delanoë, leur médiatique protégé, promu, depuis des mois, futur Premier Secrétaire du PS par « leurs certitudes » s’appuyant sur moult « sondages «bidons ». Demander « aux français » (de souche ?) ou aux « électeurs socialistes » (sont-ils répertoriés dans un STIC sondagier ?) quel serait leur dirigeant socialiste préféré et le tintinnabuler à pleine page de Libé, de flashes radio ou de JT Field-LCI est décidément une curieuse conception du journalisme qui assimile tous les militants des partis démocratiques à ce qu’est le normatif de l’UMP.
ŒUF, BEURRE, SUCRE et FARINEQuant à savoir qui est l’œuf, le sucre, le beurre ou la farine dans les résultats de cette consultation accordant aux impétrants un biscornu quatre-quarts, il faudra attendre à la porte de la cuisine pour connaître celui ou celle qui emportera ce prolétarien gâteau certainement peu en cours à Solférino.
Une intuition : la motion Hamon serait de farine ou de sucre. Elle laisse déjà filer de sa substance nonobstant son score flatteur.
Ce matin, dans un communiqué dont la précision atteste sa maturation minutieusement mise au point à l’avance, Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre de Jospin, sénateur de l’Essonne et Marc Dolez, député du Nord annoncent leur départ du PS pour créer un « nouveau parti sans concession à l’égard de la droite ».
La structure du PRS (Pour la République Sociale) de Mélenchon, forte d’un petit millier de militants accueillera probablement les premiers pas du duo de démissionnaires. D’autres militants moins emblématiques devraient suivre mais les bataillons seront certainement assez peu nombreux. Patriotisme de parti !
UN FRONT ANTI-NPA ?Cette initiative politique se fondra-t-elle avec le projet ACU (Association des Communistes Unitaires dont Pierre Zarka et Patrick Braouezec sont les figures de proue) pour créer un barrage anti-NPA ?
Le succès de ce dernier ne se démentant pas alors qu’il n’est encore qu’une entité virtuelle, tout porte à croire que des leaders de la gauche dite antilibérale tel Mélenchon ont forte inclination pour dresser, pendant qu’il est temps, une « barrière sanitaire » du type « Die Linke » pour continuer, au gré des alliances, à faire vivre une « union de la gauche » non rétive à une sage participation aux institutions…avec le PS et ce qui restera du PC. Les Verts peu rebelles à l’extension du nucléaire devraient rejouer la partie « gauche plurielle, new look ».
Pas sur que les électeurs aient appétence pour ce remake. Belle opportunité pour le NPA s’il ne se contente pas du confort d’une sphère contestataire !